AZ Factory X Ester Manas
En octobre 2021, la Fashion Week parisienne se clôturait sur un spectacle émouvant : le défilé hommage à Alber Elbaz, disparu quelques mois plutôt invitait 44 des plus grands créateurs à faire défiler une silhouetter inspirée par l'immense couturier. Depuis début mars, l'intégralité de ces silhouettes sont exposées entre le Salon d’Honneur et la Grande Galerie du Palais Galliera. Un an avant de s'éteindre, le créateur israélo-américain, ex-directeur artistique de la maison Lanvin, avait fondé un nouveau label : AZ Factory. Son but ? Conjuguer la tradition couture et la haute technologie pour servir une mode désirable, facile à porter, qui sublime le corps de toutes les femmes.
Suite à la disparition de son fondateur, l'équipe d'AZ Factory perpétue sa vision généreuse et collaborative de la mode et se transforme en laboratoire créatif qui invitera des “amigos” – selon leurs termes – à repenser l’héritage d’Alber Elbaz ainsi que les codes de la mode contemporaine à travers des collections dévoilées ponctuellement. Il est de plus l’occasion de tisser avec de plus jeunes designers un véritable écosystème créatif, du studio de création aux canaux de communication. Après Thebe Magugu, qui dévoilait début avril une collection colorée et recherchée pour AZ Factory, c’est au label Ester Manas que le label fondé par Alber Elbaz a fait appel pour imaginer une collection inclusive et sensuelle. De quoi s’inscrire pleinement dans l’héritage du regretté couturier, qui confiait en 2019 à Numéro : “on doit juste donner le confort [aux femmes], on doit leur offrir du beau et leur donner le choix, leur permettre de se trouver à travers les vêtements”.
Repéré par le prestigieux Festival d'Hyères en 2018 pour sa collection “Big again”, Ester Manas s'est depuis taillé une place de choix dans l’industrie de la mode grâce à ses silhouettes s'adaptant à une grande et – encore trop – rare gamme de morphologies. Formé par Ester Manas et Balthazar Delepierre, le duo franco-belge faisait partie des finalistes de l’ANDAM en 2021 et a fait ses premiers pas avec fracas dans la Fashion Week parisienne d'octobre dernier. Sa collection printemps-été 2022, intitulée “Dress different”, faisait en effet essentiellement défiler des mannequins grandes tailles, illustrant l’engagement du label que ses créateurs défendaient dans une interview récente à Numéro : “ce n’est pas à notre corps de s’adapter à nos vêtements, mais le contraire !”. Les 27 silhouettes dévoilées dans sa collection avec AZ Factory portent fièrement cet engagement dans des tonalités sobres qui se mêlent à des couleurs fluorescentes, du vert à l’orange, en passant par le magenta. Jouant sur les transparences et la fameuse technique des fronces, les pièces épousent les formes du corps – des corps – puisqu’elles peuvent convenir à une taille 34 comme à une taille 50. Délicat et sensuel mais non moins puissant, leur vestiaire évoque le pouvoir des femmes fortes des films de Quentin Tarantino, qu'ils citent parmi leurs inspirations majeures. Par ailleurs, les vêtements sont conçus à partir de chutes de tissus et de matières recyclées ainsi que de la popeline de coton bio organique. Une collection forte qui amène un regard neuf sur la vision de la féminité, tout en continuant de nourrir l'écosystème foisonnant initié par AZ Factory.
AZ Factory x Ester Manas, collection disponible sur les sites d’Ester Manas et d’AZ Factory.
