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Iris van Herpen raconte 5 défilés mémorables

MODE

Ce mercredi ouvre la grande exposition d'Iris van Herpen au MAD. Une rétrospective riche d'une centaine de pièces de la créatrice néerlandaise depuis le lancement de son label, en 2007, qui témoignent de son goût pour le monde du vivant et les nouvelles technologies. Pour Numéro, la designer visionnaire commente 5 de ses défilés cultes.

  • Iris van Herpen, défilé Voltage printemps-été 2013.

  • Iris van Herpen, défilé Voltage printemps-été 2013.

  • Iris van Herpen, défilé Voltage printemps-été 2013.

  • Iris van Herpen, défilé Voltage printemps-été 2013.

  • Iris van Herpen, défilé Voltage printemps-été 2013.

Photo : Michel Zoeter.

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Voltage : le défilé Iris van Herpen haute couture printemps-été 2013

 

“Dans cette collection, j’ai voulu repousser les limites du corps humain. Un ami spécialiste en haute tension m’avait montré une vidéo de quelqu’un qui dansait sur une bobine Tesla. Je ne comprenais pas vraiment ce que je voyais, mais en tant que danseuse, j’étais fascinée par ces courant que l’on voyait sortir du corps puis partir dans toutes les directions. Nous avons donc fait construire en Nouvelle-Zélande notre propre bobine Tesla avec une puissance de 4 millions de volts, que nous avons fait venir à Paris. Une amie a commencé à travailler avec quelques jours avant le défilé, avant de se prêter à la performance devant le public : pendant le show, 4 millions de volts l’ont traversée et sont sortis d’elle alors qu’elle dansait, comme un nuage au milieu d’un orage, chargé en énergies qui tourne autour de lui-même. Les mannequins marchaient autour d’elle. C’était formidable que tout se passe bien, car c’était aussi la première fois qu’elle réalisait une telle performance.”

  • Iris van Herpen, défilé Embossed Sounds printemps-été 2014.

  • Iris van Herpen, défilé Embossed Sounds printemps-été 2014.

  • Iris van Herpen, défilé Embossed Sounds printemps-été 2014.

  • Iris van Herpen, défilé Embossed Sounds printemps-été 2014.

  • Iris van Herpen, défilé Embossed Sounds printemps-été 2014.

Photo : Adam Katz Sinding.

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Embossed Sounds : le défilé Iris van Herpen prêt-à-porter printemps-été 2014

 

“Pour cette collection, nous avons placé plusieurs capteurs dans l’embossage du cuir des pièces, qui faisaient de la musique quand les mannequins entraient en contact. Cette performance était très particulière pour moi. J’ai aussi pris dans ce défilé davantage de libertés par rapport au genre, d’un point de vue du design mais aussi du casting, qui incluaient plusieurs modèles trans. Parce qu’il réunissait à la fois le toucher, la musique et la performance, tout le défilé était aussi sensoriel qu’expérimental. Notre plus gros défi était le lieu, puisque nous l’avons présenté au Silencio, club conçu par David Lynch à Paris. Le lieu était si souterrain que les capteurs ne communiquaient pas pendant nos tests, puisque tous étaient sans fil. Heureusement, ils ont pu régler ça à la dernière minute.”

  • Iris van Herpen, défilé Biopiracy printemps-été 2014. Photo : Robert Clark.

  • Iris van Herpen, défilé Biopiracy printemps-été 2014. Photo : Michel Zoeter..

  • Iris van Herpen, défilé Biopiracy printemps-été 2014. Photo : Robert Clark.

  • Iris van Herpen, défilé Biopiracy printemps-été 2014. Photo : Michel Zoeter.

  • Iris van Herpen, défilé Biopiracy printemps-été 2014. Photo : Jip Mus.

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Biopiracy : le défilé Iris van Herpen prêt-à-porter automne-hiver 2014-2015

 

“Pour la collection Biopiracy, j’ai travaillé avec l’artiste Lawrence Malstaf. Nous avons suspendu trois mannequins dans des enveloppes transparentes pour les mettre sous vide. On se croyait dans un film de science-fiction, dans ces endroits où les cyborgs incubent avant de naître. Ce défilé visait à attirer l’attention des entreprises qui achètent des brevets sur les gènes humains, un phénomène qui se passait à très large échelle et commençait à transformer le corps humain en produit. La performance était très impressionnante, voire terrifiante pour certaines personnes du public. Juste après le défilé, je me suis mise à mon tour dans l’une de ces enveloppes pour trouver un peu d'apaisement dans ce moment très intense, et je dois dire que c’était très reposant : à l'intérieur, on entend juste sa respiration et les battements de son cœur, comme si on retournait dans l’utérus. Les mannequins qui ont été assez courageuses pour se prêter au jeu, Soo Joo park, Iekeliene Stange et Hannelore Knuts, m'ont toutes confié avoir adoré l’expérience. Pour elles, c’était le défilé le plus méditatif qu’elles avaient fait jusque là.”

Photo : Peter Stigter.

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Quaquaversal : le défilé Iris van Herpen haute couture printemps-été 2016

 

“Pour ma collection Quaquaversal, l’incroyable actrice Gwendoline Christie s’est placée au milieu du podium et des bras-robots d’imprimante 3D ont imprimé sur elle une robe en direct pendant le défilé. C’était un rêve de créer cela avec elle. Aucun concept ne semble trop farfelu à ses yeux, et elle adore la performance et les défis. D’ailleurs, quand j’ai eu l’idée du défilé, j’ai immédiatement pensé à elle. À l’époque, ça faisait déjà des années que je cherchais à intégrer l’impression 3D dans les collections. J’ai donc voulu amener le studio et ces processus d’innovation plus proche des gens, directement sur le corps.”

  • Iris van Herpen, collection automne-hiver 2021-2022. Vidéo réalisée par Masha Vasyukova.

  • Iris van Herpen, collection automne-hiver 2021-2022. Photo : Siermond & Nicholas Fols.

  • Iris van Herpen, collection automne-hiver 2021-2022. Vidéo réalisée par Masha Vasyukova.

  • Iris van Herpen, collection automne-hiver 2021-2022. Photo : Siermond & Nicholas Fols.

  • Iris van Herpen, collection automne-hiver 2021-2022. Photo : Siermond & Nicholas Fols.

  • Iris van Herpen, collection automne-hiver 2021-2022.

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Earthrise : la collection Iris van Herpen haute couture automne-hiver 2021-2022

 

“Earthrise est à mes yeux la plus magique de toutes mes collections, et celle où j’ai le repoussé le plus les limites. Pour la vidéo, j'ai travaillé avec la championne de parachutisme Domitile Kiger, qui a sauté d’un avion vêtue d’une robe haute couture que nous avions créée pour elle. C’était un grand défi d’organiser cela, tout en restant très scrupuleux sur les questions de sécurité. Le dernier jour du tournage, Domitile a sauté plusieurs fois en parachute, et chaque fois j’étais avec elle dans l’avion. Je ressens encore la peur que j’avais dans mon ventre : sur le dos, j’avais moi aussi un sac parachute au cas où quelque chose se passe mal. J’étais avec elle pour son dernier saut, au moment du coucher du soleil devant un ciel orange, rouge et jaune. La puissance, la concentration, son courage, la rapidité de ses sauts, et la profondeur de la Terre en-dessous de nous… Ce que l’on a ressenti à ce moment-là, c’est presque indescriptible.”

 

“Iris van Herpen. Sculpting the senses”, du 29 novembre 2023 au 28 avril 2024 au MAD, Paris 1er.

 

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