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01 8 expositions à ne pas manquer en février

8 expositions à ne pas manquer en février

Art

Du maître de la sculpture hyperréaliste Charles Ray à la grande figure de la photographie mexicaine contemporaine Graciela Iturbide, en passant par les nouveaux talents de la peinture contemporaine et les paysages en mutation de Max Hooper Schneider, découvrez les huit expositions à ne pas manquer en France au mois de février.

Charles Ray, “Huck and Jim” (2014) d’après Mark Twain’s The Adventures of Huckleberry Finn © Charles Ray Courtesy Matthew Marks Gallery. Photograph by Josh White
Charles Ray, “Huck and Jim” (2014) d’après Mark Twain’s The Adventures of Huckleberry Finn © Charles Ray Courtesy Matthew Marks Gallery. Photograph by Josh White
Charles Ray, “Huck and Jim” (2014) d’après Mark Twain’s The Adventures of Huckleberry Finn © Charles Ray Courtesy Matthew Marks Gallery. Photograph by Josh White

1. Charles Ray à la Bourse de commerce et au Centre Pompidou (Paris)

 

 

Son jeune garçon en acier blanc tenant une grenouille est resté pendant quatre ans posté à l’embouchure du Grand Canal de Venise, avant d’en être retiré en 2013 sous pression des habitants de la Sérénissime. Né en 1953, l’Américain Charles Ray a marqué l’art contemporain par ses sculptures hyperréalistes, mais également ses photographies interrogeant le corps humain et son rapport à l’espace au point de dérouter le spectateur. En 2022, le plasticien s’offre deux expositions personnelles à Paris. À la Bourse de commerce, propriété de son fidèle collectionneur François Pinault, et au Centre Pompidou, ces deux manifestations d’envergure explorent la question du double dans son œuvre.

 

 

Charles Ray, du 16 février au 6 juin à la Bourse de commerce et du 6 février au 20 juin au Centre Pompidou, Paris 2e et Paris 4e.

Graciela Iturbide, “Nuestra Señora de las Iguanas, Juchitán, Oaxaca” (1979).

Graciela Iturbide, “Nuestra Señora de las Iguanas, Juchitán, Oaxaca” (1979).

Graciela Iturbide, “Torito, Coyoacán, México” (1983).

Graciela Iturbide, “Torito, Coyoacán, México” (1983).

2. Une immense figure de la photographie mexicaine à la Fondation Cartier (Paris)

 

 

Elle est l’une des plus grandes photographes mexicaines contemporaines. Depuis les années 70, Graciela Iturbide réalise en noir et blanc des images à la fois documentaires et poétiques, brouillant les frontières entre réalité et spiritualité. Des Seri – pêcheurs nomades du désert de Sonora – aux zapotèques d’Oaxaca, l’artiste a sillonné son pays à la rencontre de ses communautés indigènes, leur culture et leurs rituels, mais également les États-Unis, l’Inde ou le Madagascar. Celle qui fêtera cette année ses 80 ans fait l’objet d’une exposition d’ampleur à la Fondation Cartier, où elle dévoile également pour l'occasion sa dernière série en couleurs.

 

 

Graciela Iturbide, “Heliotropo 37”, du 12 février au 29 mai à la Fondation Cartier, Paris 14e.

Elizabeth Glaessner, “Professional Mourners” (2021). Collection privée Paris-Bastia. Elizabeth Glaessner, “Professional Mourners” (2021). Collection privée Paris-Bastia.
Elizabeth Glaessner, “Professional Mourners” (2021). Collection privée Paris-Bastia.

3. La peinture contemporaine dans toute sa splendeur au Consortium (Dijon)

 

 

La peinture est à l’honneur au Consortium. Pendant près de quatre mois, le centre d’art contemporain dijonnais consacre simultanément des expositions personnelles à trois artistes et un duo dont la pratique repousse les limites du médium, que cela passe par les sujets traités ou les formes finales. Ainsi, la programmation permet de se plonger dans les portraits composites et difformes de Nathaniel Mary Quinn, qui ne sont pas sans rappeler ceux de Francis Bacon, dans les scènes fantasmagoriques imaginées par Elizabeth Glaessner, dans les assemblages abstraits du Danois Sergej Jensen et enfin les dernières œuvres du duo Tursic & Mille, finalistes du prix Marcel Duchamp en 2019 mêlant avec humour le sérieux de la peinture à la culture visuelle de masse.

