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Numéro
08

Art Basel Miami Beach : les œuvres incontournables de la foire

Art

Du 6 au 10 décembre 2023, l'incontournable foire d'art contemporain Art Basel Miami Beach réunit 277 galeries internationales et des milliers d'œuvres qui sauront satisfaire collectionneurs et amateurs d'art de tous bords, des chefs-d'œuvre surréalistes de la peintre Leonor Fini aux apollons kitsch de Caroline Coon, en passant par la pelle géante Claes Oldenburg & Coosje van Bruggen.

  • Caroline Coon, "'See, He is Absolutely Gorgeous!'” (2002).

  • Caroline Coon, “Adonis Beach'” (1999).

  • Caroline Coon, “Paul Murray – Muse” (1982).

Copyright Caroline Coon. Courtesy the artist and Stephen Friedman Gallery, London and New York. Photo by Todd- White Art Photography.

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Pour ceux qui ont envie de plage : les apollons naturistes de Caroline Coon

 

Plage de sable fin, grand soleil et surfeurs naturistes : en ce début du mois de décembre, le stand de la galerie Stephen Friedman invite la chaleur de l'été au cœur de la foire, et ce grâce à la série de toiles de Caroline Coon. Figure de la contreculture anglaise, peintre et photographe, journaliste, mais également grande activiste et militante féministe depuis les années 60, la Britannique née en 1945 est notamment connue pour s’être emparée du nu masculin afin d’apporter un contrepoint salutaire aux représentations réifiantes de la femme par les hommes depuis des siècles. Non sans humour, l’artiste fait de ces apollons nus aux muscles saillants, peints ici entre 1981 et 2015, de véritables sex-symbols, emblèmes d’une virilité extrême capturés dans ces scènes aux portes du kitsch.

 

Stand de la galerie Stephen Friedman, secteur Kabinett, A45.

  • Genesis Belanger, “Emerald City” (détail) (2022).

  • Genesis Belanger, “Emerald City” (détail) (2022).

  • Genesis Belanger, “Emerald City” (2022).

Courtesy of the artist and rodolphe janssen, Brussels. Photo © Dawn Blackman .

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Pour ceux qui écoutent aux portes : le rideau indiscret de Genesis Belanger

 

Au-delà de leurs couleurs pastel, les rideaux qui cachent l’une des cimaises du stand de la galerie Rodolphe Janssen intriguent : entre deux pans de tissus émerge une oreille géante, le long d’un autre, une main sort ses ongles vernis, tandis qu’une paire de pieds dépasse de l’étoffe bleu ciel. Pour le moins théâtrale, la scène est le fruit de l'imaginaire de l’artiste Genesis Belanger, habituée à détourner le réel pour l’emmener dans des contrées plus étranges à travers ses fameuses créations en céramique aux formes lisses et couleurs sucrées, comme en attestent ces parties du corps hypertrophiées.

 

Stand de la galerie Rodolphe Janssen, B45.

  • Peter Saul, "Bad Day at the Gallery" (2023).

Courtesy of the artist and Venus Over Manhattan.

Pour les collectionneurs avec du second degré : la bataille épique de Peter Saul

 

Les foires d’art contemporain font souvent monter les enchères entre les collectionneurs, prêts parfois à débourser des sommes folles pour mettre la main sur l’œuvre qui fera leur fierté. Des batailles pécuniaires, souvent confidentielles, que Peter Saul n’a pas hésité à railler en peinture : dans sa toile récente Bad Day at the Gallery, trois hommes en costume s’étrillent à coups de marteau autour de toiles colorées, alors que des liasses de billets s’échappent de leurs poches ou de leur bouche. Bien en vue sur le stand de la galerie Venus Over Manhattan, l’œuvre aux airs de lutte épique semble ainsi tendre un miroir amusé aux acheteurs de la foire.

 

Stand de la galerie Venus Over Manhattan, A4.

  • Frances Stark, “Sincerely” (détail) (2023).

  • Frances Stark, “Sincerely” (détail) (2023).

  • Frances Stark, “Sincerely” (2023).

Courtesy of the artist and François Ghebaly Gallery. Photo : Paul Salveson.

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Pour les enfants d'internet passionnés de mèmes : les chats espiègles de Frances Stark

 

Mignons, effrayés, agressifs ou espiègles, les chats font le tour d’internet au point d’en être devenues de véritables mascottes. C’est une dizaine d’entre eux que l’on retrouve sur la toile présentée par Frances Stark au milieu du stand de la galerie François Ghebaly : formant en rose sur blanc les lettres “XO” – acronyme signifiant “bisou” en anglais –, ces mèmes félins incarnent autant de manières affectueuses d’embrasser son destinataire. Une nouvelle manière pour l’artiste et écrivaine californienne, navigatrice assidue du web, de mieux décrypter et s’approprier son langage.

 

Stand de la galerie François Ghebaly, B6.

