47


Commandez-le
Numéro
01

Les expositions en galerie à ne pas manquer, de Daniel Arsham à Lawrence Weiner

Art

Daniel Arsham chez Perrotin, Lawrence Weiner chez Marian Goodman ou encore la jeune peintre Han Bing chez Thaddaeus Ropac... En cette nouvelle rentrée artistique, tour d'horizon des expositions à ne pas manquer dans les galeries parisiennes.

  • Daniel Arsham, “Stratified Bust of Pericles (detail)” (2023).

  • Daniel Arsham, “R2 -D2TM: Quartz Eroded Figure” (2023).

  • Daniel Arsham, “Stratified Venus of Milo” (2023).

  • Daniel Arsham, “Gamaplan Inc.: Study for Eroded Darth Vader Helmet” (2023).

1/4

1. Daniel Arsham et Perrotin célèbrent leur rencontre

 

Star de l’art contemporain depuis une quinzaine d’années, Daniel Arsham doit une partie de son succès au galeriste Emmanuel Perrotin, qui l’a découvert au début des années 2000 à Miami alors qu’il n’était encore qu'un jeune peintre à peine sorti de l'école. Avec deux expositions présentées simultanément dans ses espaces de Paris et de New York, Perrotin célèbre le vingtième anniversaire de cette collaboration fructueuse entamée en 2003. Un véritable “best-of” de la pratique de l'Américain qui rassemble, uniquement à travers de nouvelles œuvres, les multiples aspects de sa pratique pluridisciplinaire : peintures de paysages, natures mortes côtoient les dizaines de dessins des objets et sujets qui composent ses œuvres, mais aussi ses installations en relief émergeant des murs et ses fameuses sculptures figuratives érodées, révélant dans leurs creux des cristaux de quartz et autres pierres semi-précieuses. Comme de coutume, ces œuvres croisent de multiples références à l’histoire de l’art et de la pop culture, de Pokémon à Star Wars en passant par les chefs-d'œuvre antiques du musée du Louvre.

 

Daniel Arsham, “20 ans”, du 2 septembre au 7 octobre à la galerie Perrotin, Paris 3e.

  • Han Bing, “Unreliable critic” (2023).

  • Han Bing, “Some days you wrestle some day you do the storytelling” (2023).

Courtesy Thaddaeus Ropac gallery, London · Paris · Salzburg · Seoul © Han Bing.

1/2

2. La jeune peintre Han Bing à la galerie Ropac

 

Jeune peintre d’origine chinoise, Han Bing trouve sa principale inspiration dans les tunnels du métro et les affiches déchirées qui jalonnent les pérégrinations souterraines qu'elle photographie de façon obsessionnelle. Sur des toiles grand format, l'artiste reproduit leurs lignes et leurs couleurs dans des compositions presque abstraites, purs reflets de notre culture visuelle où s'entremêlent sur un même plan paysages, architectures, fragments de personnages et éléments de la culture populaire, sans qu'il ne soit réellement possible de les distinguer et identifier. Pour sa première exposition personnelle à la galerie Thaddaeus Ropac, la trentenaire basée à Paris présente une sélection de ses peintures récentes et des créations sur papier journal.

 

Han Bing, “got heart”, du 2 septembre au 13 octobre 2023 à la galerie Thaddaeus Ropac, Paris 3e.

  • Lawrence Weiner, “NITER & BRIMSTONE KEPT APART” (1992).

  • Lawrence Weiner, “WAVES FOLDED IN SUCH A MANNER AS TO RENDER THEM DRY” (2018).

  • Lawrence Weiner, “AFTER HERE & THERE” (2014).

Photo : Rebecca Fanuele. Copyright and Courtesy de l’artiste et Marian Goodman Gallery, New York, Paris, Londres.

1/3

3. Lawrence Weiner, un pape de l'art conceptuel à la galerie Marian Goodman

 

Considéré comme l’un des pères de l’art conceptuel, Lawrence Weiner s’éteignait fin 2021 à l’âge de 79 ans, laissant derrière lui une œuvre majeure qui a fait du langage son noyau autant que son matériau principal. Sur ses murs, la Galerie Marian Goodman présente trois des “énoncés” qui ont fait sa notoriété, œuvres formées de mots et de phrases aux airs d'aphorismes imprimés en grand sur les murs – ici réalisés entre les années 2000 et 2010. Dans la librairie à quelques pas de la galerie, on peut découvrir des vidéos d'archives, incluant notamment plusieurs entretiens avec l'artiste américain. Un bel hommage à celui qui, toute sa vie, a souhaité rendre l'art accessible au plus grand nombre.

