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Numéro
10 Julia Fox

Qui est Julia Fox, la pépite d'Uncut Gems qui a séduit Kanye West ?

Cinéma

Alors que Kanye West semblait ne pas se remettre de son divorce avec Kim Kardashian, ne cessant de lui demander publiquement de revenir, la nouvelle a fait l'effet d'une bombe. Via une série de photos surprenantes parues dans le magazine Interview, le rappeur a officialisé sa relation avec l'intrigante actrice Julia Fox. Vue dans l'excellent thriller Uncut Gems (2019), la New-Yorkaise de 31 ans possède tous les arguments pour s'imposer durablement dans le cœur de Ye s'il ne s'agit pas d'un coup marketing. Ancienne maîtresse dominatrice, artiste trash et réalisatrice, elle multiplie les facettes intrigantes. Portrait d'une star en devenir.

Quand le rutilant thriller nocturne Uncut Gems des frères Safdie est arrivé sur Netflix en 2019, les raisons de se réjouir étaient multiples. Il y avait Adam Sandler épatant la galerie en vendeur de bijoux new-yorkais too much, hystérique, malade et attachant, The Weeknd faisant une apparition torride ou encore cette B.O synthétique expérimentale et hypnotique signée Oneohtrix Point Never... Et puis, telle une pépite sur ce gros gâteau acide et délirant, la présence affolante d'une jeune fille autodidacte, choisie au milieu d'un casting de 300 personnes, qu'on n'avait encore jamais vue, et qui, pourtant, crevait l'écran : Julia Fox. L'Américaine interprétait la charismatique, rusée et sexy maîtresse du héros, Julia De Fiore. Une prestation émouvante pour laquelle l'actrice a puisé dans sa vraie vie (elle aussi s'est fait tatouer le prénom d'un copain qui était fâché contre elle) et qui a aussitôt enflammé la critique, frappée d'un coup de foudre immédiat pour cette inconnue aux courbes sensuelles, à la fraîcheur désarmante et au regard perçant. Comme ce fut apparemment le cas pour Kanye West quand il croisa sa route, un soir de Nouvel An...

Une connexion instantanée avec Kanye West

 

Après quelques photos de paparazzis révélatrices, la nouvelle a été officialisée, le 6 janvier, dans le magazine Interview. On y découvrait quelques clichés léchés où Julia Fox enlaçait sauvagement Kanye West sur le sol d'une chambre remplie de vêtements. Les photos étaient accompagnées d'un texte naïf et intime écrit par l'actrice elle-même, racontant ses premiers rendez-vous électriques avec le rappeur. Elle écrit : "J'ai rencontré Ye à Miami, le soir du Nouvel An, et la connexion a été instantanée." On apprend également que le couple naissant a, lors de leurs deux dates, assisté à New York à une représentation de la pièce de théâtre Slave Play (une réflexion provocatrice et hypersexualisée sur les couples mixtes), que le fondateur de Yeezy a emmené l’actrice dans son restaurant préféré, le Carbone à Miami et qu'il lui a fait une surprise digne du film Pretty Woman lors d'une fin de soirée animée.

 

Elle raconte en effet : "Il a fait remplir une suite d'hôtel de vêtements qu'il m'a offerts. C'était comme dans un conte de fées (…)." Très enthousiaste, la jeune femme déclare aussi : "Ye a réalisé toute une séance photo pour moi pendant que les gens dînaient ! Tout le restaurant a adoré ça et nous a encouragés durant le shoot." Depuis, on a aperçu plusieurs fois Julia Fox coiffée et habillée comme Kim Kardashian, presque entièrement parée de pièces noires moulantes griffées Balenciaga. On murmure que Kanye West les aurait achetées lui-même, et ce, à la même taille que les vêtements de son ex-femme, pour relooker sa plantureuse nouvelle élue. De quoi surprendre, car jusque-là, Ye semblait ne pas pouvoir se remettre de sa rupture avec la star de télé-réalité, implorant lors de concerts ou d'interviews son retour et achetant la maison située en face de la sienne. Difficile de savoir, dans ces circonstances, si le début de romance entre Julia Fox et Kanye West est sincère ou s'il s'agit d'une campagne marketing destinée à faire parler toujours plus d'eux.

