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28 Netflix films Stephen King

Sur Netflix, 5 films dérangeants inspirés des romans de Stephen King

Cinéma

Secrets inavouables, corps en putréfaction, inceste… Tout ce qui répugne est indissociable des romans et nouvelles effroyables imaginées par Stephen King. À l’occasion de la mise à disposition du film “Dans les hautes herbes” (2019) de Vincenzo Natali sur Netflix, Numéro est revenu sur cinq films dérangeants inspirés de l’œuvre du génie de la littérature anglophone, qui questionnent notre rapport aux tabous.

Thomas Jane dans "1922" (2017) de Zak Hilditch. Thomas Jane dans "1922" (2017) de Zak Hilditch.
Thomas Jane dans "1922" (2017) de Zak Hilditch.

1. Les rats de la culpabilité dans 1922 (2017) de Zak Hilditch

 

Dans une ferme isolée dans les plaines de l’Arkansas, Wilfred James vit seul avec sa femme Arlette et leur fils adolescent. Lorsqu’Arlette lui propose de vendre leur ferme pour déménager à Omaha, Wilfred prend peur : sa femme, plus fortunée que lui, est en charge de son destin… Alors, il décide de persuader leur fils de 14 ans de l’aider à assassiner Arlette. Une fois endormie, Wilfred lui tranche la gorge sous les yeux de son fils, avant de jeter le cadavre dans un puits. Adapté du roman court du même nom écrit par Stephen King en 2010 – dans son recueil Nuit noire, étoiles mortes –, le film de Zak Hilditch recrée une ambiance terriblement anxiogène, celle de la culpabilité insoutenable qui ronge Wilfred, matérialisée par l’omniprésence des rats, qui se nourrissent d’abord du corps sans vie de sa femme, avant d’infester sa maison entière, qui – tout comme sa santé mentale – finit par tomber en ruines.

2. Un excès de Viagra fatal dans Gerald’s Game (2017) de Mike Flanagan

 

Jessie et Gerald sont mariés depuis longtemps. C’est donc tout naturellement qu’ils cherchent à pimenter leur vie sexuelle : une fois installés pour le week-end dans leur maison de vacances – nichée au bord d’un lac en Alabama –, Gerald prend deux pilules de Viagra. Il attache ensuite Jessie au lit, les bras en croix, à l’aide de menottes, et lui fait part d’un fantasme malsain : il veut qu’elle crie pour prétendre qu’il la viole. Il le lui assure, personne ne l’entendra. Mais il n’en faut pas plus à Gerald pour décéder d’une crise cardiaque. Si Jessie passe quelques minutes à s’époumoner, elle réalise que personne ne l’entend. Leur chien, affamé, finit par croquer le bras de son défunt mari… puis, déshydratée et épuisée, elle discute avec ses hallucinations, forcée d’exhumer de terribles souvenirs enfouis depuis des années. Le roman du même nom, publié en 1992, a longtemps été considéré comme impossible à adapter au cinéma, étant donné la grande part du récit accordé aux questionnements intérieurs de la protagoniste principale.

Laysla De Oliveira dans "Dans les hautes herbes" (2019) de Vincenzo Natali. Laysla De Oliveira dans "Dans les hautes herbes" (2019) de Vincenzo Natali.
Laysla De Oliveira dans "Dans les hautes herbes" (2019) de Vincenzo Natali.

3. Une partie de cache-cache inquiétante avec Dans les hautes herbes (2019) de Vincenzo Natali

 

Qui aurait cru que l’herbe pouvait être effrayante ? Demandez à Stephen King et Joe Hill, ils trouveront un moyen”, avait confié le réalisateur en 2015 lorsqu’il annonce son projet d’adaptation. Sur fond d’amour incestueux, un récit troublant nous plonge au coeur d’un champ de hautes herbes aux pouvoirs inquiétants. Alors qu’un frère et sa sœur, enceinte de six mois – dont le père est inconnu –, voyagent pour San Diego, ils font halte près d’une Église en quête d’un peu de fraîcheur. Attirés par les cris d’un jeune garçon provenant du champ de hautes herbes voisin, ils s’y enfoncent et partent à sa recherche. Puis, la notion de temps et d’espace se disloque et les deux protagonistes se perdent de vue, jusqu’à retrouver le garçon, allongé près d’une carcasse de corbeau, en susurrant “le champ ne déplace pas les morts”… Sorti en 2017, le film – aujourd’hui disponible sur Netflix – est adapté d’une nouvelle co-écrite par Stephen King et son fils, Joe Hill, parue en deux parties dans les numéros de juillet et d’août 2012 du magazine Esquire.

4. Une chasse à l’homme terrible dans The Dark Tower de Nikolaj Arcel (2017)

 

Pendant trente ans, Stephen King écrit The Dark Tower (1982-2012), une saga littéraire composée de huit tomes qui allient la science-fiction, la fantaisie et le western… le tout agrémenté d’une bonne dose de détails glauques. Riche en rebondissements et en combats épiques, La Tour Sombre a longtemps figuré dans la liste des œuvres littéraires à adapter sur grand écran. En février 2007, le scénario est d’abord proposé à J.J. Abrams et Damon Lindelof, les co-créateurs de la série Lost : mais, effrayés par la complexité de celui-ci, ils renoncent à son adaptation deux ans plus tard. Puis, Universal reprend le projet, souhaitant lancer la production d’une trilogie de film – dont Russell Crowe est pressenti pour endosser le rôle principal –, avant de se retirer en considérant l’ambition trop risquée…Finalement, c’est Sony qui se lance en 2015 avec Nikolaj Arcel. Idris Elba est alors choisi pour incarner Roland de Gilead, un homme assoiffé de vengeance pourchassant l’homme en noir (Matthew McConaughey), cherchant à l’empêcher de s’attaquer à la Tour Sombre, sorte de point névralgique entre tous les univers…Si elle s’effondre, un peuple de monstres vêtus de peaux humaines débarqueront sur la Terre.

Okezie Morro et Alyssa Sutherland dans “The Mist“ (2017) de Frank Darabont. Okezie Morro et Alyssa Sutherland dans “The Mist“ (2017) de Frank Darabont.
Okezie Morro et Alyssa Sutherland dans “The Mist“ (2017) de Frank Darabont.

5. La brume opaque de The Mist (2017) de Christian Torpe

 

En 2007, le roman éponyme de Stephen King paru en 1980 avait déjà fait l’objet d’une adaptation au cinéma, sous forme d’un long-métrage réalisé par Frank Darabont. Le cinéaste fétiche de l'écrivain avait alors déjà adapté trois de ses romans, dont Les Évadés (1995) et La Ligne verte (1999). Dix ans plus tard, Christian Torpe dévoile la première saison de The Mist, une série horrifique en dix épisodes de 45 minutes, retraçant les jours troublants suivant l’arrivée brutale d’une brume épaisse dans l’air de Bridgeville (Maine). À l’image de Under The Dome (2015), les habitants d’une petite ville se retrouvent prisonniers d’un phénomène inexpliqué... Une fois de plus, le génie du macabre allie les éléments naturels aux troubles psychiques. Plongés dans la brume, quatre habitants se retrouvent piégés dans un centre commercial. Alors que l'air s'opacifie, ils voient ressurgir leurs secrets les plus inavouables – et leurs souvenirs, sous forme d'hallucination, les aident ou les tuent selon leur façon de réagir.

 

 

Dans les hautes herbes (2019) de Vincenzo Natali, disponible sur Netflix.