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Numéro
08 La Samaritaine fait sa rentrée sous le signe de l'art

Œuvres in situ, performances : La Samaritaine fait sa rentrée sous le signe de l'art

Art

Cet automne, le grand magasin La Samaritaine fait sa rentrée avec son programme “Paris en mode Arty”, série d'événements culturels et artistiques mêlant pop-up stores, création in situ et performances, réaffirmant l’ADN artistique de ce lieu parisien mythique. À découvrir jusqu'au 31 octobre.

Défilé Louis Vuitton Printemps-Eté 2021 à La Samaritaine © Grégoire Vieille Défilé Louis Vuitton Printemps-Eté 2021 à La Samaritaine © Grégoire Vieille
Défilé Louis Vuitton Printemps-Eté 2021 à La Samaritaine © Grégoire Vieille

Depuis son inauguration en 1870, la Samaritaine a toujours été un lieu d’expression artistique. Dès la fin du 19e siècle, l'intérieur de ce bâtiment accueillait déjà des œuvres et objets d'art issus de la collection du couple français fondateur du lieu Ernest Cognacq et Marie-Louise Jaÿ. L’architecture conçue par les français Frantz Jourdain et Henri Sauvage, monuments des mouvements Art Nouveau et Art Déco, a ainsi été pensée comme un écrin pour la création artistique. Désormais propriété du groupe LVMH, le bâtiment rouvert en 2021 après vingt ans de travaux allie aujourd'hui des éléments historiques, comme sa grande verrière, ses fresques restaurées et et sa structure en métal caractéristique de l'époque de sa fondation, à des éléments contemporains, à l’instar des grandes baies vitrées traversantes qui baignent l’espace de lumière et de sa nouvelle façade de verre conçue par l’agence d’architecture japonaise Sanaa. Dans son vaste espace rénové, ce haut lieu de mode, de gastronomie et d'art de vivre accueillant plus de 600 marques met également un point d’honneur à raviver son ADN artistique en proposant une programmation où se mêlent des expositions d’artistes contemporains, des pop-up créatifs, des collaborations exclusives et des évènements culturels. En ce début septembre, le grand magasin dévoile son programme “Paris en mode arty”, avec une série d'événements où se rencontrent créations artistiques in situ et collectives, performances ouvertes au public et collaborations exclusives célébrant le lien indéfectible entre la mode et l’art.

Desire Moheb Zandi , “Abyss” (2020). Artiste exposée à la Samaritaine dans l'événement “L’art urbain, 100% féminin” de la plateforme Factory. Desire Moheb Zandi , “Abyss” (2020). Artiste exposée à la Samaritaine dans l'événement “L’art urbain, 100% féminin” de la plateforme Factory.
Desire Moheb Zandi , “Abyss” (2020). Artiste exposée à la Samaritaine dans l'événement “L’art urbain, 100% féminin” de la plateforme Factory.

Factory, terrain de jeu pour les artistes contemporains

 

 

Comme un clin d’œil à la Factory d’Andy Warhol, atelier artistique réunissant la création underground des années 60 à New York, la Samaritaine développe depuis sa réouverture son programme intitulé “Factory”, pensé comme une plateforme d’expression de la culture parisienne dans le bâtiment côté Rivoli dédié aux labels contemporains. Dans cet espace modulable, le grand magasin invite régulièrement des artistes à s’approprier les lieux. En 2021, lors de la Carte Blanche à l’Art Urbain, c’est notamment le peintre français Antwan Horfee qui donnait vie au lieu en couvrant temporairement les murs blancs de motifs colorés évoquant le graffiti. Pour cette rentrée, la Samaritaine propose cette-fois “L’art urbain, 100% féminin”, un événement invitant trois artistes contemporaines à repenser le lieu. Parmi elles, la peintre d'origine italienne Cécilia Granara, déployant sur toile des scènes colorées et charnelles célébrant fréquemment le pouvoir féminin, dévoile sur l'un des ponts du magasin une œuvre jalonnée de visages solaires entrelacés par des motifs ondulatoires et hypnotiques, inspirés des décors organiques des céramiques de l’art italien et marocain. L’artiste Desire Moheb-Zandi, qui travaille particulièrement le textile, expose des tapisseries patchwork entre figuration et abstraction, inspirées par les techniques traditionnelles apprises lors de son enfance en Turquie. La photographe Ella Bats rythme quant à elle l’espace de ses photographies monumentales aux couleurs intenses, tirées de la série Adam Adam où elle célèbre la genèse de l’amour. En parallèle de ces installation in situ, les artistes animeront la vie du lieu par des performances. Desire Moheb-Zandi proposera par exemple “L’Art du tissage”, une initiation au tissage artistique où le public sera invité à créer une œuvre monumentale collaborative. Cécilia Granara convoquera de son côté le pouvoir des signes lors d’un workshop autour de l’art du Sigil, consistant à représenter à travers des motifs graphiques tracés à l’encre une intention magique.

