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Numéro
15 Expositions, Art et science-fiction, Centre Pompidou-Metz, Sandy Skoglund

De David Hockney à Ghada Amer, 10 expositions à ne pas manquer cet hiver

Art

Les chefs-d'œuvre de David Hockney à Aix-en-Provence, la première rétrospective de Ghada Amer en France, ou encore les liens entre art et science-fiction au Centre Pompidou-Metz... Découvrez dix expositions présentées aux quatre coins de l'Hexagone à ne pas manquer cette hiver.

Sandy Skoglund, “Radioactive Cats” (1980). © Sandy Skoglund
Sandy Skoglund, “Radioactive Cats” (1980). © Sandy Skoglund
Sandy Skoglund, “Radioactive Cats” (1980). © Sandy Skoglund

1. Le dialogue incessant entre art et science-fiction dans l'exposition du Centre Pompidou-Metz

 

 

Comment la science-fiction peut-elle nous éclairer sur notre époque ? Des origines du genre littéraire dans les années 60 jusqu’à aujourd’hui, l’exposition “Les Portes du possible. Art et science-fiction” au Centre Pompidou-Metz tente de répondre à cette question grâce à un parcours ambitieux tissant des ponts avec la création plastique et visuelle à travers les œuvres de plus de 120 artistes, de Robert Smithson à Otobong Nkanga, en passant par Erwin Wurm, Marguerite Humeau et Josèfa Ntjam. Nourri au fil de ses chapitres par de nombreux romans et ouvrages du genre, cet ambition parcours explor les thèmes du corps artificiel, de l’architecture utopiste et expérimentale, de l’écologie ou encore des mouvements afrofuturiste et cyberpunk.

 

 

“Les Portes du possible. Art & science-fiction”, jusqu'au 10 avril 2023 au Centre Pompidou-Metz, Metz.

Fabrice Hyber, “Réinvention de la forêt” (2022). © Fabrice Hyber / Adagp, Paris, 2022. Fabrice Hyber, “Réinvention de la forêt” (2022). © Fabrice Hyber / Adagp, Paris, 2022.
Fabrice Hyber, “Réinvention de la forêt” (2022). © Fabrice Hyber / Adagp, Paris, 2022.

2. L'exposition de Fabrice Hyber transforme la Fondation Cartier en école

 

 

Depuis son entrée dans le monde de l'art à la fin des années 80, les peintures de Fabrice Hyber s’apparentent à des schémas poétiques, oniriques mais aussi didactiques qui explorent la biodiversité, les différents écosystèmes, et plus généralement les modalités d’existence et cycles du vivant, des arbres et espèces végétales au genre humain. À l’occasion de son exposition personnelle à la Fondation Cartier, l’artiste français de 61 ans transforme le bâtiment imaginé par Jean Nouvel en école, aménageant ses espaces en salles de classe pour accueillir ses immenses peintures et plonger le public dans son grand projet en Vendée : celui de la forêt que le passionné de science et de mathématiques fait pousser et entretien depuis trente ans. Transmission et pédagogie sont au cœur de cette grande exposition, rythmée notamment par des résidences scolaires et la réalisation d’un podcast invitant des penseurs et écrivains tels que Paul B. Preciado et Emanuele Coccia.

 

 

Fabrice Hyber, “La Vallée”, du 8 décembre 2022 au 30 avril 2023 à la Fondation Cartier, Paris 14e.

Thomas Liu Le Lann, “Training Part 2: Funmix” (2021). Photo Julien Gremaud Thomas Liu Le Lann, “Training Part 2: Funmix” (2021). Photo Julien Gremaud
Thomas Liu Le Lann, “Training Part 2: Funmix” (2021). Photo Julien Gremaud

3. La fête foraine sous le prisme de l'art contemporain au CAPC

 

 

Aires de jeux et de divertissement présentes partout dans le monde, les fêtes foraines irriguent notre inconscient collectif. Il reste toutefois assez rare deviennent des sujets d’exposition d'art à part entière. C’est ce pari qu’a relevé Cédric Fauq, commissaire en chef du CAPC à Bordeaux avec“Barbe à papa”, proposition collective explorant la manière dont l’art contemporain s’est emparé de cette thématique. Sucette en verre signée Thomas Liu Le Lann, explosions lumineuses aux airs de feux d’artifice sur écrans par Arash Nassiri ou encore sculptures en acier de Jesse Darling à imitant les rails de montagnes russes… Les œuvres d’une quarantaine d’artistes contemporains sont installées dans l’espace du centre d’art bordelais. Celles-ci évoquent l’émerveillement enfantin, l’éveil des sens, la surprise mais aussi les sentiments d'inquiétude et de nostalgie que peuvent susciter ces environnements hors du temps lorsque la nuit tombe et les lumières s’éteignent, voire lorsqu’ils sont laissés à l’abandon.