 

Lawrence Weiner, “APRÈS ICI & LÀ”, du 2 septembre au 7 octobre 2023 à la galerie Marian Goodman, Paris 3e.

  • Josh Smith, “Living with Depression” (2023).

  • Josh Smith, “Lightning Storm“ (2023).

  • Josh Smith, “Untitled” (2023).

© Josh Smith. Courtesy the artist and David Zwirner

1/3

4. Les toiles ardentes de Josh Smith rougeoient à la galerie David Zwirner

 

Ses toiles déclinant son propre nom en lettres capitales et ses peintures vives et oniriques de couchers de soleil, de végétation luxuriante et de faune foisonnante ont fait sa notoriété internationale depuis le début des années 2000. Exposé pour la première fois à Paris, l’artiste américain Josh Smith invite son imaginaire débordant d’énergie et de couleurs dans l'espace la galerie David Zwirner. Intitulée Living with Depression, cette série de grandes peintures inédites réalisées cette dernière année décline, dans des camaïeux de rouges ardents, des sujets plus sombres qu'à l'accoutumée où l'on discerne, entre autres, des vues de villes désertes, chevaux, pentagrammes et autres formes obscures et fantomatiques.

 

Josh Smith, “Living with Depression”, du 2 septembre au 7 octobre 2023 à la galerie David Zwirner, Paris 3e.

  • Joël Andrianomearisoa, “Litanie des horizons obscurs” (2022). Photo : Ayoub El Bardii.

  • Joël Andrianomearisoa, “Litanie des horizons obscurs” (2022). Photo : Ayoub El Bardii.

  • Ensemble des “Litanies des horizons obscurs” (2022). Photo : Studio Joël Andrianomearisoa.

Courtesy de l'Artiste et Almine Rech.

1/3

5. Les créations textiles de Joël Andrianomearisoa à la galerie Almine Rech


Oscillant entre la création textile, en plastique ou en papier, la sculpture en bois, la vidéo et la performance, la pratique de Joël Andrianomearisoa déploie depuis une vingtaines d’années une réflexion poétique plurielle sur la condition humaine tout en valorisant régulièrement le travail de la main. À la galerie Almine Rech, avec laquelle il commence tout juste à collaborer, l’artiste malgache présente une série d'œuvres textiles réalisée avec des artisans marocains d’après des techniques de tissage traditionnelles. De ces neuf créations abstraites, rythmées par des motifs géométriques et des contrastes entre le noir et le blanc, transparaît ainsi une célébration des savoir-faire du pays et de son histoire.

 

Joël Andrianomearisoa, “Litanie des Horizons obscurs”, du 2 au 22 septembre 2023 à la galerie Almine Rech, Paris 3e.

  • Georges Bru, “L'Acrobate”.

  • Victor Ruiz-Huidobro, “Aporie à poires” (2000). © Émilie Hirayama

  • Georges Bru, “Animal avec nuage” (2011).

Courtesy de l’artiste et de la galerie Sultana.

1/3

6. Georges Bru et Victor Ruiz Huidobro, deux artistes marginaux et méconnus à la galerie Sultana

 

Ils sont artistes depuis des décennies, français et issus de la même génération, et pourtant tous deux sont restés à l'écart de la scène de leur pays, ne bénéficiant que d’une très faible visibilité. Exposés en duo à la galerie Sultana ce mois-ci, Georges Bru et Victor Ruiz Huidobro pourraient désormais gagner la reconnaissance qu’ils méritent. Aussi féériques qu’étranges, les subtils dessins du premier se peuplent d’animaux et enfants aux visages chérubins enveloppés dans un flou gris brumeux, tandis que les sculpture du second reprennent les couvre-chefs de la papauté, la tiare et la mitre, dans des ensembles colorés aux airs de vases composites, parfois agrémentés d’hélices et de tuyaux. Une rencontre entre deux pratiques marginales et surprenantes.

 

Georges Bru et Victor Ruiz-Huidobro, “PROPS”, du 2 septembre au 7 octobre 2023 à la galerie Sultana, Paris 3e.

  • Théo Mercier, “Facetime (Faustine la Jeune)” (2023).

