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19 10 expositions à voir à Paris dès la réouverture des musées

10 expositions à voir à Paris dès la réouverture des musées

Art

Après près de six mois de fermeture, l'heure est enfin arrivée pour les établissements culturels français de rouvrir leurs portes et d'accueillir un public impatient. À Paris, de nombreux musées, centres d'art et fondations attendaient de pouvoir présenter leurs expositions ou d'inaugurer des espaces inédits, parfois installés depuis l'an passé sans jamais avoir pu être montrés. De l'ouverture de la Bourse de Commerce à la nouvelle adresse de la Fondation d'entreprise Pernod Ricard, en passant par la carte blanche d'Anne Imhof au Palais de Tokyo et les femmes de l'art abstrait au Centre Pompidou, Numéro parcourt la capitale française à la recherche des expositions à découvrir dès cette semaine.

  • Détail de l’installation “Untitled” (2011) d’Urs Fischer.

    Détail de l’installation “Untitled” (2011) d’Urs Fischer. Détail de l’installation “Untitled” (2011) d’Urs Fischer.

Vue de l’exposition “Ouverture”, à la Bourse de commerce.

1. L'ouverture de la Bourse de Commerce

 

 

Urs Fischer, David Hammons, Louise Lawler, Miriam Cahn, Xinyi Cheng… Après de multiples reports de dates provoqués par la crise sanitaire, le musée de la Collection Pinault – propriété de l’homme d’affaires milliardaire français du même nom – ouvre enfin ses portes à Paris en réunissant les artistes internationaux les plus reconnus... et les plus radicaux. Ses expositions inaugurales écrivent ainsi un sublime et bouleversant poème sur la condition humaine, la mort, le temps qui passe et la beauté de la vie éphémère, le tout auréolé par la lumineuse coupole du bâtiment de la Bourse de commerce, dont l’intérieur fut réaménagé ces dernières années par l’architecte japonais Tadao Ando.

 

 

Ouverture de la Bourse de Commerce le samedi 22 mai, Paris 1er.

Eliza Douglas in rehearsals for “Anne Imhof, Natures Mortes” (2021). Photography: Nadine Fraczkowski. Courtesy the artist; Palais de Tokyo, Paris

Eliza Douglas in rehearsals for “Anne Imhof, Natures Mortes” (2021). Photography: Nadine Fraczkowski. Courtesy the artist; Palais de Tokyo, Paris

Vue de l'exposition “Anne Imhof, Natures Mortes” (2021). Photography: Nadine Fraczkowski. Courtesy the artist; Galerie Buchholz; Sprüth Magers

Vue de l'exposition “Anne Imhof, Natures Mortes” (2021). Photography: Nadine Fraczkowski. Courtesy the artist; Galerie Buchholz; Sprüth Magers

2. Anne Imhof au Palais de Tokyo

 

 

Depuis 2007, le Palais de Tokyo donne carte blanche à des artistes contemporains en charge d’investir son immense espace avec des expositions inédites. Après Ugo Rondinone ou encore Camille Henrot, c’est à l’Allemande Anne Imhof que l’institution parisienne a fait appel. Lauréate du Lion d’or à la Biennale de Venise en 2017, cette virtuose de la performance met ici en scène un parcours labyrinthique dans le musée, animé par les œuvres d’artistes qui l’inspirent, de Théodore Géricault à Sigmar Polke en passant par sa muse Eliza Douglas, ainsi que ses propres peintures et sculptures rarement présentées.

 

 

“Natures mortes. Carte blanche à Anne Imhof”, du 22 mai au 24 octobre au Palais de Tokyo, Paris 16e.

Vue de l'exposition “Le Juste Prix” @ Aurélien Mole / Fondation Pernod Ricard Vue de l'exposition “Le Juste Prix” @ Aurélien Mole / Fondation Pernod Ricard
Vue de l'exposition “Le Juste Prix” @ Aurélien Mole / Fondation Pernod Ricard

3. La Fondation d'entreprise Pernod Ricard fait peau neuve

 

 

Cela fait 22 ans que la Fondation d’entreprise Pernod Ricard s’applique à défendre la scène artistique française contemporaine à Paris. Passée rue Royale puis rue Boissy d’Anglas, celle-ci prend désormais ses nouveaux quartiers derrière la gare Saint-Lazare avec un espace d’exposition de 300 m2 ainsi qu’une librairie, un auditorium et un café imaginé par l’agence NeM / Niney et Marca Architectes. Pour inaugurer ce nouveau pied-à-terre, bien plus spacieux que les précédents, la fondation présente une exposition collective organisée par l’artiste Bertrand Dezoteux : à travers les œuvres très éclectiques de quatorze artistes aux pratiques tout aussi variées, celle-ci explore des rêves et mythologies intimes qui ont façonné les imaginaires d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

 

 

“Le juste Prix. Une exposition collective conçue par Bertrand Dezoteux”, jusqu'au 12 juin à la Fondation d'entreprise Pernod Ricard, Paris 8e. 