 

 

“Barbe à papa”, jusqu'au 14 mai 2023 au CAPC, Bordeaux.

David Hockney, “Man in Shower in Beverley Hills, [Homme prenant une douche à Beverley Hills]” (1964). Acrylique sur toile, 167,3 x 167 cm, Tate, acquis en 1980, © David Hockney, Photo : Tate.
David Hockney, “Man in Shower in Beverley Hills, [Homme prenant une douche à Beverley Hills]” (1964). Acrylique sur toile, 167,3 x 167 cm, Tate, acquis en 1980, © David Hockney, Photo : Tate.
David Hockney, “Man in Shower in Beverley Hills, [Homme prenant une douche à Beverley Hills]” (1964). Acrylique sur toile, 167,3 x 167 cm, Tate, acquis en 1980, © David Hockney, Photo : Tate.

4. La carrière du grand peintre David Hockney à l'affiche d'une exposition au musée Granet

 

 

Star internationale de l’art contemporain et de son marché, le peintre David Hockney a traversé plus de six décennies avec ses œuvres lumineuses aux couleurs vives et aux décors souvent paisibles, presque hallucinatoires. Après plusieurs reports dûs à la pandémie, le musée Granet consacre une grande exposition à l’artiste britannique de 85 ans, maintenant installé en Normandie depuis près de quatre ans, grâce aux prêts de nombreuses œuvres de la collection de la Tate Modern à Londres. De ses débuts avec la peinture dans les années 50 à sa pratique récente et plus sédentaire du dessin numérique inspirée par sa campagne environnante, cette riche sélection de 103 œuvres replonge dans les moments forts de sa vie et sa carrière, tels que ses années passées à Los Angeles, et la variété de ses sujets, entre portraits familiaux, natures mortes, paysages et hommages aux grands peintres qui l’ont inspiré. Le musée d’Aix-en-Provence profite d'ailleurs de l’événement pour appuyer la connexion entre l’artiste contemporain et l’un de ses aînés, qui a tant marqué l’histoire de la ville : Paul Cézanne.

 

 

“David Hockney. Collection de la Tate”, du 28 janvier au 28 mai 2023 au musée Granet, Aix-en-Provence.

De David Hockney à Ghada Amer, 10 expositions à ne pas manquer cet hiver De David Hockney à Ghada Amer, 10 expositions à ne pas manquer cet hiver

5. Marc-Camille Chaimowicz au MAMC+ : une exposition d'ampleur pour l'artiste qui détourne la vie domestique

 

Artiste français basé au Royaume-Uni depuis des décennies, Marc-Camille Chaimowicz n’a cessé depuis les années 60 d’interroger voire de bousculer les interactions ritualisées, banalisées et internalisées entre l’individu et son environnement domestique en mêlant les techniques industrielles, la sculpture, la photographie, la vidéo et les différents domaines du design pour mieux brouiller les pistes entre les approches. Dans cette grande exposition personnelle que lui consacre le MAMC+, le septuagénaire – qui est allé jusqu’à faire de son propre appartement londonien une œuvre d’art à part entière – déploie un parcours aux airs de scénario où plus de 80 pièces dialoguent avec la collection de l’institution stéphanoise. Entre mobilier hybride, chambres retournées, toiles aux airs de papier-peint superposées contre les murs, installations textiles, mais aussi productions liées à Saint-Étienne, telles que des motifs réalisés en collaboration avec une entreprise locale ou encore une une création faite de rubans, les œuvres présentées ici détournent les éléments du quotidien pour placer le visiteur face à une mise en abime de sa vie intime, habituellement protégée par les murs de son foyer.

 

 

Marc-Camille Chaimowicz, “Zig Zag and Many Ribbons...”, jusqu'au 10 avril 2023 au MAMC+, Saint-Étienne.

