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Numéro
07 Après la Belgique et la Chine, le Centre Pompidou s'implante aux États-Unis

Après la Belgique et la Chine, le Centre Pompidou s'implante aux États-Unis

Art

L’aventure internationale continue pour le Centre Pompidou. Après l’Espagne, la Belgique et la Chine, c’est au tour des États-Unis d’accueillir une antenne du centre culturel parisien. Vendredi soir, le musée a rendu officielle la signature d’un partenariat avec la ville voisine de New York, Jersey City, pour l’ouverture d’un nouveau musée en 2024.

  • Modélisation du Centre Pompidou de New Jersey © Centre Pompidou

    Modélisation du Centre Pompidou de New Jersey © Centre Pompidou Modélisation du Centre Pompidou de New Jersey © Centre Pompidou
  • Photographie du Centre Pompidou Metz © Metz Métropole

    Photographie du Centre Pompidou Metz © Metz Métropole Photographie du Centre Pompidou Metz © Metz Métropole
  • Photographie du Centre Pompidou Malaga, en Espagne © Centre Pompidou

    Photographie du Centre Pompidou Malaga, en Espagne © Centre Pompidou Photographie du Centre Pompidou Malaga, en Espagne © Centre Pompidou
  • Photographie du Centre Pompidou de Bruxelles, en Belgique © Kanal-Centre Pompidou

    Photographie du Centre Pompidou de Bruxelles, en Belgique © Kanal-Centre Pompidou Photographie du Centre Pompidou de Bruxelles, en Belgique © Kanal-Centre Pompidou

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En à peine 6 ans, le Centre Pompidou a bâti cinq antennes, dont quatre à l’étranger. C’est dans ce contexte d'expansion effrénée qu’un nouveau bâtiment sera construit d’ici 2024 sur le sol américain, dans la ville de Jersey City, en face de New York et de sa Statue de la Liberté. Prenant soin de toujours s’installer dans des lieux aux architectures marquées, comme à Malaga, au sud de l’Espagne, où le centre est abrité dans un cube géant décoré par Daniel Buren, le musée investira cette fois-ci une ancienne gare de tramway construite en 1912 et réhabilitée pour l’occasion.

 

Si le choix de s’implanter dans cette ancienne cité industrielle peut dérouter, la présence importante de jeunes artistes fuyant les loyers exorbitant de la “Grosse Pomme” permet en partie de l’expliquer. En effet, les différentes exportations du musée à l’international s’accompagnent d’une valorisation des scènes artistiques locales, en plus de l’exposition des collections de l’institution. Cependant, le développement du Centre Pompidou en dehors des frontières hexagonales n’est pas guidé par ces seuls objectifs.

 

En s’offrant une visibilité sur trois continents distincts, le centre d’art moderne et contemporain parisien assure à la France un rayonnement culturel important. La présence du président Emmanuel Macron lors de l’inauguration du Centre Pompidou de Shanghai, dans le Sud-Est de la Chine, en novembre 2019, atteste de cet intérêt politique. L’enjeu est aussi financier : en plus de prendre en charge les frais de construction et de maintenance, les différentes villes d’accueil paient à l’institution parisienne une redevance pour l’utilisation de son sigle. La Chine lui verse ainsi une redevance annuelle d’1,4 millions d’euros pendant cinq ans (renouvelables), de quoi faire oublier que les autorités de Shanghai ont un droit de regard sur les œuvres qui doivent être systématiquement validées avant leur exposition.


Il est encore difficile d’évaluer la réception de ces différentes tentatives mondiales. À Malaga, le succès sans conteste de l’espace culturel inauguré en 2015 a conduit à la prolongation du partenariat jusqu’en 2025. Le manque de recul et les retards dus à la pandémie empêchent cependant d’évaluer les résultats des collaborations belges et chinoises. Le centre Kanal-Centre Pompidou n’ouvrira définitivement qu’en 2024, même si des initiatives temporaires doivent être menées d'ici là. Quant au Centre Pompidou Shanghai, dont le lancement a été affaibli par l’épidémie, il est encore loin de concurrencer l’UCCA, le principal musée d’art contemporain situé à Pékin, avec seulement 370 000 visiteurs pour toute l’année 2020.