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Numéro
27 Drag Race France

Que vaut Drag Race France, l'adaptation tricolore du show culte de RuPaul ?

Série

La flamboyante compétition de drag-queens présentée par RuPaul a dévoilé sa déclinaison française ce samedi soir, jour de la marche des fiertés. Mais cette version hexagonale parvient-elle à se hisser à la hauteur du programme original, un show à la fois drôle, engagé, glamour et survolté ?

1. Dix reines à suivre


La Big Bertha, La Briochée, Elips, La Grande Dame, La Kahena, Kam Hugh, Lolita Banana, Lova Ladiva, Paloma - notre préférée - et Soa de Muse... Retenez bien ces noms amusants, car certains pourraient entrer dans la lumière très prochainement. Chacune de ces artistes s'affrontent en effet pour devenir la "prochaine grande reine du drag français". Dans l'adaptation française de l'émission culte RuPaul’s Drag Race, une compétition américaine de drag-queens lancée en 2009, elle doivent livrer le meilleur d'elles-mêmes. Que ce soit en termes de costume, de défilé, de talent caché ou de shooting photo. Quand elles ne doivent pas réaliser "le lip synch le plus légendaire" sur un morceau de Céline Dion. Dans cet Incroyable Talent version queer, agrémenté d'un soupçon des Reines du Shopping (pour les piques entre participantes), certaines sont nettement plus douées que les autres. Mais le show a le mérite de faire dans la diversité, de la drag-queen façon Paris Hilton (la mignonne mais agaçante Kam Hugh) à la reine engagée (La Kahena, diva arabe qui questionne de nombreux préjugés) en passant par une femme transgenre. Au final, il ne restera qu'une reine... Mais chacun a le droit de couronner celle qui le touche le plus.

2. Un jury royal


Les attentes étaient de taille concernant les jurés, qu'ils soient permanents ou invités. La version américaine de Drag Race est réputée pour ses "guests" de choix. Dita von Teese, lady Gaga, Nicki Minaj, Juliette Lewis, John Waters, Jackie Collins, Chloë Sevigny, Rose McGowan ou encore Pamela Anderson ont ainsi été appelés pour juger des qualités et des défauts de drag-queens en vue. Pour sa version française, France.tv Slash, qui diffuse le programme depuis le 25 juin, a choisi un jury plutôt convaincant. La drag-queen Nicky Doll, seule candidate française de RuPaul's Drag Race US, joue le rôle de la maîtresse de cérémonie flamboyante et fun. Le producteur Kiddy Smile et la présentatrice Daphné Bürki s'avèrent quant à eux assez bienveillants dans leurs critiques tout en maniant l'art de la repartie. Et dans le premier épisode, les jurés invités, Jean-Paul Gaultier et la reine de beauté Iris Mittenaere apportent encore un peu de piquant et de "french touch" au show. On aimerait par contre plus d'interaction entre les jurés.

3. Des numéros de drag-queens en demi-teinte


L'atelier rose façon Barbie où se préparent les reines est un peu trop cheap à notre goût... Mais dans l'ensemble, Drag Race France parvient à importer le mix d'ingrédients qui a fait son succès : des costumes excentriques, des répliques bien senties, de l'autodérision, du talent ainsi que des séquences plus émotionnelles où les participantes dévoilent leur cheminement vers le drag. Le plus souvent truculent, le show propose aux candidates de se lancer dans des défis leur permettant de démontrer leur créativité. Sauf que tous les challenges ne sont pas passionnants. On ne voit pas très bien l'intérêt, par exemple, de ce shooting avec des danseuses de French cancan dans un Pigalle de carte postale. Heureusement, le premier épisode se rattrape avec un défilé spectaculaire intitulé " Liberté, égalité, Jean Paul Gaultier." Lors de ce défi, les reines ont confectionné des tenues délirantes inspirées par les looks les plus iconiques du créateur. De quoi laisser espérer d'autres moments aussi puissants et émouvants dans les épisodes à suivre, qui seront diffusés par France.tv Slash chaque jeudi.

 


Drag Race France, diffusée en streaming sur France.tv Slash tous les jeudis, à 20h et sur France 2 les samedis aux alentours de minuit.