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Numéro
17 Serge Gainsbourg, Exposition, BPI, Centre Pompidou, Jane Birkin, Bibliothèque

Du sexe à l'astrologie, la bibliothèque osée de Serge Gainsbourg se dévoile

MUSIQUE

Située au Centre Pompidou, à Paris, la BPI, accueille l'exposition, "Serge Gainsbourg, le mot exact", qui s’attache aux qualités littéraires des paroles de l’artiste. L’occasion de découvrir une partie de la bibliothèque, hétéroclite, de "l’homme à tête de chou." Revue de détails.

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L’exposition "Serge Gainsbourg, le mot exact", à La Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou (BPI), dans le Centre Pompidou, à Paris par Hervé Véronèse pour la BPI/ Le Centre Pompidou

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1. Des romans cultes, tels que Lolita et Belle du Seigneur dans la bibliothèque de Serge Gainsbourg

 

Les chansons de Serge Gainsbourg, génie disparu en 1991, regorgent de références littéraires. C’est même l’une des raisons majeures de leur puissance intemporelle, avec son art du jeu de mot, des anaphores, des allitérations, des rimes et du double sens. Jusqu’au 3 septembre 2023, l’exposition gratuite intitulée "Serge Gainsbourg, le mot exact", qui se tient à la BPI (Bibliothèque publique d’information), au Centre Pompidou (à Paris) met en lumière les liens entre des chef-d’oeuvres de la littérature et les paroles de chansons de "l’Homme à tête de chou." Au milieu des manuscrits et d’objets ayant appartenu au musicien (une paire de Repetto blanches élimées ou encore des cartes de club pour entrer en boîte de nuit), on découvre de nombreux livres venus tout droit de son nid baroque de 130 m2 situé au 5 bis rue de Verneuil à Paris, où il a vécu avec Jane Birkin.

 

Parmi eux, figurent le sulfureux Lolita (1955) de Vladimir Nabokov (dont la lecture a été un choc pour l’artiste, qui voulait l'adapter en chanson), Le joueur d’échecs (1943) de Stefan Zweig, Le Procès (1925) de Franz Kafka, À rebours (1884) d’Huymans, Belle du Seigneur (1968) d’Albert Cohen, Le petit ouvrage inachevé (1964) de Paul Léautaud ou encore Les Premiers hommes dans la lune (1901) de H.G. Wells. Mais aussi des livres d’André Breton, Baudelaire, Edgar Allan Poe. On sait également que le prince des "arts mineurs" considérait également Sade, Hugo, Benjamin Constant, les Contes de Perrault, Grimm, Andersen, Schopenhauer, Prévert, Verlaine, José-Maria de Heredia, Nerval, le surréalisme et Rimbaud comme des sources d’inspiration de ces textes à la fois poétiques et provocateurs. Gainsbourg, qui a emprunté l'idée du double "Gainsbarre" et son image de dandy à des écrivains comme Oscar Wilde, clama même un jour à propos du poète à semelles de vent : "Je vais essayer de rejoindre Rimbaud, je veux l’approcher... Un jour je le retrouverai, quelque part en Abyssinie, où il faisait le trafic des armes et de l’or..." 

Serge Gainsbourg et Jane Birkin chez eux, rue de Verneuil, à Paris, en janvier 1972. Photo par Alain Dejean/Sygma via Getty Images
Serge Gainsbourg et Jane Birkin chez eux, rue de Verneuil, à Paris, en janvier 1972. Photo par Alain Dejean/Sygma via Getty Images
Serge Gainsbourg et Jane Birkin chez eux, rue de Verneuil, à Paris, en janvier 1972. Photo par Alain Dejean/Sygma via Getty Images

2. Des biographies de stars, de Brigitte Bardot à Marilyn Monroe à l'exposition de la BPI

 

Le prolifique Serge Gainsbourg - à qui l'on doit plus de 500 chansons (pour lui et pour les autres) - était obsédé par la célébrité, au point de conserver chez lui toutes les coupures de presse qui s’intéressaient à lui. Il aimait aussi collectionner les autographes, et parfois, comme le montre l’exposition de la BPI, il ne gardait que la page d’un livre, déchirée, où se trouvait la dédicace de la personnalité qui l'écrivait (comme la reine de la nuit Régine). Ce n’est donc pas une surprise si sa bibliothèque regorge de biographies. On y trouve notamment des ouvrages évoquant la vie de femmes qu’il a follement aimées (Jane Birkin, Brigitte Bardot), de sportifs (Mohamed Ali), d’actrices cultes (Hanna Schygulla, Marilyn Monroe), de chanteuses (Billie Holiday), d’artistes (Journal d'un génie de Salvador Dalí), de journalistes noctambules (Alain Pacadis), de cinéastes (Stanley Kubrick) ou de publicitaires (Jacques Séguéla). Plus amusant, on découvre des livres sur Serge Gainsbourg lui-même dans ses étagères.

La vidéo de la chanson Le Rock de Nerval (1961) de Serge Gainsbourg

3. Des curiosités, entre livres sur l’astrologie, les régimes et le sexe

 

Livre sur les horoscopes chinois, agenda du Palace datant de 1981, bandes dessinées (Placid et Muzo), horoscope d’Élizabeth Teissier datant de 1983, manuel de régime (basé sur les calories)… La bibliothèque de Serge Gainsbourg regorgeait de curiosités. Le chanteur dévoile aussi ses obsessions à travers ses goûts en matière d’ouvrages. Beaucoup d’ouvrages portés sur le sexe sont exposés à la BPI, tels que le roman érotique Emmanuelle, un livre sur les seins et un autre intitulé L’érotisme dans le show business trônent en bonne place dans cette sélection "littéraire". Serge Gainsbourg possédait aussi un tirage rare d’Hollywood Babylone, livre culte du cinéaste Kenneth Anger, publié en 1959 par Jean-Jacques Pauvert. Dans ce texte qui fit scandale aux Etats-Unis, y sont décortiqués les vices sexuels, les addictions et les crimes du gratin hollywoodien. On pense d’ailleurs qu’il a servi d’inspiration au Babylon de Damien Chazelle, actuellement au cinéma. Toutes les curiosités montrées à la BPI donnent en tout cas très envie de découvrir l’institution culturelle Maison Gainsbourg, constituée d’un musée et d’une librairie-boutique dédiés au musicien, qui s’installera, le 30 septembre, dans deux lieux de la rue de Verneuil, à Paris.

 

L’exposition "Serge Gainsbourg, le mot exact", à La Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou (BPI), dans le Centre Pompidou, à Paris, jusqu’au 3 septembre 2023. Entrée gratuite. La Maison Gainsbourg ouvrira le 30 septembre 2023 au 5 bis rue de Verneuil, à Paris.