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14 Scandals, Cannes Film Festival, Isabelle Adjani, Julia Roberts, Quentin Tarantino, Julia Ducournau

5 scandales qui ont secoué le Festival de Cannes, d'Isabelle Adjani à Quentin Tarantino

Cinéma

Depuis sa première édition en 1939, le Festival de Cannes s’est érigé au rang de messe incontournable du cinéma, rassemblant les réalisateurs, les producteurs et les acteurs du monde entier. Mais ce qui fait son sel, ce ne sont pas seulement les grand films qui y sont montrés et le nombre d'étoiles présentes sur le tapis rouge. La Croisette a aussi été le théâtre d'un certain nombre de scandales et de polémiques. Quelques semaines avant le lancement officiel de sa 76e édition, le 16 mai 2023, Numéro revient sur cinq d’entre eux.

Isabelle Adjani au Festival de Cannes, le 11 mai 1983. Photo par Pool LAFORET/LOCHON/Gamma-Rapho via Getty Images. Isabelle Adjani au Festival de Cannes, le 11 mai 1983. Photo par Pool LAFORET/LOCHON/Gamma-Rapho via Getty Images.
Isabelle Adjani au Festival de Cannes, le 11 mai 1983. Photo par Pool LAFORET/LOCHON/Gamma-Rapho via Getty Images.

1. Isabelle Adjani et la grève des photographes au Festival de Cannes (1983)

 

En 1982, Isabelle Adjani est âgée de 27 ans lorsqu’elle reçoit la première grande distinction de sa carrière : le César de meilleure actrice pour son rôle d’Anna dans le film Possession (1981), écrit et réalisé par Andrzej Żuławski. Dans la foulée, elle est invitée au Festival de Cannes l’année suivante, en 1983, pour défendre L'Été meurtrier de Jean Becker, qui lui vaudra d’ailleurs un second César. Alors que la 36e édition du Festival de Cannes vient de débuter, l’actrice française décide de ne pas se présenter devant les photographes lors d’une séance de photos pour la presse. Ce choix qui pourrait sembler anodin, avait à l’époque défrayé la chronique, provoquant une grève des photographes lors de sa montée des marches. Pour signifier leur mécontentent, ils avaient ainsi unanimement renoncé à photographier la jeune actrice, récemment couronnée de succès. En résulte une scène ahurissante durant laquelle les appareils photos et les objectifs des photographes jonchent le sol lorsque l’équipe du film de L'Été meurtrier s’apprête à gravir les marches.

Quentin Tarantino et les acteurs de Pulp Fiction au Festival de Cannes, le 21 mai 1994. Photo par Eric Robert/Sygma/Sygma via Getty Images.
Quentin Tarantino et les acteurs de Pulp Fiction au Festival de Cannes, le 21 mai 1994. Photo par Eric Robert/Sygma/Sygma via Getty Images.
Quentin Tarantino et les acteurs de Pulp Fiction au Festival de Cannes, le 21 mai 1994. Photo par Eric Robert/Sygma/Sygma via Getty Images.

2. Le doigt d’honneur au public de Quentin Tarantino après la projection de Pulp Fiction (1994)

 

C’est en 1994 que le réalisateur américain Quentin Tarantino présente son nouveau film intitulé Pulp Fiction au Festival de Cannes, réunissant à l’affiche l’actrice Uma Thurman ainsi que Bruce Willis, Samuel L. Jackson ou encore John Travolta. Cette même année, Clint Eastwood, acteur et réalisateur d'Un frisson dans la nuit (1971) et d'Impitoyable (1993), qui préside la cérémonie de remise des prix au Festival de Cannes. Le thriller de Quentin Tarantino semble en tout cas faire mouche car il se voit attribuer la Palme d’Or pour le meilleur film de l’année. La soirée aurait pu être parfaite pour le réalisateur originaire de Knoxville si l’un des membres du public n’avait pas perturbé cette remise de prix en hurlant dans la salle : “Mais quelle daube ! Mais quelle daube ! C’est un scandale ! ” au sujet de Pulp Fiction. C’est là que le cinéaste, aujourd’hui âgé de 60 ans, a répondu à la spectatrice, suite à sa saillie, par un un doigt d’honneur devenu culte.

Le ministre de la culture Philippe Douste-Blazy, le réalisateur Mathieu Kassovitz et les acteurs Hubert Koundé, Saïd Taghmaoui et Vincent Cassel lors de la montée des marches du film La Haine au Festival de Cannes, le 27 mai 1995. Photopar Pool ARNAL/GARCIA/PICOT/Gamma-Rapho via Getty Images.
Le ministre de la culture Philippe Douste-Blazy, le réalisateur Mathieu Kassovitz et les acteurs Hubert Koundé, Saïd Taghmaoui et Vincent Cassel lors de la montée des marches du film La Haine au Festival de Cannes, le 27 mai 1995. Photopar Pool ARNAL/GARCIA/PICOT/Gamma-Rapho via Getty Images.
Le ministre de la culture Philippe Douste-Blazy, le réalisateur Mathieu Kassovitz et les acteurs Hubert Koundé, Saïd Taghmaoui et Vincent Cassel lors de la montée des marches du film La Haine au Festival de Cannes, le 27 mai 1995. Photopar Pool ARNAL/GARCIA/PICOT/Gamma-Rapho via Getty Images.

