Mary Katrantzou pour Bulgari : et le sac devient bijoux

Réalisée à la main au nombre très limité de dix, les quatre sacs Bulgari de la collection capsule Serpenti Limited Edition imaginée par Mary Katrantzou ont été façonnés comme des pièces de haute joaillerie. Les motifs, inspirés par les archives de la maison italienne fondée en 1884, composent un microcosme onirique de fleurs, d'oiseaux et de petites créatures variant selon les modèles. Pour Numéro, la créatrice grecque confie que “la beauté de ces sacs réside dans le foisonnement des motifs et des couleurs. Plus vous les observez, plus vous découvrez de nouveaux détails. C’est vraiment ce qui fait la rareté de chaque pièce.”Un bleu vibrant, un noir profond, un blanc ivoire et un autre entièrement dorée : les quatre créations possèdent chacune une identité propre.

Plongée dans les archives de la maison Bulgari

Pour concevoir cette collection, Mary Katrantzou s’est plongée dans les archives de la maison italienne, riches de plus de cent ans de création. “Bulgari a une identité très forte, avec beaucoup de motifs symboliques. Je voulais raconter l’histoire de la maison, redécouvrir et réinventer ses codes” explique-t-elle. Un mode de fonctionnement très différent de celui de la créatrice grecque, habituée à créer les vêtements de son label (fondé en 2008) selon son instinct et ses inspirations du moment. Mais l’importance et la longévité de cette maison lui ont imposé cette exploration de son histoire, même récente : les créatures, fruits et fleurs tropicales qui peuplent les sacs très colorés de sa collaboration sont en effet directement tirés de la première montre pour femme à complication Bulgari, Il Giardino Tropicale, créée en 2013.

Autre source d’inspiration, la haute joaillerie conçue par la maison dans les années 80, mêlant opulence et couleurs vives sur des pièces imposantes : un large ras-de-cou de diamant et rubis, émeraude et améthyste, une manchette volumineuse de perles, de diamants rose et bleu… “Presque toutes nos pierres ont été sélectionnés à partir des répliques exactes des parures des années 80” révèle Mary Katrantzou. Sans oublier les fameuses collections Serpenti lancées par Bulgari en 1947 – dont les lignes inspirées par la forme sinueuse du reptile sont reconnaissables entre mille –, que l’on retrouve jusque dans le troncs des arbres en diamant brodés sur les sacs.

Les sacs de Mary Katrantzou, de la haute joaillerie à la broderie

Exécutés par les artisans de l’Atelier Montex (affilié aux Métiers d'Art de Chanel depuis 2011), les sacs imaginés par Mary Katrantzou sont de véritables pièces à la croisée des savoir-faire de la haute couture et de la haute joaillerie. “J’ai vraiment conçu cette collection comme une traduction presque directe des bijoux Bulgari en broderies” considère en effet la créatrice grecque, avant d’ajouter : “je voulais que ça soit presque comme porter une belle pièce de joaillerie, au bout de son bras ou à l’épaule.”  Une création rare, précieuse et très limitée, à l’image de toutes les collections proposées par la maison italienne et prisées par les plus grandes stars, de Zendaya à Anne Hathaway.

“Nous avons choisi de mettre l’accent sur les savoir-faire des ateliers”, explique Mary Katrantzou, mêlant ceux de la couture de Montex à l’artisanat de Bulgari. Le sac noir Serpenti Midnight Garden a notamment nécessité 60 heures de confection pour sertir ensemble les quelques 1 500 perles, tubes de verres, cristaux et paillettes – contre 105 heures de travail minutieux pour le sac bleu Serpenti Tropical Garden, composé à partir de plus de 1 800 éléments décoratifs, cousus individuellement à la main. Riches parures ou accessoires brodés, les créations de Mary Katrantzou pour Bulgari sont aussi précieuses que leurs matériaux.