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Numéro
10 Serge Anton immortalise la sagesse africaine

Serge Anton immortalise la sagesse africaine

PHOTOGRAPHIE

Depuis plus de 30 ans, le photographe franco-belge Serge Anton sillonne l’Afrique à la recherche de visages marqués par le temps, empreints d’une spiritualité saisissante. Quelques jours après son exposition au sein de la galerie éphémère La Maison, située sur la presqu’île de Deauville, retour sur l’incroyable travail de ce photographe de terrain qui se raconte comme un récit de voyage.

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Comment distinguer le vrai voyageur dans le flux de touristes qui arpentent le monde ? s’interrogeait l’écrivain et journaliste français Gilles Lapouge, qui nous a quitté ce vendredi 31 juillet à l’âge de 96 ans. Au vue de son incroyable série de portraits réalisés pendant ses nombreux voyages en Afrique et exposés au sein de la galerie éphémère La Maison – située dans le nouveau quartier de la presqu’île de Deauville –, on comprend que le photographe Serge Anton appartient à la lignée des voyageurs. Une légende raconte qu’il passe au moins trois jours avec ses sujets avant de réaliser leur portrait. Un mythe que Serge Anton dément tout en concédant : “aucun de mes clichés n’est volé, ils sont toujours le fruit d’une rencontre. Il arrive même que ce soient les villageois qui fassent le premier pas, quand ils me voient débarquer avec mon gros appareil”.

 

Les œuvres de Serge Anton ne portent aucune trace de misérabilisme raconte Véronique Marty, propriétaire de la galerie La Maison et amie du photographe. Derrière le regard bouleversant de ce jeune garçon africain tenant un ours en peluche sur l’un des clichés du photographe se cache, par exemple, l’histoire d’un enfant facétieux avec qui Serge Anton avait pris l’habitude de plaisanter. “J’ai toujours eu une préférence pour les extrémités de l’âge humain : l’enfance pour sa vivacité insouciante et son ingéniosité créative, et la vieillesse, pour sa sagesse et la sérénité digne que le passage des années peut conférer” explique le photographe. Fasciné par l’Afrique depuis l’enfance – lorsqu’il explorait le bureau de son père, un endroit sombre et magique plein de lianes, de masques et d'autres objets insolites venant de pays lointains – Serge Anton confie aussi son admiration pour la vision de la vieillesse en Afrique subsaharienne, où celle-ci n’est pas vue comme une déchéance mais comme un progrès, qui permet aux personnes âgées d’occuper une place centrale dans la vie du village.

 

<p>"Faces" © Serge Anton</p>

"Faces" © Serge Anton

<p>"Faces" © Serge Anton</p>

"Faces" © Serge Anton

Les portraits de 2 mètres de hauteur éclairés à la lumière naturelle et près de 500 bougies à la galerie La Maison formaient jusqu’au dimanche 2 août une véritable expérience sensorielle qui aurait pu ne jamais voir le jour – le confinement ayant provoqué des retards de travaux sur la galerie. “J’ai convaincu Véronique [la propriétaire de la galerie] de poursuivre l’aventure car j’étais fasciné par le côté grunge du lieu”. Une fois les yeux habitués à la pénombre, les visiteurs pouvaient alors découvrir les émotions et la spiritualité enfouie derrière ces visages parfois burinés par le soleil et les années. 

 

La galerie éphémère La Maison (Deauville) expose actuellement les sculptures de Pascal Pistacio, jusqu’au 15 août.