La nouvelle est tombée en septembre dernier : le créateur, DJ, producteur et entrepreneur japonais Nigo a pris les rênes créatives de la maison Kenzo quelques mois après le départ de son prédécesseur Felipe Oliveira Baptista. Ce matin, cette grande figure du streetwear au Japon, qui avait notamment fondé les labels de mode Billionaire Boys Club (avec Pharrell Williams), Bape et Human Made, dévoilait en soixante silhouettes sa première collection pour la maison.
Dans la galerie Vivienne à Paris, espace où Kenzo Takada présentait en 1970 son premier défilé dans la capitale, Nigo semble marcher dans les pas du fondateurs de la maison dont il est désormais directeur artistique : comme on pouvait s'y attendre, couleurs et motifs foisonnent à travers la présence de nombreux imprimés floraux — tels le fameux imprimé Poppy de coquelicots, emblème de Kenzo, ou des compositions florales peintes à l’aquarelle et imprimées en all-over sur des ensembles – , mais aussi des rayures fines ou effet tigre, du prince de Galles et du tartan revisité, ainsi que de nombreux rouges vifs, verts, bleus et jaunes qui apportent à ce vestiaire un esprit résolument printanier et optimiste. Côté coupes, le créateur japonais va aux antipodes du streetwear en proposant un vestiaire particulièrement preppy marqué par de nombreuses chemises et robes-chemises midi, cravates et costumes trois pièces à pantalons amples et ajustés, mais également des bérets, clins d’œil supposés au cliché des étrangers sur les Parisiens. Nigo vient toutefois bousculer légèrement ces ensembles sages par l’utilisation récurrente d’un denim japonais, l’association de teddys et autres pulls en maille colorés aux robes et pantalons droits, mais également la création de vestes bicolores caractérisées par de forts contrastes entre leurs couleurs vives, amenant une une patte décalée bienvenue à la maison japonaise.
