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15 Fleurs à pois et pieuvre géante : Yayoi Kusama installe son univers loufoque au jardin botanique de New York

Fleurs à pois et pieuvre géante : Yayoi Kusama installe son univers loufoque au jardin botanique de New York

Art

Avec l'arrivée du printemps, le jardin botanique de New York fait peau neuve et se pare de couleurs vives et de pois. Jusqu'au 31 octobre, l'artiste japonaise Yayoi Kusama y expose une sélection de sculptures monumentales, peintures mais aussi installations immersives en lien avec la nature, présentes des étangs, pelouses et bassins jusqu'aux murs des bibliothèques. 

  • Yayoi Kusama, “Flower Obsession (Sunflower)”, Video Still, Collection of the artist

    Yayoi Kusama, “Flower Obsession (Sunflower)”, Video Still, Collection of the artist Yayoi Kusama, “Flower Obsession (Sunflower)”, Video Still, Collection of the artist
  • Yayoi Kusama, “My Soul Blooms Forever”, 2019, The New York Botanical Garden, Urethane paint on stainless steel, Installation dimensions variable, Collection of the artist. Courtesy of Ota Fine Arts, Victoria Miro, and David Zwirner. Photo by Robert Benson Photography

    Yayoi Kusama, “My Soul Blooms Forever”, 2019, The New York Botanical Garden, Urethane paint on stainless steel, Installation dimensions variable, Collection of the artist. Courtesy of Ota Fine Arts, Victoria Miro, and David Zwirner. Photo by Robert Benson Photography Yayoi Kusama, “My Soul Blooms Forever”, 2019, The New York Botanical Garden, Urethane paint on stainless steel, Installation dimensions variable, Collection of the artist. Courtesy of Ota Fine Arts, Victoria Miro, and David Zwirner. Photo by Robert Benson Photography
  • Yayoi Kusama, “Narcissus Garden”, 1966/2021, The New York Botanical Garden. 1,400 stainless steel spheres. Collection of the artist. Courtesy of Ota Fine Arts, Tokyo/Singapore/ Shanghai; David Zwirner, New York; Victoria Miro, London/Venice. Photo by Robert Benson Photography

    Yayoi Kusama, “Narcissus Garden”, 1966/2021, The New York Botanical Garden. 1,400 stainless steel spheres. Collection of the artist. Courtesy of Ota Fine Arts, Tokyo/Singapore/ Shanghai; David Zwirner, New York; Victoria Miro, London/Venice. Photo by Robert Benson Photography Yayoi Kusama, “Narcissus Garden”, 1966/2021, The New York Botanical Garden. 1,400 stainless steel spheres. Collection of the artist. Courtesy of Ota Fine Arts, Tokyo/Singapore/ Shanghai; David Zwirner, New York; Victoria Miro, London/Venice. Photo by Robert Benson Photography
  • Yayoi Kusama, “I Want to Fly to the Universe”, 2020, The New York Botanical Garden, Urethane paint on aluminum, 157 3/8 x 169 3/8 x 140 1/8 in. (400 x 430 x 356 cm), Collection of the artist. Courtesy of Ota Fine Arts and David Zwirner. Photo by Robert Benson Photography

    Yayoi Kusama, “I Want to Fly to the Universe”, 2020, The New York Botanical Garden, Urethane paint on aluminum, 157 3/8 x 169 3/8 x 140 1/8 in. (400 x 430 x 356 cm), Collection of the artist. Courtesy of Ota Fine Arts and David Zwirner. Photo by Robert Benson Photography Yayoi Kusama, “I Want to Fly to the Universe”, 2020, The New York Botanical Garden, Urethane paint on aluminum, 157 3/8 x 169 3/8 x 140 1/8 in. (400 x 430 x 356 cm), Collection of the artist. Courtesy of Ota Fine Arts and David Zwirner. Photo by Robert Benson Photography
  • Yayoi Kusama, “Ascension of Polka Dots on the Trees”, 2002/2021, The New York Botanical Garden, Printed polyester fabric, bungees, and aluminum staples installed on existing trees, Site-specific installation, dimensions variable, Collection of the artist.. Photo by Robert Benson Photography

    Yayoi Kusama, “Ascension of Polka Dots on the Trees”, 2002/2021, The New York Botanical Garden, Printed polyester fabric, bungees, and aluminum staples installed on existing trees, Site-specific installation, dimensions variable, Collection of the artist.. Photo by Robert Benson Photography Yayoi Kusama, “Ascension of Polka Dots on the Trees”, 2002/2021, The New York Botanical Garden, Printed polyester fabric, bungees, and aluminum staples installed on existing trees, Site-specific installation, dimensions variable, Collection of the artist.. Photo by Robert Benson Photography
  • Yayoi Kusama, “Dancing Pumpkin”, 2020, The New York Botanical Garden, Urethane paint on bronze, 196 7/8 x 116 7/8 x 117 ¼ in. (500 x 296.9 x 297.8 cm), Collection of the artist. Courtesy of Ota Fine Arts and David Zwirner. Photo by Robert Benson Photography.

