Un défilé Dior automne-hiver 2023-2024 qui célèbre Edith Piaf et Juliette Gréco
Depuis son arrivée chez Dior en 2017, Maria Grazia Chiuri revisite saison après saison l’héritage foisonnant de cette maison, dont elle est la première femme directrice artistique, à travers son regard et sa sensibilité. Pour ce défilé Dior automne-hiver 2023-2024, premier défilé majeur de la Fashion Week de Paris, la créatrice italienne offre une relecture de la mode des années 1950 qui “permet d’approfondir le style français autour de trois personnalités extraordinaires : Catherine Dior [sœur de Monsieur Dior et résistante], Édith Piaf et Juliette Gréco”, comme l’explique,y les notes de la collection. Trois femmes qui partagent un même esprit d’indépendance, grâce auquel elles ont su déjouer les stéréotypes féminins pendant l'après-guerre.
La taille est cintrée, les jupes droites ou robes corolles sont longues, tandis que gants, chapeaux et talons aiguillent regagnent leur place dans les garde-robes... L'ensemble rappelle une mode des années 50 aussi féminine que conservatrice, à une époque où les femmes été incitées à regagner leur foyer plutôt qu’à rejoindre la population active (comme ce fut le cas pendant la guerre, quand les hommes étaient au front). Mais, fidèle à son approche féministe, Maria Grazia Chiuri incorpore une touche de décontraction, de sensualité voire d’androgynie, qui donnent un nouveau sens à ce style éminemment parisien. Des chemisiers entr'ouverts, des brassières discrètement sexy, des tee-shirts loose, des coupes moins contraignantes et des boots motardes côtoient ainsi des ensembles en popelines précieuses tissées de fil métallique, des robes ornées de motifs floraux abstraits et de broderies lumineuses, associées à des escarpins à brides et talons virgule (dessinés à l’époque par Roger Vivier pour Dior).
Un décor Dior signé par l'artiste Joana Vasconcelos
Depuis, qu’elle a présenté en 2005 son œuvre subversive La Fiancée (A Noiva), un chandelier de cinq mètres de haut entièrement réalisé avec des tampons hygiéniques à la Biennale de Venise, l’artiste portugaise Joana Vasconcelos s’est imposée comme une figure majeure de l’art contemporain. Première artiste femme invitée en 2012 au Château de Versailles, elle représente l’année suivante le Portugal à la Biennale de Venise. Par la suite, Joana Vasconcelos, interroge la féminité en transformant des Valkyries - filles et messagères du dieu Odin, déesses vierges ultra violentes - en personnages sensuels. Ce sont ces mêmes figures de tissus, faïences et poterie , habituellement déclinées dans un blanc virginal, que l'on retrouve dans une version chamarré comme décor de ce défilé Dior automne-hiver 2023-2024 “Je suis une artiste baroque. Et l’on peut être baroque sans couleur. Le baroque est un courant artistique cher aux portugais, il fait partie de leur culture.”, confiait Joana Vasconcelos à Numéro en 2019. Une scénographie lumineuse pour un défilé Dior automne-hiver 2023-2024 qui célèbre la Ville Lumière et ces icônes 50's.