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10 5 incontournables de la littérature queer

5 incontournables de la littérature queer

CULTURE

Alors que le mois de juin invite chaque année à la célébration du Pride Month, les voix s’élèvent au sein de la communauté LGBTQ+ et les récits appelant à l'acceptation de soi, à la solidarité et à l'activisme se multiplient. La littérature, support d’expression phare de ces récits depuis les premiers écrits de la poétesse bisexuelle Sappho dans la Grèce Antique, regorge de pépites. Des classiques de James Baldwin au récent roman autobiographique de Glennon Doyle, en passant par l’incontournable Audre Lorde, découvrez cinq ouvrages de littérature queer à ajouter au plus vite à votre bibliothèque.

Alan Hollinghurst, “The Swimming-Pool Library” (1998). Alan Hollinghurst, “The Swimming-Pool Library” (1998).
Alan Hollinghurst, “The Swimming-Pool Library” (1998).

1. Le bain sensuel d’Alan Hollinghurst

 

Premier roman notoire de l’écrivain britannique lauréat du Man booker Prize Alan Hollinghurst, The Swimming-Pool Library (“La Piscine-bibliothèque”) fait l’effet d’une bombe et déchaîne les passions dès sa parution en 1988. La raison : une narration à demi-mots toute en allusions, créant un atmosphère homo-érotique invasive. Suivant le personnage de William Beckwith, un jeune homme homosexuel issu de la noblesse anglaise au début des années 80, Alan Hollinghurst nous plonge dans les allées et vestiaires du club de piscine qu'il fréquente, métaphore de l’intimité du personnage et de ses désirs.

James Baldwin, “La chambre de Giovanni” (1956). James Baldwin, “La chambre de Giovanni” (1956).
James Baldwin, “La chambre de Giovanni” (1956).

2. L’antidote de James Baldwin contre la honte

 

Giovanni’s Room (“La chambre de Giovanni”) est une énième illustration du génie littéraire de James Baldwin. Paru en 1956, dans une Amérique réticente aux droits des homosexuels alors considérés comme queer– qui étymologiquement revoit à un travers, à quelque chose d’étrange – le roman suit la trajectoire amoureuse d’un jeune américain prénommé David, partagé entre sa relation avec sa petite amie Hella et celle qu’il développe avec Giovanni, un serveur italien. Située à Paris, l’intrigue s’inspire des années que l’auteur a passé dans la ville et offre un regard subtil sur l’inconfort, l’incertitude, la peur et la honte qui meuvent la vie d’un jeune homme en quête d’identité.

Audre Lorde, “Sister Outsider” (1984). Audre Lorde, “Sister Outsider” (1984).
Audre Lorde, “Sister Outsider” (1984).

3. La plume incisive d’Audre Lorde

 

S’il fallait définir l’écrivaine, poète et activiste américaine Audre Lorde, il suffirait de reprendre ses propres mots : “noire, lesbienne, mère, guerrière et poète”. Une forte tête qui donna naissance à des textes puissants, encore aujourd’hui d’actualité. Présenté comme une collection de ses principaux écrits, Sister Outsider rassemble des réflexions sur intersectionalité, l’identité queer et les oppressions qui vont de pair avec sa revendication. Mêlant le récit d'une vie dédiée à l'activisme et une poésie à la charge émotionnelle incomparable, ces textes serviront de référence majeure au devenir d'une littérature queer et à l'expression d'identités plurielles. 

Chinelo Okparanta, “Sous les branches de l’udala” (2018). Chinelo Okparanta, “Sous les branches de l’udala” (2018).
Chinelo Okparanta, “Sous les branches de l’udala” (2018).

4. Le récit poétique et bouleversant de Chinelo Okparanta

 

Dans la lignée des autrices camerounaise Imbolo Mbue et nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, Chinelo Okparanta dévoile en 2018 un tout premier roman à la voix puissante et bouleversante. Arrivée aux États-Unis à l’âge de dix ans, l’écrivaine se fait d’abord connaître avec son recueil de nouvelles Le Bonheur, comme l’eau paru en 2013, récompensé et acclamé par la critique. Si ce précédent recueil abordait déjà des thématiques féministes, son premier roman Sous les branches de l’udala raconte cette fois-ci la relation amoureuse naissante entre deux jeunes femmes, Ijeoma et Amina, sur fond de guerre du Biafra à la fin des années 1960. Une histoire emplie d’espoir et tournée vers le futur, dans un pays où les droits des LGBTQ+ sont niés et l’homosexualité est encore considérée comme illégale.

Glennon Doyle, “Untamed” (2020). Glennon Doyle, “Untamed” (2020).
Glennon Doyle, “Untamed” (2020).

5. L’appel à l’épanouissement de Glennon Doyle

 

Nommé bestseller de l’année 2020 par le New York Times, Untamed est le récit de retour sur soi-même, un retour qui passe par l’affirmation et la reconnaissance de sa propre voix, “indomptée”, qui déchire chaque page l’une après l’autre. Invitée des fameux bookclubs d’Oprah Winfrey et de Reese Witherspoon, l’écrivaine américaine Glennon Doyle livre un mémoire qui, s'il peut sembler parfois maladroit dans le style d'écriture, n'en est pas moins inspirant. Porté par la lucidité de son autrice, Untamed aborde son propre coming-out, les difficultés rencontrées au cours de sa vie et de sa carrière en tant que femme homosexuelle ainsi que sa prise de confiance – “empowerment” – au sein d’une société non taillée pour elle. “Plus nous sommes courageux, plus nous sommes chanceux”, déclare-t-elle comme un appel à suivre son intuition, ses désirs et à imaginer un monde dans lequel nous tenons le rôle principal. Un ouvrage qui mérite toute sa place parmi les rentrées littéraires de cette année.