3. Les policiers tournent le dos à l’équipe du film La Haine de Mathieu Kassovitz à Cannes (1995)

 

En 1995, l'acteur Mathieu Kassovitz n’a que 28 ans lorsque son film La Haine est présenté en compétition au Festival de Cannes. Il raconte l'histoire de trois jeunes amis issus de la banlieue parisienne, Vinz (Vincent Cassel), Saïd (Saïd Taghmaoui) et Hubert (Hubert Koundé), qui passent une journée à errer dans leur quartier après une nuit d’émeutes déclenchées par la brutalité policière. Tout au long du film, le réalisateur explore les questions de la discrimination et de la violence dans les banlieues françaises, ainsi que la manière dont ces problèmes sont perçus et traités par les forces de l’ordre. Considérant le long-métrage de Mathieu Kassovitz comme un pamphlet anti-policiers, les représentants des forces de l’ordre présents le jour de sa diffusion sur la Croisette, pour assurer la sécurité du public, décident de tourner le dos à l’équipe du film en guise de protestation. Peu apprécié par la police mais largement acclamé par le public, La Haine remporte en 1995 le prix de la mise en scène à Cannes. L’année suivante, il rafle trois prix lors de la cérémonie des César, dont celui du meilleur film.

Julia Roberts lors de la projection de Money Monster au Festival de Cannes, le 12 mai 2016. Photo par Stephane Cardinale - Corbis/Corbis via Getty Images. Julia Roberts lors de la projection de Money Monster au Festival de Cannes, le 12 mai 2016. Photo par Stephane Cardinale - Corbis/Corbis via Getty Images.
Julia Roberts lors de la projection de Money Monster au Festival de Cannes, le 12 mai 2016. Photo par Stephane Cardinale - Corbis/Corbis via Getty Images.

4. La montée des marches du Festival de Cannes sans talons de Julia Roberts (2016)

 

Au-delà d’être un événement incontournable dans le monde du septième art, le Festival de Cannes est aussi connu pour être l’un des plus glamour de l'année. Les célébrités rivalisent d'élégance et de sophistication pour créer l'évènement. Cependant, depuis sa création, le dress code n’a pas évolué et reste très strict. Les femmes doivent ainsi porter des robes longues et des talons hauts pour espérer pouvoir fouler le célèbre tapis rouge. En 2016, l’actrice américaine Julia Roberts en décide autrement en choisissant de retirer ses talons pour la montée des marches, affirmant son indépendance et sa liberté mais aussi son féminisme. Sur les réseaux sociaux, les plus fervents fans de l’actrice révélée par le film culte Pretty Woman (1990) apportent leur soutien à Julia Roberts, saluant son geste de protestation contre les normes sexistes de l'industrie du spectacle.

Vincent Lindon, Julia Ducournau et Agathe Rousselle, l'équipe du film Titane au Festival de Cannes, le 17 juillet 2021. Photo par Dominique Charriau/WireImage.
Vincent Lindon, Julia Ducournau et Agathe Rousselle, l'équipe du film Titane au Festival de Cannes, le 17 juillet 2021. Photo par Dominique Charriau/WireImage.
Vincent Lindon, Julia Ducournau et Agathe Rousselle, l'équipe du film Titane au Festival de Cannes, le 17 juillet 2021. Photo par Dominique Charriau/WireImage.

5. Malaises et départs précipités pendant les projections du festival de Cannes

 

Si les scandales les plus mémorables du Festival de Cannes ont souvent eu lieu à l’occasion de la montée des marches, une partie des événements qui ont défrayé la chronique sont aussi survenus durant les séances de projections de films. En effet, pour qu’un film puisse entrer en compétition officielle et concourir aux différents prix (le plus prestigieux restant la Palme d’Or), il doit répondre à une série de critères, et notamment celui de ne jamais avoir été diffusé en salles de cinéma avant sa projection à Cannes. Ce critère a permis de révéler beaucoup de grands films mais cela a aussi conduit à quelques malaises au sein des salles du Palais des festivals. Le dernier en date est celui survenu après la projection du film Titane (2021) de Julia Ducournau. Une poignée de spectateurs avaient en effet ressenti de terribles nausées en découvrant le thriller d’épouvante de la réalisatrice française. Toutefois, ces départs précipités n’avaient pas empêché la réalisatrice de Grave (2016) de remporter la Palme d’Or pour ce film. Par le passé, d’autres scènes de longs-métrages présentés durant le Festival ont suscité l’indignation voir même la colère des spectateurs : de l’interminable scène de fellation de The Brown Bunny (2004) de Vincent Gallo mettant en scène Chloë Sevignyà la scène de viol éprouvante, filmée en plan-séquence dans l'Irréversible (2002) de Gaspard Noé, avec Monica Bellucci.