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16 De IAM à Jul, un documentaire dissèque le rap marseillais

De IAM à Jul, un documentaire dissèque le rap marseillais

MUSIQUE

Avec l’énorme succès du titre “Bande organisée” de Jul – extrait de son album rassemblant plus de 50 rappeurs marseillais – l’attention est plus que jamais portée sur les artistes de la citée phocéenne. Un documentaire signé Gilles Rof diffusé ce soir sur France 3 propose une plongée dans les coulisses du rap marseillais rythmée par les interventions de certains de ses acteurs principaux, dont les membres d’IAM, de la Fonky Family et de Psy4 de la Rime.

IAM, groupe pionnier du rap marseillais. IAM, groupe pionnier du rap marseillais.
IAM, groupe pionnier du rap marseillais.

Marseille, années 80. Alors que partout en France et dans le monde, le disco règne comme genre musical incontesté, le hip-hop retentit dans les rues de la citée phocéenne. Sur le vieux port, les jeunes partent à la rencontre des marins américains venant d’amarrer, dans l’espoir de découvrir les dernières nouveautés musicales qui font trembler Manhattan, le Bronx et Brooklyn. Voici le cadre que choisit Gilles Rof pour démarrer son reportage intitulé D’IAM à Jul, Marseille capitale du rap, proposant une véritable immersion dans le contexte socio-culturel qui a mené à la création du genre musical.

 

Akhenaton (IAM), Kehops (IAM), Sat (FF), Dj Djel (FF), Soprano… Durant près d’une heure, les acteurs principaux du rap marseillais se succèdent pour ponctuer le récit de Gilles Rof par des anecdotes en tout genre : “Il arrive avec une grosse veste et des lunettes Cartier. On a dit “Putain, c’est le MIA !”, se remémore Soprano, à propos de sa première rencontre avec Akhenaton dans un restaurant. Il enchaîne : “Il voulait nous rencontrer et nous parler business… Le truc, c’est qu’on n’était jamais allés au restaurant de notre vie !

 

Des origines hip-hop d’IAM dans les années 80 jusqu’au rap de Jul qui domine les ventes, le documentaire dissèque les événements marquants qui ont influencé le rap ; que ce soit le succès inattendu de Keny Arkana – première femme à s’imposer dans le milieu – au cours des années 90 ou encore l’assassinat d’Ibrahim Ali par des colleurs d’affiches du Front National, un événement entrainant “la fin des années insouciantes du rap”, de par son impact sur la communauté : “Ça nous a mis un côté très mature, direct. Même dans notre manière d’écrire.”, “Il y avait beaucoup plus de profondeur. Ça a changé, le rap, à ce moment là”, commentent Alonzo (Psy 4 de la Rime) et Soprano.

 

De manière chronologique, le documentaire révèle les coulisses d’un genre musical parfois incompris, victime des clichés assimilés à ses acteurs. Cependant, le projet des Gilles Rof passe outre ces stéréotypes et souligne l’importance du rap dans la construction sociale et culturelle de la ville de Marseille, devenue l’emblème de plusieurs générations de rappeurs confirmés et en devenir.

 

D’IAM à Jul, Marseille capitale du rap (2020) de Gilles Rof, diffusé ce soir sur France 3 à 22:40 et disponible en replay.