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Numéro
11 Oscars, Meilleure chanson, 2024

5 chansons cultes sacrées aux Oscars, de Pinocchio à Philadelphia

MUSIQUE

Mélodies intemporelles de Walt Disney, standards de la chanson américaine, morceaux emblématiques du funk des années 70… Au lendemain de la 96e cérémonie des Oscars, Numéro revient sur les plus grandes victoires de la catégorie “Meilleure chanson originale”.

Billie Eilish et son frère Finneas O’Connell interprètent le morceau “What Was I Made For?” lors de la 96e cérémonie des Oscars.

Malgré les nominations de deux superstars de la musique lors de la 96e cérémonie des Oscars – Mark Ronson pour I’m Just Ken dans le Barbie de Greta Gerwig ou Jon Batiste pour It Never Went Away dans American Symphony  – c’est finalement le compositeur américain Finneas O’Connell et sa sœur Billie Eilish qui se sont imposés cette année dans la catégorie “Meilleure Chanson originale”. Il doivent leur succès au morceau What Was I Made For, lui aussi extrait du long-métrage Barbie. Après sa victoire lors des récents Grammy Awards , Billie Eilish devient, à 22 ans, la plus jeune lauréate de deux Oscars. En 2022, elle et son frère avaient remporté la même distinction pour le morceau No Time to Die, bande originale du James Bond de Cary Joji Fukunaga. À cette occasion, Numéro revient sur les victoires mémorables de la catégorie depuis les années 40.

“When You Wish Upon a Star” – Cliff Edwards, Leigh Harline et Ned Washington – extrait du “Pinocchio” de Walt Disney (1940)

1. Le sacre de Walt Disney et Cliff Edwards pour Pinocchio en 1941.

 

Voix officielle de Jiminy Cricket, célèbre insecte en costume qui accompagne le pantin Pinocchio, le chanteur Cliff Edwards aura grandement participé au sacre du long-métrage d’animation de Walt Disney. Devenu une véritable star en 1929 grâce au morceau Singin’ in the Rain, celui que l’on surnomme alors Ukulele Ike décroche l’Oscar de la “Meilleure Chanson Originale” pour When You Whish Upon a Star, un titre composé par Leigh Harline et Ned Washington justement extrait du Pinocchio de Walt Disney (1940). Ce soir là, les deux compositeurs remporteront également le trophée de la “Meilleure partition originale”. Un sacre qui survient an an après celui du Magicien d’Oz de Victor Fleming et son emblématique Over the Rainbow.

 

“Moon River” – Audrey Hepburn, Henry Mancini et Johnny Mercer – extrait de “Breakfast at Tiffany's” de Blake Edwards (1962)

2. Audrey Hepburn chante Moon River dans Breakfast at Tiffany’s (1962)

 

Réinterprété en 2018 par l’Américain Franck Ocean, le morceau Moon River décroche pourtant l’Oscar de la “Meilleure Chanson Originale” 56 ans auparavant, en 1962. Composé par Henry Mancini et Johnny Mercer, ce titre figure sur la bande originale du long-métrage de Blake Edwards Breakfast at Tiffany’s, adaptation du roman éponyme de Truman Capote. La sublime Audrey Hepburn s’accompagne à la guitare et entonne justement le morceau Moon River, à sa fenêtre, épiée par son voisin énamouré. Devenu un véritable standard de la chanson américaine, le titre intemporel sera repris à maintes reprises, notamment par Louis Armstrong en 1964.

“Theme from Shaft” extrait de “Shaft : les nuits rouges de Harlem” (1971) de Gordon Parks.

3. Isaac Hayes n’obtient pas le rôle principal de Shaft… mais décroche pourtant un Oscar.

 

Alors qu’il déambule dans les rues de New York, le détective privé John Shaft manque de se faire renverser par une voiture dans la scène d’ouverture du film de Gordon Parks : Shaft, les nuits rouges de Harlem (1971)… L’incident se solde par un simple doigt d’honneur. Dans cette scène (et œuvre) emblématique de la Blaxploitation, on suit un héros charismatique interprété par le méconnu Richard Roundtree. Un autre homme avait lui aussi auditionné pour le rôle, le chanteur de soul et acteur Isaac Hayes… qui sera finalement rappelé par l’équipe du film pour composer une partie de la bande originale. En 1972, le titre funk Theme from Shaft décroche le Golden Globe de la “Meilleure musique de film” et l’Oscar de la “Meilleure Chanson originale”.

“Flashdance… What a Feeling” extrait de “Flashdance” d'Adrian Lyne (1983).

4. Habitué des Oscars, Giorgio Moroder propulse Irène Cara au rang de star.

 

9 avril 1979. Lunettes de soleil sur les yeux, inséparable de sa grosse moustache, Giorgio Moroder se dirige vers la scène dans son smoking noir pattes d’eph à nœud papillon surdimensionné. L’Italien vient de remporter l’Oscar de la meilleure musique de film pour Midnight Express d’Alan Parker. L'Académie récompense, pour la toute première fois, une musique entièrement composée au synthétiseur. Collaborateur de Donna Summer, Freddie Mercury, David Bowie, Chaka Khan et plus récemment Lady Gaga, celui qu’on surnomme “le père du disco” retrouvera le pupitre des Oscars deux fois : en 1984 pour What a Feeling (Flashdance) sacrée meilleure chanson originale. Puis, en 1987, pour Take My Breath Away (Top Gun) qui obtient la même distinction. 1984 marque aussi le sacre d’Irène Cara, jeune interprète du morceau Flashdance… What a feeling dans le film d’Adrian Lyne, un titre qui n’est autre qu’un sample du Backstreet Lover d’Allen Toussaint et s’écoulera  à plus d’ 1 300 000 exemplaires en France.

“Streets of Philadelphia” de Bruce Springteen extrait de “Philadelphia” de Jonathan Demme.

5. Bruce Springsteen rafle un Oscars et quatre Grammy Awards en 1994

 

1994 sera l’année de Bruce Springsteen. Non seulement l’artiste américain remporte quatre prix aux Grammy Awards – “Chanson de l’année”, “Meilleure chanson rock”, “Meilleure performance vocale rock”, “Meilleure chanson composée pour le cinéma ou la télévision” – mais il décroche dans la foulée l’Oscar de la “Meilleure chanson”… Le titre ? Streets of Philadelphia, un morceau composé spécialement pour le film Philadelphia (1993) de Jonathan Demme par celui que l’on surnomme The Boss. Le morceau ouvre littéralement le long-métrage puisqu’il survient dès le générique: un plan aérien des buildings de la ville de Pennsylvanie. Le même soir, Tom Hanks remporte l’Oscar du “Meilleur acteur” pour son interprétation d’Andrew Beckett, jeune avocat homosexuel et séropositif licencié brutalement. À noter que Bruce Springsteen s’impose aux Oscar devant Neil Young en lice quant à lui avec le titre Philadelphia… extrait du même long-métrage.