L'art de la mise en scène

 

Mais il faut avouer que l'actrice new-yorkaise de 31 ans possède de sacrés arguments pour attirer l'attention de Ye et des médias. Née à Milan d’une mère italienne et d’un père américain qui l'élève seul et travaille beaucoup (sur des chantiers), Julia Fox a beaucoup bourlingué dans New York avant de séduire Hollywood. Tout en sortant ardemment dans les clubs de la Big Apple dès l'âge de 14 ans, elle alterne les petits boulots (vendeuse de glaces, de chaussures, de pâtisseries) et devient maîtresse dominatrice. Encore au lycée, elle passe en quelques mois à se livrer à des pratiques SM avec des hommes aux fantasmes débordants, sans se déshabiller ni avoir de relations sexuelles avec eux. Prenant l’exercice comme un jeu, elle démontre alors déjà là ses talents d'actrice tout en pouvant payer ses factures. Comme Kim Kardashian, qui a fait carrière grâce à une sextape, la jeune femme a transformé très tôt sa plastique en source de revenus lucratifs. Et comme Kanye West, elle semble aborder son existence comme une performance artistique à part entière, mettant en scène chaque pan de sa vie.

 

Ce n'est pas pour rien si les deux artistes ont choisi Interview, un magazine fondé par Andy Warhol, pour afficher leur amour au grand jour. Le pape du pop art ne cessait lui aussi d'organiser son quotidien comme s'il était dans une galerie permanente. D'autres points communs puissants lient Julia Fox à son nouveau flirt. Diagnostiquée "personnalité borderline", elle a succombé à un homme bipolaire dont les sautes d'humeur sont notoires. Tous les deux se retrouvent aussi sur un autre sujet :  la foi. Catholique et très croyante, elle s'est fait tatouer sur les épaules les mots "spiritus" et "sancti", ce qui plaît sûrement beaucoup à l'organisateur des grandes messes Sunday Services qui s'identifie souvent à Jésus voire à Dieu. Elle partage aussi avec l'auteur de Donda le don de multiplier les passions et les métiers. Julia Fox a lancé en 2014, avec l'une de ses amies, une ligne de vêtements échancrés, Franziska Fox, inspirés par son passé de maîtresse SM sous le nom de Mistress Valentina et arborés par Lindsay Lohan, Iggy Azalea et Rumer Willis.

Artiste trash


Même si elle affiche une silhouette de pin-up et s'est affichée nue dans Playboy, cette Scarlett Johansson version Les Soprano n'est pas uniquement une femme fatale. Si elle a été la muse de plusieurs peintres et photographes, elle revendique également le statut d'artiste. Julia Fox a ainsi publié deux livres de photos en 2015 et en 2016 montrant notamment des corps de femmes et d'hommes vulnérables et dénudés ou en train de se piquer dans une atmosphère rappelant Nan Goldin. Elle immortalise le plus souvent des personnes qu'elle vient de rencontrer, le soir ou la nuit, et dont les vies l'intriguent. Elle a ainsi jeté son dévolu sur un travailleur du sexe spécialisé dans le SM, officiant en Louisiane, dont le regard l'obsédait. Plus gore, en 2017, la jeune New-Yorkaise exposait une série de tableaux en soie peints avec son propre sang, sous le nom de R.I.P Julia Fox ("Repose en paix Julia Fox”), comme si elle organisait ses propres funérailles... Elle a aussi réalisé un court-métrage, Fantasy Girls (2018), sur des adolescentes se prostituant dans le Nevada. Moins lisse que ses shootings photos postés sur Instagram le laissent penser, l'artiste puise dans un passé douloureux (une partie de son enfance vécue sans domicile fixe, une overdose à 17 ans, une agression sexuelle en 2016) ainsi que dans une personnalité marquée par des comportements impulsifs pouvant s'avérer dangereux pour nourrir ses œuvres provocantes.

 

Ayant grandi entourée de personnes démunies, de toxicomanes et de bad boys ayant souvent finis en prison, elle se considère comme une survivante, une miraculée. Mère d'un petit garçon, elle s'est séparée l'année dernière du père, un pilote, qu'elle qualifiait alors "d'alcoolique, d'accro à la drogue et de mauvais payeur". Sur Instagram, elle a avoué en décembre dernier, très en colère, que cet homme l'avait laissée seule avec un bébé de cinq mois et un chien. Une situation qu'elle définissait comme injuste. Mais les ennuis ne devraient pas durer pour la starlette aussi ambitieuse que sulfureuse. L'égérie Diesel et Coach qui vient d'apparaître dans le No Sudden Move de Steven Soderbergh, sorti en décembre 2021, a des projets en rafale (nouveau film, podcast) et vient de finir ses mémoires. Et on ne devrait pas attendre très longtemps avant de la découvrir en mannequin Yeezy... ou Balenciaga.