  • Théo Mercier, “Facetime (Pâris, de dos)” (2023).

  • Théo Mercier, “Facetime (Pâris, de face)” (2023).

1/3

7. La galerie de portraits de Théo Mercier à la galerie Mor Charpentier

 

À la manière d’un archéologue ou d'un collectionneur, Théo Mercier sonde régulièrement la terre et l'histoire en vue d’y recueillir les éléments naturels – minéraux, sable, coquillages – et artefacts – vases, masques – qu’il réunira ensuite dans ses installations. Pour son exposition chez Mor Charpentier, le plasticien et metteur en scène français s’est à nouveau concentré sur les sculptures antiques, mais cette fois-ci en les photographiant, isolant voire recomposant avant de les imprimer sur des miroirs dépolis. Présentée aux côté de poèmes et de quelques collections de pierres, son étonnante galerie de portraits renvoie au visiteur sa propre image et l’invite à repenser sa position dans la longue frise du temps.

 

Théo Mercier, du 2 au 30 septembre 2023 à la galerie Mor Charpentier, Paris 3e.

  • Hannah Black, “Broken Windows” (2022).

  • Hannah Black, “Politics” (2022).

Courtesy of Fitzpatrick Gallery. Copyright The Artist.

1/2

8. Les films politiques de Hannah Black à la Fitzpatrick Gallery

 

De la sculpture à la vidéo en passant par le texte et l’installation, l’œuvre de Hannah Black formule vigueur une critique profonde de la verticalité du pouvoir, de son autorité mais aussi du racisme systémique, dont l’artiste examine les réponses collectives populaires, historiques comme contemporaines. Dans les deux films récents présentés à la galerie Fitzpatrick Gallery, à l’occasion de sa première exposition en France, l’artiste britannique partage les récits de participants aux émeutes nées pendant les manifestations du mouvement Black Lives Matter en 2020 et les réflexions découlant de ce moment majeur de l'histoire des luttes antiracistes. Une proposition indéniablement politique qui trouve un écho certain en France, quelques mois après le meurtre de Nahel par un policier et le soulèvement qu’il a provoqué dans la population française.

 

Hannah Black, “2020”, du 2 au 30 septembre 2023 à la Fitzpatrick Gallery, Paris 3e.

  • Randy Wray, “Cast” (2023).

  • Manon Wertenbroek, ”Unwitting Shell” (2023).

  • Manon Wertenbroek, “Ego ideal fiction thirsty” (2022).

  • Randy Wray, “Hymn” (2023).

1/4

9. Le dialogue entre Manon Wertenbroek et Randy Wray à la galerie Lo Brutto Stahl

 

Ouverte il y a quelques mois, la jeune galerie Lo Brutto Stahl présente pour la première fois un dialogue entre deux artistes de générations et d’horizons différents : Manon Wertenbroek, née en 1991, et Randy Wray, né en 1965. Dans ses structures ordonnées d’une grande précision, la première matérialise la texture de la chair et de la peau à travers, notamment, l’utilisation du cuir, et du latex qu’elle tend, compresse et reforme à l’envi. Sur la surface de ses toiles aux portes de l’abstraction, le second dépeint des paysages contrastés dont les formes colorées fluides et organiques semblent se mouvoir devant l’œil du spectateur. Deux manières complémentaires d’aborder la question de la membrane et de sa plasticité.

 

“Dialogue n°1 : Manon Wertenbroek et Randy Wray”, du 2 au 29 septembre 2023 à la galerie Lo Brutto Stahl, Paris 3e.

Sanyu, “Nu assis”. Courtesy Galerie Diane de Polignac.

10. Sanyu, le Matisse chinois à la galerie Diane de Polignac

 

On le surnomme “le Matisse chinois”. Chang Yu, dit Sanyu, a émergé dans le Paris des années 1920, repéré pour sa peinture mêlant les influences de l’art moderne occidental et de la calligraphie chinoise. En résultent des paysages, nus et natures mortes aux couleurs douces et aux lignes pures, guidées par une quête d’essence de la forme. Avec cette nouvelle exposition personnelle, la Galerie Diane de Polignac entame une trilogie consacrée à l’artiste dont le premier volet se concentre sur ses dessins de nus féminins réalisés lors de ses études à l’Académie de la Grande Chaumière.

 

“Sanyu. Face au modèle”, jusqu'au 12 octobre 2023 à la Galerie Diane de Polignac, Paris 7e.