Alexandra Bircken et Lutz Huelle sur la plage de Mimizan, France, en vacances, en 1989. Photo : Wolfgang Tillmans.
Alexandra Bircken et Lutz Huelle sur la plage de Mimizan, France, en vacances, en 1989. Photo : Wolfgang Tillmans.
Alexandra Bircken et Lutz Huelle sur la plage de Mimizan, France, en vacances, en 1989. Photo : Wolfgang Tillmans.

6. Alexandra Bircken, Lutz Huelle et Wolfgang Tillmans à la Fondation Pernod Ricard : l'exposition d'une famille artistique

 

 

Nés dans les années 70, Alexandra Bircken et Lutz Huelle se sont rencontrés durant leur adolescence en Allemagne et ne sont plus quittés jusqu'à leurs études à la prestigieuse école de mode Central Saint Martins à Londres. Depuis plus de vingt ans, la première est désormais plasticienne reconnue particulièrement pour ses sculptures, et le deuxième, créateur de mode, fondateur éponyme de son label de prêt-à-porter lancé à l'orée des années 2000. Pour la première fois, les créations des deux Allemands sont réunis par la Fondation Pernod Ricard dans l’exposition “La pensée corps”, où les œuvres de la première, mêlant corps composites, machines et autres éléments empruntés à l’univers de la moto, dialoguent avec les vêtements hybrides et colorés du second. Le tout ponctué d'un mur retraçant leur amitié grâce à la participation exceptionnelle de leur grand ami, le photographe de renom Wolfgang Tillmans.

 

 

Alexandra Bircken et Lutz Huelle, “La pensée corps”, avec la participation de Wolfgang Tillmans, jusqu'au 28 janvier 2023, Paris 8e.

Ghada Amer, “Self-Portrait in Blue and Yellow [autoportrait en bleu et jaune]” (2014). Grès cérame avec incrustations de porcelaine et barbotine de porcelaine.Collection de l’artiste, New York (États-Unis).
© Ghada Amer, photo : Christopher Burke Studios Ghada Amer, “Self-Portrait in Blue and Yellow [autoportrait en bleu et jaune]” (2014). Grès cérame avec incrustations de porcelaine et barbotine de porcelaine.Collection de l’artiste, New York (États-Unis).
© Ghada Amer, photo : Christopher Burke Studios
Ghada Amer, “Self-Portrait in Blue and Yellow [autoportrait en bleu et jaune]” (2014). Grès cérame avec incrustations de porcelaine et barbotine de porcelaine.Collection de l’artiste, New York (États-Unis).
© Ghada Amer, photo : Christopher Burke Studios

7. Ghada Amer : la première rétrospective en France d'une grande figure de l'art contemporain

 

 

Née en Égypte avant de venir étudier en France puis de la quitter pour s’établir à New York, Ghada Amer n’avait, malgré ses trente ans d'une riche carrière entamée en Europe, encore jamais fait l’objet d’une rétrospective dans l’Hexagone. Cet hiver, la ville de Marseille a décidé de combler cette lacune en rendant un grand hommage à l’œuvre de l’artiste de 59 ans dans trois de ses lieux d'exposition : le Mucem, le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur et la chapelle du Centre de la Vieille Charité. Autant de lieux qui permettent à cette exposition d’apprécier les multiples aspects d'une pratique prolifique et pluridisciplinaire s'étendant de la broderie et au tissage à la peinture, en passant par la sculpture en céramique et en bronze, à travers une sélection d'œuvres historiques et inédites. Chacun des trois espaces consacrés à Ghada Amer se concentre respectivement sur un sujet de prédilection de son travail, de sa mise en lumière des rapports entre Orient et Occident à la représentation de la femme, entre sa condition sociale et ses désirs souvent tabous dans un monde patriarcal, en passant par sa passion pour les paysages naturels et tout particulièrement les jardins.

 

 

Ghada Amer, du 2 décembre 2022 au 16 avril 2023 au Mucem, au Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur et à la chapelle de la Vieille Charité, Marseille.

Liza Ambrossio (Casa de Vélázquez), “Sortilegio” (2021) © Liza Ambrossio. Liza Ambrossio (Casa de Vélázquez), “Sortilegio” (2021) © Liza Ambrossio.
Liza Ambrossio (Casa de Vélázquez), “Sortilegio” (2021) © Liza Ambrossio.

