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Numéro
07

La top model Malgosia Bela raconte ses meilleurs souvenirs dans un livre

MODE

De Richard Avedon à Peter Lindbergh, Malgosia Bela a posé pour les plus grands photographes de notre époque. Après vingt-cinq ans d’une carrière étincelante, le top model au regard félin réunit ses plus mémorables souvenirs dans un ouvrage intitulé Winter Girl, illustré de photographies fabuleuses et d’anecdotes personnelles écrites de sa plume vive et pleine d’humour. 

Malgosia Bela photographiée par Ezra Petronio, 2010.

Winter Girl, le premier livre de Malgosia Bela 

 

Rares sont les personnalités qui, comme Malgosia Bela, ont le pouvoir de faire battre le cœur de la mode. Découverte par Numéro à l’aube des années 2000, de sa toute première séance photo aux kilomètres de podium parcourus, la mannequin et actrice originaire de Pologne a toujours su capter l’objectif pour devenir plus qu’un top model, une véritable icône. 

 

Après vingt-cinq ans d’une carrière éblouissante, Malgosia – Malgorzata de son vrai prénom, qui signifie “perle” en polonais – n’a rien perdu de son enthousiasme. À la question : “Lorsque vous regardez en arrière, voudriez-vous changer quelque chose dans votre carrière ?”, sa réponse est limpide : “Rien.” Le top model au regard magnétique et à la silhouette féline a même décidé de ressusciter ses plus beaux souvenirs dans un splendide ouvrage intitulé Winter Girl. En dix anecdotes piquantes, rédigées de sa plume volubile, Malgosia Bela accompagne cent clichés de légende saisis par les plus grands photographes de notre époque. 

Malgosia Bela photographiée par Mert Alas et Marcus Piggott, 2006.

Malgosia Bela, la muse des photographes cultes 

 

Dans sa galaxie brillent en effet les noms les plus illustres, comme Richard Avedon, Steven Meisel, Mario Sorrenti, David Sims et l’immense Peter Lindbergh, dont elle a su envoûter l’objectif dès le Numéro 1 du magazine. Ce coup de foudre amical a fait naître des clichés mythiques. “J’ai rencontré pour la première fois Peter dans les backstages du défilé Comme des Garçons. J’avais seulement 21 ans. Nous avons commencé à discuter et nous sommes instantanément tombés sous le charme l’un de l’autre.” Elle précise : “C’était avant l’ère du digital. Les rapports avec les artistes n’étaient pas les mêmes. Avec Peter, c’était une relation passionnée, mais absolument sans ambiguïté, et les shootings se passaient dans une ambiance de complicité. Il m’a érigée au rang de femme.” 

Malgosia Bela photographiée par Peter Lindbergh, Paris, 1999.

En juillet dernier, du haut de ses 46 ans, Malgosia Bela éblouissait l’assistance du défilé Balenciaga Couture. Quelques mois plus tôt elle incarnait, une nouvelle fois, la couverture de Numéro (no 234, novembre 2022), comme elle l’a fait à de nombreuses reprises depuis ses débuts. En 2011, elle y trônait même en compagnie d’un guépard majestueux répondant au doux nom de Jules. 

 

Mais son complice retrouve vite sa vraie nature, rattrapé par ses instincts sauvages. “Le guépard m’a griffée, mais il ne m’a pas tuée !” plaisante-t-elle, se souvenant que, sur le moment, rien n’aurait pu entamer sa détermination. Car son tempérament intrépide l’a toujours portée à rechercher l’aventure aussi bien sur le plan humain que sur le plan créatif. “Pour la mode, je suis prête à tout! Je m’implique totalement dans le processus de création d’une image.” 

Malgosia Bela photographiée par Greg Kadel, 2011.

La vision de la mode de Malgosia Bela 

 

Témoignage précieux d’un temps révolu au goût de liberté, ce beau livre interroge avec finesse la perception de la créativité dans une société qui roule le pied constamment enfoncé sur l’accélérateur. “Ce livre est une fenêtre ouverte sur une époque passée. Après chaque shooting, nous devions toujours attendre quelques jours avant de découvrir les photos, car elles étaient développées en chambre noire. Aujourd’hui tout est instantané. Même si la mode reste un vivier d’artistes, avant, nous avions le temps d’imaginer sans être asphyxiés par un flux incessant d’images.

 

Winter Girl de Malgosia Bela, éd. 77 Press, 216 p. Disponible depuis le 27 septembre.