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Numéro
27 L'érotisme kitsch et queer de James Bidgood exposé à New York

L'érotisme kitsch et queer de James Bidgood exposé à New York

PHOTOGRAPHIE

Du 28 mars au 8 septembre, le musée du Sexe de New York rend hommage à l’américain James Bidgood, un des pionniers de l’imagerie queer. L’occasion d’apprécier son univers aux confins du kitsch, de la pornographie et de la nudité classique.

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L’œuvre de James Bidgood nous semble familière, et pourtant son nom, lui, l’est beaucoup moins. À l’instar de son contemporain, le réalisateur Kenneth Anger, cet Américain né dans le Wisconsin en 1933 a contribué à l’avènement d’une esthétique gay alors que le mouvement homosexuel n’en était qu’à ses balbutiements. Arrivé à New York à l’âge de 18 ans, James Bidgood commence la photographie et fréquente les bals gay pendant les années 1950 : il y apparaît en drag-queen et se fait alors appeler Terry Howe. Dans un contexte de condamnation explicite de l’homosexualité et du travestissement, son mode de vie et le caractère explicite de ses photographies apparaissent alors comme éminemment subversifs. 

 

On reconnaît ses images immédiatement : Bidgood met en scène de des éphèbes nus  – ou presque –, dans des décors oniriques artificiels. Sur le plan formel, ses photographies sont caractérisées par leur composition, un jeu systématique sur la profondeur des plans ainsi qu’un travail de la couleur et de la lumière qui sublime les corps des modèles capturés. L’homoérotisme qui s’en dégage est indiscutable et l’artiste évite la censure de certaines œuvres en les présentant comme des manifestes vantant les mérites d’un corps idéal. 

 

 

Si James Bidgood n’a été redécouvert que dans les années 1990, des réminiscences de son style sont évidentes dans le travail de nombreux photographes qui l’ont suivi, tels que Walter Pfeiffer, Pierre & Gilles, David LaChapelle, Ryan McGinley, ou encore le réalisateur Bertrand Mandico.

 

 

L'œuvre de James Bidgood déploie un imaginaire queer et kitsch inspiré par la mythologie grecque, redessinant ainsi une historiographie classique de l’art et de ses mythes. En 1971, dans le film Pink Narcissus, conte érotique sorti sous pseudonyme suite à divers conflits avec le producteur, James Bidgood met en scène le jeune acteur que l’on retrouve dans un grand nombre de ses images, Bobby Kendall. L’artiste est alors à son apogée.

 

Pendant six mois, le musée du Sexe de New York présente une rétrospective James Bidgood sous le commissariat de Lissa Rivera. L’exposition ouvre dès demain, jour de son 86e anniversaire, et souligne la diversité de son œuvre tout en documentant des instants de sa vie : outre ses photographies, on y trouvera également des couvertures de magazines qu’il a pu réaliser, ou encore des images d’archives de son alter ego drag Terry Howe. Revoir ces images aujourd’hui nous frappe, tant leurs couleurs leur composition et leurs sujets semblent contemporains. Car si James Bidgood n’a été redécouvert que dans les années 1990, des réminiscences de son style sont évidentes dans le travail de nombreux photographes qui l’ont suivi, tels que Walter Pfeiffer, Pierre & Gilles, David LaChapelle, Ryan McGinley, ou encore le réalisateur Bertrand Mandico. Un héritage non négligeable qui traduit l’indéniable empreinte laissée par l’artiste sur l’imaginaire de plusieurs générations.

 

“James Bidgood : Reveries”, du 28 mars au 8 septembre 2019, Museum of Sex, 233 Fifth Avenue, New York.