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Numéro
17 Hommage à Suzy Delair, star de Rabbi Jacob

Hommage à Suzy Delair, star de Rabbi Jacob

Cinéma

“Rabbi Jacob”, “Quai des Orfèvres”, “Rocco et ses frères”... la liste de ses films est presque aussi longue que sa vie… 102 années d'expériences et de performances. Actrice et chanteuse de music-hall, l'illustre Suzy Delair s'est éteinte le 15 mars. 

Suzy Delair dans “Quai des Orfèvres” Suzy Delair dans “Quai des Orfèvres”
Suzy Delair dans “Quai des Orfèvres”

“Avec son tra-la-la / Son petit tra-la-la / Ell’ faisait tourner toutes les têtes,” chante fièrement une jeune femme dans un théâtre bondé. Scandant cette mélodie aguichante, l’actrice Suzy Delair s’offre en spectacle devant une foule conquise. Immortalisée dans cette scène de Quai des Orfèvres, réalisé par Henri-Georges Clouzot, elle était la doyenne des actrices françaises. Cette vedette des Années Folles s’est éteinte le 15 mars, à l’âge de 102 ans, après avoir vécu une vie bien remplie.

 

Lancée au cinéma par Richard Pottier dans Défense d’aimer à 25 ans, elle séduit ensuite les plus grands réalisateurs : après Henri-Georges Clouzot dont elle est la compagne, Luchino Visconti la choisit pour incarner Luisa dans Rocco et ses frères. En 1973, elle partage l’écran avec Louis de Funès dans le film de de Georges Oury Rabbi Jacob, son avant-dernier rôle au cinéma.

“Avec mon tra-la-la” par Suzy Delair dans “Quai des Orfèvres”

Cinéma, théâtre, musique… elle aura su tout faire, tout jouer. Alors qu’elle apprend à 16 ans le métier d’apprentie modiste, elle rêve pourtant d’une carrière dans le théâtre. Décidée, elle choisit de faire de la figuration. Lors d’un tournage, la chance tourne et la jeune actrice se fait repérer : elle se lance alors dans le music-hall, qui la révèle pleinement : Bouffes-Parisiens, Bobino, Casino Montparnasse, l'Européen, les Folies-Belleville… elle chante dans les plus grands théâtres de Paris aux côtés de l’illustre Mistinguett.

 

En 1948, lors du premier Nice Jazz Festival, elle interprète la douce rengaine, devenue un standard réputé, C’est si bon à l’Hôtel Negresco. Dans l’audience le musicien Louis Armstrong en personne tombe sous le charme de cette chanson qu’il enregistre à New York deux ans plus tard. Un beau pied de nez à ses parents, qui, inquiets pour elle, croyaient que cette voie la mènerait irrémédiablement à l’échec et à la prostitution…

 

Come une consécration, elle est élevée au rang d'Officier de la Légion d'honneur en 2006. Indémodables, ses chansons continuent de faire valser des générations nostalgiques de la vieille chanson française.