Un défilé Balmain automne-hiver 2023-2024 intimiste
Dans l'enceinte du Carreau du Temple, en plein cœur de Paris, Balmain joue la carte de l’intimité pour son défilé automne-hiver 2023-2024. À l’image d’un salon de couture très confidentiel, le décor dépouillé uniquement constitué de banquettes, couleur crème comme la moquette duveteuse, met en majesté un podium seulement éclairé de lumières blanches. Si les défilés imaginés par Olivier Rousteing pour la maison ont témoigné de son sens du spectacle, le créateur semble ici prendre un virage à 180 degrés : les armures Balmain tombent pour révéler une mode plus légère et élégante, revenant au couturier Pierre Balmain et son “nouveau style français”, nommé ainsi, en 1945, par la journaliste américaine Alice B. Toklas. “Lorsque j'ai passé mon entretien chez Balmain, mes futurs collègues m'ont expliqué qu'il s'agissait d'une maison "géante endormie", reposant sur des richesses oubliées, se remémore Olivier Rousteing dans la note d'intention de ce défilé. Mais ce n'est que lorsqu'on m'a présenté pour la première fois la vaste collection de nos archives d'esquisses, de coupures de presse, de vidéos et de créations que j'ai commencé à comprendre ce dont ils parlaient – et j'ai été complètement époustouflé.”
Les archives célébrées au défilé Balmain automne-hiver 2023-2024
“Le style que l'on ressuscite doit être adapté au présent”, déclarai( Pierre Balmain. Très inspiré par ces mots, Olivier Rousteing s’est donc particulièrement plongé dans les archives de l’illustre couturier. Tailles cintrées, épaules fortes, plis parfaits, volumes élaborés… les créations imaginées par le directeur artistique rappellent l’intérêt de la maison pour les looks architecturés des années 50. Dès la première silhouette, Balmain met le tailleur à l'honneur avec un ensemble noir ajusté dont la veste est réveillée par un large col blanc satiné. Le monogramme en forme de labyrinthe, les nœuds, les pois décliné en délicates perles brillantes brodées et le tailleur déconstruit pour révéler des décolletés ouverts et profonds... S’ensuit une succession de looks qui déroulent de nombreuses références au fondateur de la maison parisienne comme cet ensemble d'une blancheur immaculée constitué d’un pantalon large, et d’un haut rehaussé d’un nœud, le tout sublimé de perles, ou cette robe corolle grand soir, étranglée à la taille,dont le large col dévoilant les épaules justifie du talent précis des ateliers de la maison parisienne. Si la saison dernière, Olivier Rousteing repoussait les limites de la démesure avec des sandales lacées sculpturales surprenantes, pour ce défilé, il imagine des petits escarpins au talons fins ou des chaussons à l’allure de babouches perlées. Pour rehausser ce vestiaire, la maison dévoile d’impeccables chapeaux en mohair moiré inspirés d’une création de Pierre Balmain de 1959, ici réinterprétée par le chapelier des stars Stephen Jones.