L’artiste américaine Lynda Benglis réalisant un projet commande par l’Université de Rhode Island, Kingston, Rhode Island, 1969. © Adagp, Paris 2021. Photo by Henry Groskinsky /The LIFE Picture Collection via Getty Images

Photographie de Lynda Benglis, à l’origine publiée dans le magazine Life (1970), en pleine création. © Henry Groskinsky © Lige Inc.

L’artiste américaine Lynda Benglis réalisant un projet commande par l’Université de Rhode Island, Kingston, Rhode Island, 1969. © Adagp, Paris 2021. Photo by Henry Groskinsky /The LIFE Picture Collection via Getty Images Photographie de Lynda Benglis, à l’origine publiée dans le magazine Life (1970), en pleine création. © Henry Groskinsky © Lige Inc.

Vera Pagava, “La Grande Ville” (1959). © Association culturelle Vera Pagava © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Georges Meguerditchian/Dist. RMN-GP

Vera Pagava, “La Grande Ville” (1959). © Association culturelle Vera Pagava © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Georges Meguerditchian/Dist. RMN-GP

4. Les femmes de l'art abstrait au Centre Pompidou

 

 

Kasimir Malévitch, Vassily Kandinsky, Jackson Pollock, Piet Mondrian… longtemps les visages de l’art abstrait sont restés masculins. Le Centre Pompidou entend bien changer de paradigme en réunissant plus de cent femmes artistes ayant marqué l’abstraction, du milieu du XIXe siècle aux années 80. A travers des noms comme Hilma af Klimt, Marlow Moss, Vera Pagava ou encore Barbara Hepworth, des courants et écoles telles que l’avant-garde russe, le Bauhaus et le néo-concrétisme brésilien, et des pratiques s’étendant de la peinture sur toile à la sculpture sculpture textile en passant par la photographie ou la danse, l’exposition montre combien ces figures plus ou moins connues – mais non moins importantes – ont impacté l’histoire de l’art et redéfini peu à peu les contours de l’abstraction pour en faire une notion mouvante et protéiforme.

 

 

“Elles font l'abstraction”, jusqu'au 23 août au Centre Pompidou, Paris 4e.

Shomei Tomatsu, “Protest” (1969). Tirage jet d'encre. Shomei Tomatsu - INTERFACE Shomei Tomatsu, “Protest” (1969). Tirage jet d'encre. Shomei Tomatsu - INTERFACE
Shomei Tomatsu, “Protest” (1969). Tirage jet d'encre. Shomei Tomatsu - INTERFACE

5. Daido Moriyama et Shomei Tomastu à la Maison Européenne de la Photographie

 

 

Il y a quelques années, les deux maîtres de la photographie japonaise d’après-guerre Daido Moriyama et Shomei Tomatsu imaginaient une exposition en tandem en hommage à la ville de Tokyo, en capturant sa frénésie sur leurs clichés en noir et blanc et couleur. Malheureusement, celle-ci n’a jamais pu voir le jour avant le décès de Shomei Tomatsu en 2012. Neuf ans plus tard, la Maison Européenne de la Photographie présente enfin le fruit de cette précieuse collaboration, réactivée par Moriyama avec l’aide de la veuve de celui qui fut son maître, dont l’exposition réunit le plus grand ensemble d’œuvres jamais présenté en France.

 

 

“Moriyama-Tomatsu : TOKYO”, jusqu'au 24 octobre à la Maison Européenne de la Photographie, Paris 4e.

Sarah Sze, “Centrifuge” (2017) © Sarah Sze Photo © Sarah Sze Studio

Sarah Sze, “Centrifuge” (2017) © Sarah Sze Photo © Sarah Sze Studio

10 expositions à voir à Paris dès la réouverture des musées

6. Sarah Sze à la Fondation Cartier

 

 

Connue pour ses installations décomposant et recomposant le monde à travers des fragments d’objets et d’images, Sarah Sze transcende les frontières entre sculpture, peinture et vidéo avec des œuvres évoquant la profusion visuelle numérique et les méandres de l'univers. Invitée à investir la lumineuse architecture imaginée par Jean Nouvel dans le sud de Paris, Sarah Sze a dévoilé en octobre à la Fondation Cartier un projet in situ pour le moins monumental composé de deux installations composites et cosmogoniques, que le public n'a malheureusement pu voir que durant une semaine. Un mois avant d'accueillir sa grande exposition de Damien Hirst, la fondation permet de (re)découvrir ce projet d'ampleur pendant quelques jours, ainsi que les films contemplatifs et poétiques du cinéaste arménien Artavazd Pelechian.

 

 

“Sarah Sze : De nuit en jour”, jusqu'au 30 mai à la Fondation Cartier, Paris 14e.

Vue de l'exposition “The Power of my Hands” au musée d'Art moderne de la Ville de Paris, 2021. Vue de l'exposition “The Power of my Hands” au musée d'Art moderne de la Ville de Paris, 2021.
Vue de l'exposition “The Power of my Hands” au musée d'Art moderne de la Ville de Paris, 2021.