    Yayoi Kusama, “Dancing Pumpkin”, 2020, The New York Botanical Garden, Urethane paint on bronze, 196 7/8 x 116 7/8 x 117 ¼ in. (500 x 296.9 x 297.8 cm), Collection of the artist. Courtesy of Ota Fine Arts and David Zwirner. Photo by Robert Benson Photography. Yayoi Kusama, “Dancing Pumpkin”, 2020, The New York Botanical Garden, Urethane paint on bronze, 196 7/8 x 116 7/8 x 117 ¼ in. (500 x 296.9 x 297.8 cm), Collection of the artist. Courtesy of Ota Fine Arts and David Zwirner. Photo by Robert Benson Photography.
  • Yayoi Kusama, “Hymn of Life – Tulips”, 2007, Mixed media, Courtesy of the City of Beverly Hills

    Yayoi Kusama, “Hymn of Life – Tulips”, 2007, Mixed media, Courtesy of the City of Beverly Hills Yayoi Kusama, “Hymn of Life – Tulips”, 2007, Mixed media, Courtesy of the City of Beverly Hills

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De la Biennale de Venise au National Art Centre de Tokyo, en passant par le Whitney Museum et MoMA à New York, le Centre Pompidou et Fondation Louis Vuitton à Paris et la Tate Modern à Londres, les œuvres de Yayoi Kusama ont envahi les plus grandes institutions d'art. Depuis les années 60, l’artiste japonaise répand ses pois, couleurs pop et sculptures monumentales aux quatre coins du monde, invitant les visiteurs à s’immerger dans son univers loufoque peuplé de citrouilles géantes et de plantes extraordinaires. Mais si ces dernières ont été accueillies à bras ouvert dans les lieux d'exposition intérieurs, leur rencontre directe avec la nature s’est faite plus rare, exception faite des parcs de quelques musées comme le Kistefos en Norvège. En ce printemps 2021, le jardin botanique de New York s’en fait l’hôte idéal, en organisant dans l’ensemble de son terrain de 100 hectares une exposition d’œuvres de l’artiste japonaise baptisée “Cosmic Nature”. Une idée particulièrement adaptée à la période, où les installations extérieures restent encore le moyen le plus prudent de voir de l’art sans s'exposer aux risques sanitaires.

 

Complètement en phase avec cet écrin de verdure en plein cœur du quartier du Bronx, les pièces de Yayoi Kusama sélectionnées pour l'exposition entretiennent toutes un lien fort avec la nature, dont leur présentation est même parfois dépendante. C’est le cas par exemple du célèbre Narcissus Garden, un ensemble de 1400 sphères en acier argenté agglomérées tantôt sur la terre, tantôt sur l’eau selon le contexte : si en 1966, l’artiste dévoilait pour la première fois cette œuvre lors de la Biennale de Venise sur la pelouse du pavillon italien, les sphères envahissent ici l’un des étangs du jardin botanique. Devenues emblématiques de la Japonaise, ses lys, dahlias et tulipes géants couverts de pois émergent ici d’un bassin sous la verrière d’une serre, ou là, d’un terre-plein extérieur entre deux allées. Un paysage qui variera dans le jardin au fur et à mesure des saisons, d'avril à la fin octobre 2021 : une fois l’été passé, ces fleurs seront remplacées en lien avec l'automne par des chrysanthèmes et les fameuses citrouilles géantes de la Japonaise, dont elle érigeait en 2019 un modèle mémorable sur la place Vendôme au cœur de Paris. Ses pois noirs sur jaune se retrouvent d’ailleurs à New York sur une sculpture gonflable à huit pattes, mi-citrouille mi-pieuvre, qui tout comme une fleur rouge géante renfermant un visage humain fut réalisée par l’artiste de 92 ans l'année dernière, et dévoilée ici pour la première fois.

 

Mais en plus de colorer et agrémenter les jardins new-yorkais, les œuvres de Yayoi Kusama fusionnent parfois avec leur faune. Ainsi, plusieurs arbres du parc se voient recouverts d’un tissu rouge à pois blancs qui les habille comme une seconde peau. Des peintures, collages et dessins de l’artiste sont également à découvrir à l’intérieur des bâtiments du jardin, comme sur les murs de sa bibliothèque, ainsi qu’une performance filmée de l’artiste projetée dans l’une des galeries. Dernière curiosité : un grand cube en miroir installé sur l’herbe, reflétant la végétation environnante. Celui-ci comporte une des fameuses Infinity Mirrored Rooms de la Japonaise, ses chambres faites de miroirs et de LED colorées qui immergent le spectateur dans un vertigineux infini. Une expérience que pourront normalement vivre les visiteurs à partir de cet été.

 

 

“Yayoi Kusama : Cosmic Nature”, exposition du 10 avril au 31 octobre 2021 au jardin botanique de New York.