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28 À Arles, Ann Ray nous plonge dans l'intimité d'Alexander McQueen

À Arles, Ann Ray nous plonge dans l'intimité d'Alexander McQueen

PHOTOGRAPHIE

À l'occasion des Rencontres d'Arles, la photographe Ann Ray propose, à travers ses photographies argentiques, une plongée dans l'intimité d'un des créateurs les plus iconiques de ces vingt dernières années. Une exposition humble et émouvante qui montre Alexander McQueen sous une lumière nouvelle. 

C’est dans le quartier des forges de la ville d’Arles, à quelques minutes de la fondation Luma, qu’a lieu l’exposition de la photographe Ann Ray “The Unfinished Lee McQueen”. Créateur de mode respecté, adulé voire vénéré, Lee McQueen, plus connu sous le nom d’Alexander McQueen, fait partie des personnalités qui auront profondément marqué la mode. En 2011, l’exposition Savage Beauty organisée au Metropolitan Museum of Art à New York célébrait les créations les plus iconiques du créateur anglais, qui se suicidait quelques mois plus tôt chez lui, à Londres. Ces deux dernières années, Alexander McQueen faisait également l’objet d’un documentaire et d’un ouvrage photographique. En 2018, la photographe française Ann Ray, qui l’a accompagnée pendant 13 ans, de fin 1997 à 2010, a décidé de rendre hommage à l’homme derrière le créateur et de montrer ainsi un aspect plus intime de celui que la mode surnomme encore “l’enfant terrible”.

 

2 personnalités, 13 années et 35 000 photographies argentiques. Si ces trois nombres sont loin de résumer le lien particulier qui unissait la photographe Ann Ray avec le créateur Lee Alexander McQueen, ils donnent un aperçu de sa force. Personnalité sensible et discrète, Alexander McQueen s’exprimait surtout à travers ses collections dramatiques et puissantes et ses défilés bouleversants. Pourtant la Française, qui a notamment travaillé avec l’Opéra de Paris, est parvenue à pénétrer dans l’intimité du créateur anglais. jusqu’à le suivre dans son studio, ses backstages et son domicile. Des images prises sur le vif – il disait d'ailleurs "catch me if you can” – qui révèlent un aspect davantage lumineux de la personnalité du créateur. La prouesse d’un homme qui avait tendance à laisser parler sa part la plus obscure dans ses collections. D’ailleurs en choisissant Lee, prénom officiel du créateur et non Alexander, son prénom d’usage, pour le titre de son exposition, la photographe montre subtilement qu’elle seule a véritablement forcé l’intimité du créateur. 

 

Sur les 35 000 photos d’archives, Ann Ray a choisi d’en montrer moins de 200. Une sélection titanesque. Répartie en thèmes, les images permettent d’explorer différentes facettes de Lee McQueen : son rapport aux femmes et à ses muses, sa proximité avec la nature, son respect immense pour l’artisanat, sa disparition, ses inspirations… Ann Ray parvient à restituer avec émotion et humilité l’aura poétique d’une personnalité hors du commun. A travers les photos choisies, mais également par leurs tailles et l’accrochage, cette exposition crée un lien véritable avec un des plus grands créateurs de ses vingt dernières années. 

 

"The Unfinished Lee McQueen” par Ann Ray

www.rencontres-arles.com

  • À Arles, Ann Ray nous plonge dans l'intimité d'Alexander McQueen À Arles, Ann Ray nous plonge dans l'intimité d'Alexander McQueen
<p>Ann Ray, <em>Unfallen Angels I,</em> Paris, 2009 (<em>The Horn of Plenty, </em>Sigrid Agren<em>)</em>. Courtesy of the artist.</p>

Ann Ray, Unfallen Angels I, Paris, 2009 (The Horn of Plenty, Sigrid Agren). Courtesy of the artist.

Ann Ray, I Give You My Soul (Lee McQueen, gum bichromate by the artist). Courtesy of the artist. Ann Ray, I Give You My Soul (Lee McQueen, gum bichromate by the artist). Courtesy of the artist.
Ann Ray, I Give You My Soul (Lee McQueen, gum bichromate by the artist). Courtesy of the artist.