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Numéro
27 Rencontre avec Demna Gvasalia, fondateur de Vetements et directeur artistique de Balenciaga

Rencontre avec Demna Gvasalia, fondateur de Vetements et directeur artistique de Balenciaga

MODE

À l’occasion de la sortie du livre retraçant les jours qui ont précédé le défilé printemps-été 2016 de Vetements, Numéro a rencontré le fondateur du label, également à la tête de Balenciaga.

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Photos par Pierre-Ange Carlotti

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Quatre collections ont suffi au label Vetements pour devenir la nouvelle sensation de la mode, et pour voir son leader Demna Gvasalia nommé à la tête de la maison Balenciaga. Adepte d’une ironie postmoderne, le collectif de créatifs d’esprit néo-punk a présenté, pendant les défilés masculins à Paris, un livre collector retraçant les derniers jours qui ont précédé son défilé printemps-été 2016. Tiré à 500 exemplaires seulement, l’ouvrage a déchaîné l’hystérie d’une foule de kids branchés venus par centaines faire la queue dans l’espoir de repartir avec cette bible “qui sera bientôt légendaire”, selon les mots de son éditeur Idea Books (qui vend ses livres dans les boutiques Dover Street Market, Comme des Garçons Trading Museum et sur Instagram). À cette occasion, Numéro s’est entretenu avec Demna Gvasalia. 

 

Numéro : Comment l’idée de ce livre est-elle née ?

Demna Gvasalia : Pierre-Ange Carlotti, qui a réalisé les photos contenues dans ce livre, est un ami. Il voulait shooter notre lookbook, et je souhaitais pour ma part des images un peu plus détendues, plus spontanées, retranscrivant la préparation de la collection. Juste avant le défilé, il a donc passé trois jours entiers au studio, avec son appareil photo. Il prenait des clichés en permanence, pendant la préparation de la collection, le défilé et la soirée qui a suivi. Au final, nous avions plus de 500 superbes images qui racontaient toute l’histoire de la collection. Au même moment, l’éditeur Idea Books est venu nous proposer un projet de livre. Je me suis dit : “C’est le destin”, car si nous n’avions pas fait ce livre, ces photos auraient simplement fini sur Instagram, et une grande partie d’entre elles n’aurait jamais été montrée.

 

Vous avez toujours revendiqué le fait de travailler de façon collective, sans réelle hiérarchie, au sein du studio de Vetements, ce livre en est-il le reflet ?

Il contribue en effet à transmettre notre état d’esprit, notamment notre spontanéité, notre énergie, qui font que les mannequins marchent toujours à vive allure dans nos défilés. Mes muses ne sont pas des créatures inaccessibles, mais ces personnes autour de nous [il montre les dizaines de kids en bombers XXL, hoodies, casquettes et écharpes du créateur russe Gosha Rubchiinsky, qui l’entourent]. Le livre sert aussi à montrer que faire de la mode, ce n’est pas seulement du stress, c’est aussi amusant. Le jour où nous ne nous amuserons plus, nous arrêterons. Lorsque nous avons lancé notre marque, tout le monde nous a dit que nous étions fous, mais nous étions sûrs de ce que nous faisions. Nous ne savions pas encore comment, mais nous savions qu’il fallait le faire.

 

Aujourd’hui vous préparez en parallèle de la prochaine collection de Vetements votre première collection pour Balenciaga. Comment vivez-vous ce grand écart ?

Balenciaga est une autre histoire, mais je trouve excitant de travailler pour ces deux marques en parallèle. Je suis une journée chez Vetements, et une journée chez Balenciaga – sur la rive gauche. Ce sont deux mondes à part. C’est donc pour moi l’opportunité de transmettre un message créatif de deux façons différentes.

 

Les journalistes cherchent désormais “le nouveau Vetements”, craignant de laisser filer un jeune prodige qui serait nommé du jour au lendemain dans une grande maison… Avez-vous le sentiment d’avoir apporté un changement dans l’industrie de la mode ?

Vraiment ? Je ne savais pas que notre label avait eu une telle influence. En tout cas, je pense que c’est effectivement une bonne période pour la mode, on assiste enfin à un renouvellement.

 

Ce vent nouveau est-il dû à l’influence des réseaux sociaux ?

Sûrement, oui. Les réseaux sociaux font partie de nos vies. Dans une journée, nous passons tellement de temps sur nos iPhone. Je pense qu’il faut l’accepter et ne pas être nostalgique. Ce sont des outils qu’il faut savoir utiliser.