7. “The Power of My Hands” au musée d'Art moderne de la Ville de Paris

 

 

Elles s’appellent Stacey Gillian Abe, Billie Zangewa, Grace Ndiritu, Natasha Ogunji ou encore Kapwani Kiwanga. Toutes sont des femmes issues du continent africain ou de sa diaspora et artistes dont la pratique convoque “le pouvoir de leurs mains”. Qu’elles passent par la peinture ou la broderie, la performance ou la poterie, ces seize figures de la création contemporaine trouvent dans leur art la possibilité d’une affirmation, d’une liberté, d’une réappropriation de leur corps et/ou de leur histoire. Réunies par l’anthropologue Suzana Sousa à l’occasion de la Saison Africa2020, leurs œuvres se rencontrent au musée d’Art moderne de la ville de Paris dans une exposition sensible teintée d’engagement.

 

 

“The Power of my Hands. Afrique(s) : artistes femmes”, jusqu'au 22 août au musée d'Art moderne de la ville de Paris, Paris 16. 

 Guo Pei, Magnificent Gold. Collection « Samsara » Pékin, 2006. Courtesy of the Asian Civilisations Museum, Singapore. © Photograph by Russel Wong  Guo Pei, Magnificent Gold. Collection « Samsara » Pékin, 2006. Courtesy of the Asian Civilisations Museum, Singapore. © Photograph by Russel Wong
Guo Pei, Magnificent Gold. Collection « Samsara » Pékin, 2006. Courtesy of the Asian Civilisations Museum, Singapore. © Photograph by Russel Wong

8. “Luxes” au musée des Arts décoratifs (Paris)

 

 

Qu’est ce que le(s) luxe(s) ? Le musées des Arts décoratifs de Paris se propose de répondre à cette vaste question en balayant les millénaires, d’avant J.C. aux années 2000, pour en extraire cent œuvres et objets érigés un jour comme modèles de cette prestigieuse appellation. Si la mode fait bien évidemment partie de ce voyage dans l’espace et le temps, à travers des parures, pièces de joaillerie et de haute couture incroyables, on y trouve de nombreux meubles, la reconstitution intégrale d’un salon de boiseries pour l’Exposition universelle de 1900 ou encore une somptueuse porte de la fin du XIXe siècle. Tous ont en commun la rareté de leurs matériaux, le temps dévoué à leur fabrication et la mobilisation d’un savoir-faire exceptionnel qui, au fil des siècles, a circonscrit ce qui faisait le luxe.

 

 

“Luxes”, jusqu'au 18 juillet au musée des Arts décoratifs, Paris 1er.

Barthélémy Toguo, “Nyankassa” (2001) © Centre national des arts plastiques, Paris © ADAGP, Paris, 2021 Barthélémy Toguo, “Nyankassa” (2001) © Centre national des arts plastiques, Paris © ADAGP, Paris, 2021
Barthélémy Toguo, “Nyankassa” (2001) © Centre national des arts plastiques, Paris © ADAGP, Paris, 2021

9. Barthélémy Toguo au musée du quai Branly-Jacques Chirac

 

 

La naissance et la mort, la douleur et l’exaltation, la maladie et l’exil sont autant de thématiques abordées par Barthélémy Toguo. Depuis les années 90, cet artiste camerounais raconte le monde dans des peintures, sculptures ou encore performances faisant la part belle à l’humain, son histoire intime et ses émotions. Aujourd’hui complètement reconnu et intégré dans le circuit de l’art contemporain occidental, l’artiste de cinquante-quatre ans fait l’objet d’une exposition monographique au musée du quai Branly, où la fondation Dapper propose un parcours ponctué de pièces de la collection de l’institution: ainsi, plusieurs masques et statuettes cultuels associent par leurs motifs communs des œuvres clés de sa carrière aux cultures africaines ancestrales.

 

 

“Désrs d'humanité. Les univers de Barthélémy Toguo”, jusqu'au 5 décembre au musée du quai Branly-Jacques Chirac, Paris 7e.

Manon, “La dame au crâne rasé”, série photographique, 1977-78. Courtesy de l’artiste. Manon, “La dame au crâne rasé”, série photographique, 1977-78. Courtesy de l’artiste.
Manon, “La dame au crâne rasé”, série photographique, 1977-78. Courtesy de l’artiste.

10. Manon au Centre Culturel Suisse

 

 

Son nom tient en cinq lettres et fait l’économie d’un patronyme : Manon. Figure d’un art résolument féministe dès les années 70, cette Suisse encore assez peu connue en France a pourtant marqué son époque par ses photographies, ses performances et ses installations radicales, questionnant le genre à travers l’affirmation d’une féminité presque offensive dans un pays encore très conservateur. En transformant les carcans avilissants de la femme en outils d’émancipation, celle qui fut un temps l’épouse de l’artiste Urs Lüthi a aussi bien façonné son œuvre que son apparence, qu’elle a souvent mise en scène dans des autoportraits avant même une Cindy Sherman. Le Centre Culturel Suisse lui consacre sa première exposition personnelle.

 

 

Manon, jusqu'au 18 juillet au Centre Culturel Suisse, Paris 3e.

 

 

 

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