C’est dans une profusion de couleurs et de formes, de matières et de motifs que les mannequins se succèdent comme autant de nouveaux personnages d'une pièce étonnante. Au sein du cabaret parisien inauguré à la fin du 19e siècle, les silhouettes mélangent les genres et les époques : des vestes aux épaules marquées rappellent des pourpoints de la Renaissance, une jupe large a des airs de jupon et des robes cintrées à manches bouffantes évoquent celles portées à la Belle Époque, des caftans et drapés autour du visage renvoient la mode orientale du début du 20e siècle en Occident, tandis que des hoodies descendant mi-cuisse et des pantalons et blousons à cordon à un vestiaire streetwear très contemporain.
Loin d’être avare en détails, Andreas Kronthaler amène l’opulence dans les matériaux et les accessoires : nombre de pièces sont en taffetas et satins brillants, des franges scintillantes et fourrures bordent les tissus, des foulards colorés sont noués autour de la tête et gants en cuir recouvrent les mains, un long boa compose autour du corps un manteau tandis que certaines bottes sont faites d’anneaux de cuir superposés... On retrouve dans les imprimés les fameuses rayures Vivienne Westwood, ainsi que des losanges Arlequin ou encore des motifs floraux en jacquard. Si certains vêtements peuvent se rapprocher du costumes par leur facture exceptionnelle et leurs volumes d'époque, ils sont le plus souvent complétés dans les silhouettes par des pièces très portables. En atteste la “mariée” incarnée par Bella Hadid, qui clot le défilé en mini-jupe et haut blanc léger simplement drapée dans un voile de coton décoré de pompons rouges, avant que les rideaux ne s'ouvrent sur la scène avec tous les mannequins pour acter le final d'un spectacle joyeux et émouvant.