8. Le festival des résidences d'artistes ¡ Viva Villa ! devient une biennale à Avignon


 

Fondé en 2016, le festival ¡ Viva Villa ! s’est depuis affirmé en rendez-vous majeur pour découvrir chaque année à Paris, Marseille ou Avignon le fruit des résidences d’artistes françaises à l’étranger dans ses trois lieux principaux : la Villa Medicis à Rome, la Casa de Velázquez à Madrid et la Villa Kujoyama à Tokyo. Cette saison, la nouvelle édition de l’événement annonce un tournant dans son histoire, transformant le festival jusqu'alors annuel en biennale. À la Collection Lambert d’Avignon, plus de soixante artistes ayant pris possession de ces lieux exceptionnels mis à disposition par l’État français, au fil de résidences comprises entre la fin 2020 et l’été 2022, tels que le sculpteur et vidéaste Iván Argote, les jeunes peintres figuratifs Apolonia Sokol et Xie Lei, les danseurs Eric Minh Cuong Casting et Anne-Sophie Turion, le metteur en scène Marcus Borja ou encore la plasticienne Silvia Lerín.
 

 

“Ce à quoi nous tenons”, ¡ Viva Villa !, Biennale des résidences d'artistes jusqu'au 12 février 2023 à la Collection Lambert, Avignon.

SUPERFLEX, “As Close As We Get Sculptures Group”. Photo : Robert Damisch SUPERFLEX, “As Close As We Get Sculptures Group”. Photo : Robert Damisch
SUPERFLEX, “As Close As We Get Sculptures Group”. Photo : Robert Damisch

9. Le collectif danois SUPERFLEX expose ses recherches sur le réchauffement climatique au Bicolore – Maison du Danemark

 

 

Constructions aux airs de lego aux couleurs pastel, balançoires géantes ou encore installations immersives et performances interactives… Formé au début des années 90 par les artistes danois Jakob Fenger, Rasmus Nielsen et Bjornstjerne Reuter Christiansen, le trio SUPERFLEX, qui se décrit comme un “collectif humain et non-humain”, questionne depuis trente ans le rapport entre l’humain, l’environnement et la nature dans des œuvres souvent monumentales et régulièrement présentées dans l’espace public. Au Bicolore - Maison du Danemark, l’exposition qui leur est consacrée prend des airs de manifeste, mettant l’accent sur les changements climatiques en cours et à venir à travers une variété de travaux tels que des œuvres sonores et lumineuses réalisées grâce à une technologie pointue, des vidéos sur la montée des eaux ou encore des sculptures préalablement immergées dans la mer, pour faire germer autant d'hypothèses d'un monde nouveau.

 

SUPERFLEX, “There Is No Such Thing as Bad Weather”, jusqu'au 29 janvier 2023, Le Bicolore, Maison du Danemark, Paris 8e.

Lou Laurin-Lam, “Pinochet” (1976). © Succession Lou Laurin-Lam, Paris © ADAGP, Paris, 2022 Lou Laurin-Lam, “Pinochet” (1976). © Succession Lou Laurin-Lam, Paris © ADAGP, Paris, 2022
Lou Laurin-Lam, “Pinochet” (1976). © Succession Lou Laurin-Lam, Paris © ADAGP, Paris, 2022

10. Au MO.CO, une exposition raconte l'exil des collections des musées

 

 

Lors de la visite d’un musée, il est facile de prendre pour acquis que ce que l’on y voit est immuable et ne pourra jamais être altéré ou déplacé. Pourtant, ces institutions ne sont jamais infaillibles et il arrive même que leurs trésors soient en danger. En raison de conflits qui ont agité la région de certains établissements artistiques, de nombreuses œuvres ont dû quitter leur nid pour trouver refuge ailleurs, souvent dans un autre pays que celui qui les conservait jusqu’alors. Présentée actuellement au MO.CO, l’exposition “Musées en exil” se concentre sur trois exemples très révélateurs de ces déracinements : les collections du Musée International de la Résistance Salvador Allende (MIRSA), du Musée d’art contemporain de Sarajevo et du Musée National d’Art Moderne et Contemporain de Palestine, qui ont toutes voyagé en raisons de conflits politiques intrinsèques au pays dont elles résident. En présentant certaines de leurs pièces et en racontant leur histoire, l’exposition démontre par des cas historiques et concrets combien les objets culturels et œuvres d’art participent de la construction d’une nation et de l’identité de ses habitants.

 

 

“Musées en exil”, jusqu'au 5 février 2023 au MO.CO, Montpellier.