Avec sa bouille d'ange au regard rieur, le jeune canadien Seth Nyquist, que le monde commence à connaître sous le nom de MorMor, sème le trouble dans la cour des grands. Sa virtuosité ? Elle réside dans son falsetto soul, aussi suave que délicat et d’une production raffinée à mi-chemin entre la pop et l'indie. Se revendiquant artiste inclassable, il s'amuse à piocher dans une myriade de genres, aux antipodes les uns des autres, pour développer un nouveau produit. Au programme, une touche électronique pleine de groove orchestrée par des synthés, des notes de guitare aux frontières du rock alternatif et des percussions hip-hop minimalistes. “Ce n'est pas une question de style ou de genre, je cherche juste ce qui sonne bien selon moi”, explique-t-il. “Je n'aime pas être catégorisé, ou catégoriser ma musique. Lui mettre une étiquette serait comme la cadrer, alors que je préfère qu'elle soit entièrement libre. Je suis comme un scientifique de la musique, je tente, je mélange un peu de tout, et je vois ce que ça donne. L'essentiel c'est que le résultat final me plaise.”
Natif de Toronto, le jeune chanteur-producteur âgé de seulement 26 ans surgit de nulle part. Multi-instrumentiste, il écrit, enregistre mais aussi produit ses morceaux lui-même, de la même manière que ces bedroom producers en herbe confortablement confinés chez eux. “Je préfère tout faire par moi-même, déclare-t-il, “j'ai ma propre vision artistique, ma propre sensibilité musicale, je sais très bien ce que je veux faire. C'est beaucoup plus simple de cette manière.” Sorti en février dernier, l'extatique Heaven’s Only Wishful, son premier titre, propulse sa carrière. Entièrement concocté par ses soins avec l'aide de Max Chandler, Pia Perez et Sylvain Chaussee, un clip l'accompagne. Dans la même veine que les premiers court-métrages de Lana Del Rey, on y retrouve des gros plans en noir et blanc et des images d'archives vintage. Encensé par la critique, MorMor dévoile Whatever Comes To Mind deux mois plus tard, un deuxième titre soul langoureux. La machine de guerre est lancée.
“J'étais comme obnubilé, je n'avais que cela en tête : produire de la musique. Garage Band, Logic… tous ces logiciels me fascinaient et m'intéressaient surtout cent fois plus que mes cours.”