47


Commandez-le
Numéro
21 Qui était Népal, le rappeur disparu tragiquement ?

Qui était Népal, le rappeur disparu tragiquement ?

MUSIQUE

Annoncée hier soir par ses proches sur son compte Instagram, la disparition du jeune rappeur Népal a fait l'effet d'une bombe. Alors que son premier album “Adios Bahamas”, tout juste achevé, sortira à la date prévue par l'artiste, le 10 janvier 2020, Numéro revient, en trois morceaux, sur la carrière de celui qui n'a jamais voulu montrer son visage.

“John Doe ∅ 1” (2011) de 75e session

Rimes désabusées, balades en solo dans des villes désertes et éternelle capuche sur la tête : voilà à quoi Népal – Clément Di Fiore de son vrai nom – a habitué ses fans depuis ses débuts dans la musique. Alors qu'il a commencé le rap en 2011, à tout juste 17 ans, le jeune prodige se fait rapidement connaître grâce à son implication au sein du collectif parisien 75e Session. Il forme alors un duo intitulé 2Fingz avec le rappeur Doums – membre de L'Entourage aux côtés de Nekfeu notamment – et collaborent ensemble sur le projet John Doe, une session de 65 morceaux, dont le premier ∅ 1 est un freestyle de Népal. 

 

Dans le clip, alors qu'il est encore anonyme, on voit le rappeur prodige enchaîner les rimes incisives, presque sans respirer, pour une minute de rap de grande qualité. On apperçoit seulement sa bouche, quelques boutons d'acné et une barbe de trois jours : c'est le début de la construction du mythe Népal.

“Babylone” (2018) de Népal

Celui qui s'est fait connaître pour des projets ponctuels et des featurings avec des artistes déjà confirmés (Nekfeu, Doums) ne tarde pas à se façonner un personnage : sans visage, seulement masqué, cagoulé ou même maquillé.

 

Dans son titre Babylone, sorti en 2018 et dont la mélodie est aussi mélancolique que les paroles, Népal entonne ce refrain : “Chaque jour qui passe, il se met un peu plus à cailler”. Ses rimes, qu'il autoproclame “offensives", s'enchaînent parfaitement et font naître un tube. Un morceau hivernal, qui s'écoute en marchant dans le froid, les journées où la nuit tombe à 18 heures. Dans le clip de Babylone, on voit Népal errer seul dans les rues de Venise, parfois sur des gondoles, parfois sur des places désertes. Aujourd'hui, en regardant ce clip, on se dit qu'on ne verra jamais plus Venise de la même façon (la ville étant innondée depuis plusieurs jours), et qu'on n'écoutera plus jamais un morceau de Népal sans être submergé par la nostalgie.

“Rien d'Spécial” (2016) de Népal

A t-on déjà pensé écouter un morceau dont les paroles revendiquent qu'elles n'ont “rien d'spécial” ? En 2016, sur le double EP 444 Nuits, Népal sort le titre Rien d'Spécial. Le son rencontre un véritable succès et pousse le rappeur capuché sur les devants de la scène rap. La recette : des paroles désabusées et toujours un clip mettant en scène l'errance, mais cette fois dans les rues de Tokyo.

 

Si la mort de Népal attriste le monde du rap, une nouvelle fait office de léger réconfort : son premier album Adios Bahamas, sortira comme prévu début 2020.