Eva Green : les secrets de la troublante actrice à l'aura gothique

1. Eva Green vient d'une famille très artistique

La charismatique et mystérieuse Eva Green (qui a une sœur jumelle) est la fille l’actrice française à la beauté légendaire Marlène Jobert (Le passager de la pluie, Masculin féminin), l'arrière-petite-fille du compositeur français Paul Le Flem, la nièce de l’actrice franco-suédoise Marika Green et la cousine de la chanteuse des années 80 Elsa Lunghini (plus connue sous le nom d'Elsa). Quant à son père, Walter Green, il aurait pu lui faire entrevoir d'autres horizons que ceux des arts puisque ce Franco-Suédois était chirurgien-dentiste. Sauf que le beau garçon fut aussi acteur à ses heures perdues, apparaissant même dans le film culte Au hasard Balthazar (1966) de l'immense Robert Bresson. 

Si l'actrice explose, très jeune, dans le sulfureux Innocents (The Dreamers) (2003) de Bernardo Bertolucci (qui qualifie la beauté d'Eva Green d'indécente), le côté "nepo baby" fut cependant difficile à gérer pour Eva Green, comme elle le confia en 2021 à Konbini. "J'avais ce complexe, peut-être, d'être 'la fille de' et que les gens disent : 'oh là là, ça va être facile, etc.' Et puis, c'est difficile parce qu'on dit qu'on va être acteur mais peut-être qu'on va être nul." L'héroïne du film Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan ajoutait : "Le fait de partir à Londres très tôt après The Dreamers a été un choix inconscient de couper le cordon. Parce que même dans mes premières interviews, on me disait : 'Vous êtes la fille de Marlène Jobert'. Je détestais ne pas être moi. (...) Évidemment, je suis très reconnaissante envers ma maman, mais cette accusation d'usurpation m'a toujours gênée." 

2. Eva Green est naturellement blonde

Sa crinière brune fait partie de son charme, tout comme ses yeux bleus-verts-gris perçants, sa peau diaphane et son style gothique (qui ont séduit Dior, Campari, L'Oréal et Emporio Armani). Pourtant, la ténébreuse Eva Green est née blonde et se teint les cheveux depuis l'âge de 15 ans, comme la pin-up Dita von Teese, autre beauté vénéneuse qui ne désirait pas être blonde. Dans une interview accordée au magazine Elle, l'actrice pour qui la couleur corbeau correspond bien mieux à sa mélancolie que sa teinte naturelle confiait : "Je me sentais fade, inexistante, j’étais d’une timidité maladive. (...) Je me suis teint les cheveux en noir-bleu. Et depuis, c’est resté". La James Bond Girl de Casino Royale (2006) est cependant apparue en blonde platine pour son rôle de sorcière dans le film Dark Shadows (2012) de Tim Burton, et comme le brun, cette couleur lui allait comme un gant... Mais le noir reste si inhérent à l'image de la femme fatale fan de taxidermie vue dans des productions aussi "dark" que Penny Dreadful (2014-2016) que l'actrice ensorcelante a avoué avoir eu peur d'être enfermée dans les rôles de "weird witch", comme elle l'expliquait en 2016 au Guardian.

3. La fille de Marlène Jobert n'a pas toujours voulu être actrice

La travailleuse et timide Eva Green, qui a grandi dans le 17e arrondissement de Paris et a suivi des études à l'École internationale bilingue, à l’école Fénelon Sainte-Marie puis à l’American School of Paris, n'a pas toujours envisagé une carrière d'actrice. Elle rêvait enfant d'être égyptologue après une visité marquante au Louvre à l’âge de 7 ans. Mais c'était sans compter le choc que constitua le visionnage, à l'âge de 14 ans, de L'Histoire d'Adèle H. (1975) avec la très habitée Isabelle Adjani (dont l'intensité dramatique et l'aura tourmentée se rapprochent de la personnalité d'Eva Green), qui lui donna envie de suivre les traces de sa mère, Marlène Jobert. Cette dernière pensait pourtant, au départ, qu'une carrière d'actrice ne conviendrait pas à sa fille, trop sensible pour le show-business, selon elle, avant de finalement la soutenir. L'actrice expliquait, en 2019, à Numéro : “Ma mère m’a simplement dit :‘De toute façon, tu es maso, le métier d’actrice est fait pour toi !’”