Installation de Marion Flament, qui investit les vitrines de la Samaritaine des jeux de lumière et de couleurs poétiques. Installation de Marion Flament, qui investit les vitrines de la Samaritaine des jeux de lumière et de couleurs poétiques.
Installation de Marion Flament, qui investit les vitrines de la Samaritaine des jeux de lumière et de couleurs poétiques.

Repenser les espaces iconiques du lieu

 

 

Inspiration première d’Emile Zola pour le cadre de son récit Aux Bonheur des Dames (1883), bâtiment lugubre abandonné et peuplé de mannequins dans le film Holy Motors (2012) du réalisateur français Léo Carax, ou encore théâtre de verre accueillant le défilé printemps-été 2021 de Louis Vuitton... l’architecture de la Samaritaine est une source d’inspiration inépuisable pour les créateurs en tout genre. À l’occasion de cette rentrée artistique, des plasticiens sont invités à repenser plusieurs espaces emblématiques de cet écrin du luxe et de la mode. Dans le jardin du bâtiment Rivoli, l’artiste française Leona Rose dessinera in situ une fresque aux accents naïfs inspirée de l’art mexicain et de l’art berbère lors d’une séance de peinture publique. La designer hollandaise Suzan Drummen a réinterprété les fameuses mosaïques qui ornent la façade du bâtiment dans des créations colorées et pop, où elle assemble des matériaux évoquant la mode, comme des chutes de tissus ou des perles. Quant aux célèbres vitrines du magasin, elles sont investies par Marion Flament, lauréate de l’Académie des savoir-faire de la Fondation d'entreprise Hermès dans le domaine du verre. Dans chacune des vitrines, l'artiste française propose une variation sur la lumière qui baigne le bâtiment en créant des correspondances subtiles entre couleurs et identités des labels de mode présents, tels que Casablanca, Courrèges ou Stella McCartney

 Claire Lindner, “Enchevêtrement vertical n°2” (2022). Artiste présentée par Ceramics Now à la Samaritaine.  Claire Lindner, “Enchevêtrement vertical n°2” (2022). Artiste présentée par Ceramics Now à la Samaritaine.
Claire Lindner, “Enchevêtrement vertical n°2” (2022). Artiste présentée par Ceramics Now à la Samaritaine.

Luxe, mode et art : des collections capsules

 

 

Lieu incontournable de la capitale, la Samaritaine continue d'affirmer, à travers cette nouvelle programmation de rentrée, les liens qui unissent le luxe, la mode et l’art. À cette occasion, elle accueille des collections exclusives dans différents pop-up stores du magasin. Chez Ruinart, le peintre français emblématique du mouvement Supports/Surfaces Claude Viallat réinterprète les étuis seconde peau de la Maison de champagne historique, déclinant son motif signature dans des teintes roses et jaunes en référence aux différentes cuvées, Ruinart Rosé et Ruinart Blanc de Blanc. Après une collection capsule inspirée par l’artiste américain Keith Haring en 2020, le label parisien de mode Études inaugure cet automne Études x Basquiat, collection où les peintures puissantes et radicales du célèbre artiste new-yorkais iconique ponctuent des pièces intemporelles, tee-shirts, cardigans, pulls ou encore chemises. Enfin, la Samaritaine propose une expérience exclusive dans son Appartement et son salon VIP, réservés à une partie de sa clientèle, où la plateforme Ceramics Now dédiée à la céramique contemporaine expose une sélection de trois talents s'illustrant dans ce médium. Des vases aux motifs géométriques et couleurs contrastées d'Alice Gavalet y dialoguent avec les sculptures organiques et sinueuses à la texture veloutée réalisés par la Française Claire Lindner et les amas de cubes de l’Américain Alex Zablocki, évoquant la pixellisation dans le volume et la matière.

 

 

“Paris en mode Arty” à la Samaritaine, jusqu'au 31 octobre, programmation complète ici.