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Numéro
10 FIAC 2021 : 3 choses à retenir de cette première édition digitale

FIAC 2021 : 3 choses à retenir de cette première édition digitale

Art

Après l'annulation de sa dernière édition physique, la FIAC est revenue plus tôt que prévu en 2021 avec une édition intégralement digitale du 4 au 7 mars derniers, au cours de laquelle amateurs et acheteurs d'art ont pu flâner et acquérir des œuvres. 208 galeries françaises et étrangères issues de 28 pays étaient présentes pour cette édition au format inédit, qui fut une réussite pour la plupart des participants. Bilan.

Elmgreen & Dragset, “When the city sleeps“ (2021). 210 000 €. Courtesy of Massimo de Carlo Gallery Elmgreen & Dragset, “When the city sleeps“ (2021). 210 000 €. Courtesy of Massimo de Carlo Gallery
Elmgreen & Dragset, “When the city sleeps“ (2021). 210 000 €. Courtesy of Massimo de Carlo Gallery

1. Une plateforme bien pensée

 

 

Face à l’impossibilité actuelle de voir en vrai les œuvres d’art dans les musées et centres d'art français, mais aussi dans des salons et stands comme ceux habituellement installés par la FIAC, la foire s’est tournée vers l’agence de design digital Artlogic pour créer un site complet et offrant, à défaut de ses promenades annuelles sous la verrière du Grand Palais, des salons virtuels dans lesquels les acheteurs et amateurs pouvaient flâner et facilement interagir avec les galeristes. Perpétuée par le graphisme et la mise en page du site, l’identité visuelle de la FIAC s'y reflète complètement, créant un sentiment de familiarité pour ses visiteurs virtuels. Des fonctionnalités telles que la “Rencontre fortuite” permettaient par ailleurs de découvrir des œuvres de façon aléatoire, apportant à la fois un caractère ludique et une alternative virtuelle aux coups de cœur aléatoires permis par une visite en physique. Afin de favoriser des parcours éclairés entre les dizaines de galeries, la FIAC proposait également des sélections d'œuvres curatées par cinq figures très reconnues du monde de l'art contemporain international : Bernard Blistène, directeur du musée national d’art moderne (Centre Pompidou de Paris), Saim Demircan, commissaire d’expositions new-yorkais, Emma Lavigne, présidente du Palais de Tokyo, Jean de Loisy, directeur des Beaux-Arts de Paris, et X Zhu-Nowell, conservatrice adjointe au Solomon R. Guggenheim Museum de New York.

Georg Baselitz, “X-ray lila” (2020). 1 200 000 €. Courtesy Thaddaeus Ropac Gallery Georg Baselitz, “X-ray lila” (2020). 1 200 000 €. Courtesy Thaddaeus Ropac Gallery
Georg Baselitz, “X-ray lila” (2020). 1 200 000 €. Courtesy Thaddaeus Ropac Gallery

2. Les grandes galeries gagnantes

 

 

Si le format virtuel semble avoir freiné les prises de risques des galeries participantes, préférant sans doute attendre le retour d’un salon physique pour présenter des œuvres plus déroutantes ou de nouveaux artistes, les ventes réalisées au cours du salon n’ont pas pour autant de quoi décevoir. Comme à leur habitude, les plus grands noms du secteur ont conclu les plus belles ventes, avec un certain nombre d'œuvres vendues à 200 000 euros ou plus. La galerie White Cube, qui présentait notamment l’oeuvre White Roof on Black Axis de Theaster Gates, a ainsi vendu cette dernière à plus de 300 000 dollars ainsi que plusieurs œuvres de Tracey Emin entre 80 000 et 160 000 dollars. Iwan Wirth, co-fondateur de la méga-galerie Hauser & Wirth, explique quant à lui avoir été ravi “que les sélections curatées de la FIAC aient inclus deux de [leurs] œuvres : une œuvre nouvelle de Nicole Eisenman et une exceptionnelle body print de David Hammons datant des années 1970”, après avoir communiqué l’impressionnant chiffre d’affaire conclu par la galerie lors du salon : “plus de 5 millions de dollars dès les premiers jours, avec des œuvres de Louise Bourgeois, George Condo, Mark Bradford, Charles Gaines et Phyllida Barlow.Le galeriste David Zwirner, qui consacrait son stand virtuel à Luc Tuymans, dit avoir également réalisé de très belles ventes, parmi lesquelles des œuvres inédites d’animation et sur papier de l’artiste belge présentées pour la première fois lors de cette FIAC digitale.

Theaster Gates, “White Roof on Black Axis” (2020). 250 000 € - €500 000 €. Courtesy of White Cube Gallery Theaster Gates, “White Roof on Black Axis” (2020). 250 000 € - €500 000 €. Courtesy of White Cube Gallery
Theaster Gates, “White Roof on Black Axis” (2020). 250 000 € - €500 000 €. Courtesy of White Cube Gallery

3. Une ouverture vers l’international renforcée

 

 

Grâce à l'aspect dynamique et accueillant de sa plateforme, et surtout sa gratuité pendant trois jours complets pour les internautes sur inscription, la FIAC a pu pour cette édition attirer un nouveau public qui n’aurait pas pu visiter le salon physique à cause des distances géographique ou de la barrière financière. Un intérêt qui a également conquis les participants : face aux grands investissements logistiques habituellement demandés par l'événement, ainsi que les prix des stands pourtant atteindre plusieurs dizaines de milliers d'euros, le modèle digital proposé par la FIAC se distingue par ses prix très attractifs. Pour 500 euros, les galeries pouvaient mettre en vente cinq œuvres et pour 1000, dix œuvres, avec la possibilité de les renouveler autant qu'elles le souhaitaient pendant les dates de la foire. Plusieurs exposants ont d'ailleurs expliqué avoir vendu certaines de leurs œuvres à des collectionneurs des quatre coins du monde venus faire dans ces salons virtuels leur première acquisition, guidés s'ils le souhaitaient par des visites virtuelles en plusieurs langues, dont une en mandarin. Envisagée par la directrice de la FIAC Jennifer Flay “comme un complément durable aux éditions physiques de la foire“, la FIAC Online Viewing Rooms présentera, forte de son succès, sa deuxième édition du 20 au 24 octobre prochains, parallèlement à la prochaine édition physique du salon tenue au Grand Palais Éphémère sur le Champ de Mars.