  • Vue des œuvres d'Andrew Roberts sur le stand de la galerie Pequod Co. à Art Basel Miami Beach (2023).

  • Vue des œuvres d'Andrew Roberts sur le stand de la galerie Pequod Co. à Art Basel Miami Beach (2023).

  • Vue des œuvres d'Andrew Roberts sur le stand de la galerie Pequod Co. à Art Basel Miami Beach (2023).

Image courtesy of Pequod Co., Mexico City. Photo : Adam Reich.

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Pour ceux qui regardent trop de science-fiction : la sirène inquiétante d'Andrew Roberts

 

Au milieu des couleurs flashy et des paillettes, sans parler des œuvres parfois bling-bling, que l'on croise sur sa route à Art Basel Miami Beach, le stand de la galerie Andrew Roberts fait figure d'intrus : au sol, un homme-sirène blanc en silicone à taille humaine est allongé, le visage visiblement dévoré par les eaux, tandis que des vidéos 3D d'embryons aux traits reptiliens sur les cimaises s'apparentent aux incubateurs de créatures mutantes. Passionné de science-fiction, de récits d'épouvante mais aussi très intéressés par les technologies utilisées pendant les guerres, l'artiste multimédia mexicain Andrew Roberts dévoile ici le fragment d'un océan inquiétant, dont les monstres incarnent une menace sous-marine en gestation.

 

Stand de la galerie Pequod, P4.

  • Vue de l'œuvre “Plantoir, Red (Mid-scale)” (2001-2021) de Claes Oldenburg & Coosje van Bruggen à Art Basel Miami Beach, 2023.

  • Vue de l'œuvre “Plantoir, Red (Mid-scale)” (2001-2021) de Claes Oldenburg & Coosje van Bruggen à Art Basel Miami Beach, 2023.

© Claes Oldenburg and Coosje van Bruggen. Courtesy Paula Cooper Gallery, New York.

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Pour ceux qui veulent se mettre au jardinage : la pelle géante de Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen

 

Jeu de quilles, cornet de glace, scie et volant de badminton… Une chose est sûre : les époux Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen aimaient voir les choses en grand, habitués à détourner des objets du quotidien en version XXL. Sur le stand de Paula Cooper, on découvre cette fois-ci leur pelle rouge géante plantée dans un pot en sable, si monumentale que l'on pourrait y voir une forme d’arbre étrange. Introduite par cette œuvre incontournable, la thématique de la nature se prolonge avec d'autres œuvres œuvres présentées par la galerie, à l’instar du tapis de mousse de Meg Webster ou d'une impression sur bois de Sarah Charlesworth, représentant un arbre esseulé sur fond vert pomme.

 

Stand de la galerie Paula Cooper, A53.

  • Cooper Jacoby, “Ruminator (rent me out)” (2023).

  • Cooper Jacoby, série “Ruminator” (2023).

  • Cooper Jacoby, série “Ruminator” (2023).

Courtesy of the artist and High Art.

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Pour ceux qui cherchent un coffre-fort : les casiers bavards de Cooper Jacoby

 

Qu’il s’agisse de bijoux, de documents confidentiels ou d’œuvres d’art, il n’est pas toujours facile de savoir où ranger ses bien les plus précieux. Une option s’offre aux visiteurs sur le stand de la galerie High Art : des casiers bleu pastel ou jaune pâle, transformés en coffres-forts par l’ajout de cadenas orange fluo. Imaginés par l’Américain Cooper Jacoby, ces pièces sont un nouvel exemple de son talent à subvertir les objets et systèmes devenus banals, qui régissent nos habitudes et nos gestes : ici, les quatre numéros des cadenas sont en réalités des lettres qui, activées électroniquement, font défiler des mots tels que “lead”, “send” ou “busy”. Ainsi, le casier prend vie pour dérouler, aux yeux du spectateurs, son langage énigmatique.

 

Stand de la galerie High Art, C50.

  • Barbara Bloom, “Lolita” (1999).

  • Barbara Bloom, “Lolita” (1999).

Courtesy of Ben Heyer and David Lewis.

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Pour les grands bibliophiles : le tapis Lolita de Barbara Bloom

 

Rien de tel pour parfaire sa bibliothèque qu’un joli tapis. Pour rester dans le thème, la galerie David Lewis a la solution : un grand tapis vert à l’image de la couverture du roman culte Lolita de Vladimir Nabokov (1955), dans l’édition originale de la maison Olympia Press. Artiste conceptuelle et grande adepte de la citation et du pastiche, l’auteure de ce tapis Barbara Bloom s’approprie une fois de plus une œuvre fondatrice de la culture occidentale pour en questionner le rôle et l’impact à l’ère contemporaine.

 

Stand de la galerie David Lewis, B43.

 

 

Art Basel Miami Beach, du 6 au 10 décembre 2023 au Miami Beach Convention Center.

 

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