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Numéro
17 Duchamp, Manet, Mondrian : Arte revisite les plus grands pastiches de l'art

Duchamp, Manet, Mondrian : Arte revisite les plus grands pastiches de l'art

Art

Il n’y a pas de honte à copier si c’est assumé et pour la bonne cause. Dès le 1er septembre, Arte reviendra dans une série en dix épisodes, justement intitulée Artjacking !, sur cette marotte de l’art contemporain qui consiste à détourner des œuvres classiques. Tout en anachronismes, ce programme démontre que réinterpréter une œuvre d’époque peut parfois suffire à décupler sa puissance évocatrice…

Marin Kippenberger, “Sans titre”, 1996 / détail de Théodore Géricault, “Radeau de la méduse”, 1819 Marin Kippenberger, “Sans titre”, 1996 / détail de Théodore Géricault, “Radeau de la méduse”, 1819
Marin Kippenberger, “Sans titre”, 1996 / détail de Théodore Géricault, “Radeau de la méduse”, 1819

Quel est le point commun entre Le Radeau de la méduse de Théodore Géricault et le gouvernement de George W. Bush ? A priori aucun jusqu'en 2006, année où l'artiste contemporain américain Joel Peter Witkin détourne le tableau original datant de 1819 pour en livrer une version parodique plaçant l'ex-président américain et ses collaborateurs sur une embarcation à la dérive. Un anachronisme tout aussi assumé par le Collectif6, qui revisitait Édouard Manet à la lumière de la surconsommation et les préoccupations écologiques actuelles en proposant une réinterprétation photographique de son fameux Déjeuner sur l’herbe dans une déchèterie à ciel ouvert. Aujourd'hui récurrente dans l'art contemporain, cette reprise de chefs-d'œuvre classiques ne date pourtant pa d'hier : en 1919, l'un des premiers à avoir assumé la copie parodique d'un tableau est Marcel Duchamp avec son travestissement de la célèbre Joconde qu’il intitule L.H.O.O.Q (prononcer à voix haute rapidement ce titre pour comprendre le comique graveleux de cette blague).

 

Dans sa nouvelle mini-série baptisée Artjacking!, Arte explore en dix épisodes la manière dont, grâce à ces artistes et collectifs, des œuvres cultes peuvent provoquer un nouvel impact et s'enrichir de lectures inédites lorsqu'elles sont pastichées et hybridées avec des symboles d'aujourd'hui. D'une durée moyenne de cinq minutes, chaque émission se concentre sur une œuvre reconnue pour explorer ses plus marquantes récupérations contemporaines. La journaliste Rebecca Manzoni, qui prête sa voix au programme, observe à quel point ce va-et-vient entre des références actuelles et anciennes peut être révélateur des préoccupations de chaque époque : “les variations du Bain turc d’Ingres, par exemple, révèlent la place gagnée par les femmes dans l’art au fil des décennies” remarque-t-elle. Avec l’historienne de l’art Magali Le Mens, co-auteure du programme, elles proposent une lecture ludique et astucieusement anachronique de l’histoire de l'art. La Cène de Léonard de Vinci, Le Saut dans le vide d'Yves Klein, Les Ménines de Diego Vélasquez ou encore La Fontaine de Duchamp seront également abordés dans cette mini-série, disponible sur Arte dès la rentrée.

 

 

Artjacking !, disponible dès le 1er septembre sur Arte.