Avec Trinity, sa balade percutante, tant musicale que cinématographique, dans les limbes d'un futur proche et d'un monde artificiel, Laylow s'est imposé comme le rappeur le plus innovant, le plus audacieux voire même le plus impertinent de la scène francophone actuelle. Il semblait alors fasciné par le monde du numérique, qu'il qualifiait [dans une interview accordée à Numéro en février 2020] d'“univers vaste qui peut maximiser nos compétences”. Fort d'un projet artistique bien ficelé, le rappeur originaire de Toulouse s'est forgé – dès la sortie de ses premiers EP – une identité reconnaissable entre mille, faite d'une voix qui grésille, d'Auto-Tune utilisé à l’extrême et d'une allure percutante.
Connaissant son amour pour le cinéma et les clips coup-de-poing, nous n'avons été que partiellement surpris lorsque, ce vendredi 4 juin au matin, a atterri dans notre boîte mail un communiqué annonçant le retour de l'artiste… à travers un court-métrage. Intitulé L’Etrange Histoire de Mr. Anderson, cet objet extrêmement abouti, bien qu'étrange, met en scène le rappeur dans un récit initiatique, où il rencontre une sorte de double maléfique, qu'il qualifie d'“alter ego créatif”, qui guide ses décisions depuis son plus jeune âge. À la croisée de l'esthétique enchanteresse de Tim Burton – dont le titre rappelle L'Étrange Noël de monsieur Jack (1993) –, de la bizarrerie de David Lynch et du réalisme torturé de Jean-Pierre Jeunet, le film réalisé par Osman Mercan – acolyte de toujours de Laylow et réalisateur de ses clips –, écrit et produit par le chanteur lui-même – qui y interprète aussi le personnage principal – démontre, encore une fois, qu'au-delà d'être un rappeur à l'immense talent, Laylow est un artiste complet.
Retrouvez notre portrait de Laylow dans son intégralité.
L’Etrange Histoire de Mr. Anderson, Le Film (2021) de Laylow, disponible.