Eva Green a très vite mis l'école de côté pour se concentrer sur une formation théâtrale, suivant les cours d'Eva Saint-Paul à Paris et ceux de la Webber Douglas Academy of Dramatic Art à Londres. Elle racontait, toujours à Numéro, en 2019 : "J’ai pété les plombs en première. J’étais à Sainte-Marie de Fénelon dans le XVIIe arrondissement de Paris, un lycée très bourge. J’avais des bonnes notes, mais je paniquais, surtout pendant les oraux. C’était trop de souffrance, j’ai arrêté du jour au lendemain. J’ai ensuite fréquenté l’American School of Paris, que j’ai adorée."

4. Eva Green a risqué gros en soutenant Johnny Depp

En mai 2022, Eva Green avait surpris le monde entier en soutenant Johnny Depp, son partenaire dans le film Dark Shadows (2012), alors qu'il était blacklisté d'Hollywood. Au cours de la bataille judiciaire opposant l'acteur à son ex-femme Amber Heard, l'actrice expliquait alors sur Instagram : "Je n’ai aucun doute sur le fait que Johnny sortira grandi, que sa gentillesse sera révélée au monde, et que la vie sera plus belle que jamais pour lui et sa famille." Ce mois-ci, elle continue de camper sur cette position en affirmant, dans le média Vanity Fair : "Cela débordait trop et depuis trop longtemps. Tout le monde avait peur de se mouiller. C’est un acteur gentil et pur, comme pourront le confirmer tous ceux qui ont travaillé avec lui."

Si cette opinion est loin d'être populaire, cela n'a pas empêché l'actrice de tourner puisqu'on l'a vue récemment dans la série Liaison diffusée sur Apple TV+ et dans le blockbuster Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan. Et, en décembre 2023, elle était l'héroïne troublante, éprise de vengeance, bagarreuse et mystérieuse Milady dans le film Les Trois Mousquetaires : Milady de Martin Bourboulon. Une épopée de cape et d'épée spectaculaire et chevaleresque qui va comme un gant de velours rouge à cette beauté gothique indomptable.

5. La Milady des Trois Mousquetaires s'est retrouvée au cœur d'un procès très médiatisé

L'affaire fait les choux gras de la presse à scandale dès le mois de janvier 2023. Eva Green réclamait presque 1 million de dollars à la société de production britannique White Lantern pour rupture de contrat. La raison ? Elle ne voulait pas apparaître dans le long-métrage de science-fiction A Patriot, qu'elle a qualifié de "film merdique de série B",  car il aurait pu compromettre sa carrière. Elle a donc préféré quitter le tournage, en 2019. Mais après avoir porté plainte contre la production du film, l'actrice s'est retrouvée au cœur d'une polémique. Lors du procès qui s'est tenu à Londres pendant plusieurs mois, les avocats de la partie adverse ont dévoilé une série d’échanges WhatsApp entre la comédienne et l'équipe du film, dans lesquels elle manquerait, selon eux, de respect envers des collègues de travail. Le directeur de production aurait ainsi été traité de "trou du cul fini" par l'actrice.

Pour expliquer ces messages, Eva Green a joué la carte de la différence culturelle : "C’est mon côté français qui ressort parfois," a-t-elle déclaré au tribunal anglais. Les producteurs de White Lantern Films n'ont de cesse, de leur côté, de dépeindre l'actrice comme difficile, la taxant de diva. Mais la méfiance s'impose tant les femmes qui savent ce qu'elles veulent dans l'industrie du spectacle ont tendance à être labellisées de la sorte et à être discréditées. Une tendance renforcée lorsqu'on collectionne les rôles de sorcière et les projets étranges, horrifiques et fantastiques. Finalement, Eva Green a remporté son procès en avril 2023, à Londres.

Dumbo (2019) de Tim Burton, avec Eva Green, diffusé le 9 avril 2024 sur W9.