Depuis ses premières collections, Charles de Vilmorin fait montre de son imaginaire foisonnant et féérique, qu’il n’hésite pas à mettre en scène en photo et vidéo. En atteste le film de sa nouvelle collection haute couture, baptisée “La Danse Macabre”...
C’est un souvenir fantasmé de Charles de Vilmorin enfant que l’on découvre à travers ce petit film. Interprété par un garçon d'une dizaine d'années, le créateur se met en scène dans sa chambre le nez plongé dans sa malle à tissus pour en extraire des étoffes colorées et scintillantes, avant de dégainer ciseaux et machine à coudre afin de laisser libre cours à sa créativité. Onze silhouettes apparaissent alors dans l'esprit d'une jeune garçon, leurs corps presque intégralement dissimulés par d’amples robes à manches longues agrémentées de froufrous, de franges, de plumes, de fourrures et même de broderies étincelantes rappelant les robes des années 20. Grand amoureux des couleurs vives, le jeune couturier français fait à nouveau jaillir les rouge vif, vert, jaune ou bleu ciel sur ces pièces monochromes, avant que ces teintes ne se confrontent dans ses visages et fleurs dessinés puis imprimés sur des robes blanche ou violette. Entre collerette en tulle évoquant les fraises, manches ballons et pantalons bouffants rappelant les hauts-de-chausses portées par les hommes dès la Renaissance, Charles de Vilmorin n’hésite pas à faire référence à l’histoire du costume pour inventer les personnages d’un joyeux cirque dont il camperait le Pierrot la lune. Des squelettes apparaissent en relief sur certaines des robes, modelés dans leurs satins colorés, comme pour se joindre à ce ballet avec les fantômes.