 

 

Elizabeth Glaessner, Nathaniel Mary Quinn, Tursic & Mille et Sergej Jensen, du 4 février au 22 mai au Consortium, Dijon.

Morgan Courtois, 2021. © Morgan Courtois

Morgan Courtois, 2021. © Morgan Courtois

Morgan Courtois, 2021. © Morgan Courtois

Morgan Courtois, 2021. © Morgan Courtois

4. Les fragments intimes de Morgan Courtois à la Fondation Pernod Ricard (Paris)

 

 

La fondation Pernod Ricard se mue en décharge. Du moins, une décharge savamment organisée par l'artiste français Morgan Courtois, qui y installe son monde intime et domestique composé de vases en céramique, de fleurs colorées, de fragments de corps modelés dans la terre et d’odeurs familières. Interrogeant notre rapport affectif voire fétichiste à ce qui nous est familier, le trentenaire moule des dizaines de flacons de tailles diverses avant de des reformer ou repeindre, pour finir par les agréger au sol, modèle des sculptures totémiques imitant la texture de la peau et diffuse des fragrances de sa composition, rappelant des odeurs humaines ou urbaines. Une immersion au plus près du corps et de l’objet, portée par des paysages visuels, matériels et olfactifs.

 

 

Morgan Courtois, “Décharge”, du 8 février au 26 mars à la Fondation Pernod Ricard, Paris 8e.

Max Hooper Schneider, “Eocene Epizoon: Cnidarian Bacula” (detail)(2021). Courtesy of the artist and High Art, Paris / Arles Max Hooper Schneider, “Eocene Epizoon: Cnidarian Bacula” (detail)(2021). Courtesy of the artist and High Art, Paris / Arles
Max Hooper Schneider, “Eocene Epizoon: Cnidarian Bacula” (detail)(2021). Courtesy of the artist and High Art, Paris / Arles

5. La nature en mutation de Max Hooper Schneider au MO.CO (Montpellier)

 

 

“Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”. Cet adage formulé par Antoine Lavoisier en 1789, Max Hooper Schneider pourrait bien l’avoir fait sien. Dans ses sculptures aux airs de vestiges, des fleurs en métal émergent de blocs de sable jalonnés d’ossements telles des plantes carnivores, tandis que des fruits et morceaux de carrosseries forment des fossiles glacés par le cuivre, redessinant les contours de ce que nous appelons “nature”. L'exposition personnelle au MO.CO Panacée du Californien réunit une dizaine d’œuvres récentes et d’autres inédites, réalisées lors de sa résidence en Occitanie.

 

 

Max Hooper Schneider, “Pourrir dans un monde libre” du 12 février au 24 avril au MO.CO Panacée, Montpellier.

Enrique Ramírez , “Un hombre que camina © Enrique Ramírez” ADAGP Paris (2022). Courtesy de l'artiste et Michel Rein, Paris Brussels Enrique Ramírez , “Un hombre que camina © Enrique Ramírez” ADAGP Paris (2022). Courtesy de l'artiste et Michel Rein, Paris Brussels
Enrique Ramírez , “Un hombre que camina © Enrique Ramírez” ADAGP Paris (2022). Courtesy de l'artiste et Michel Rein, Paris Brussels

6. Les traversées poétiques d'Enrique Ramírez au Fresnoy (Tourcoing)

 

 

En 2015, le collectionneur et homme d’affaires François Pinault crée une résidence dans la ville de Lens, dans le nord de la France. Depuis, huit artistes ont pu chaque année bénéficier d’un espace de production et de matériel fourni par Le Fresnoy, prestigieuse école d’art spécialisée dans la création audiovisuelle et numérique. C’est justement dans ses locaux à Tourcoing que l’avant-dernier résident de la Collection Pinault Enrique Ramírez présente sa nouvelle exposition personnelle, point final de son projet achevé en 2021. Le vidéaste chilien, ancien étudiant de l’école, déploie ici une ambitieuse réflexion autour de la notion métaphorique de traversée, où l’on retrouve dans ses vidéos et installations son amour pour la nature et la mer. Outre ses œuvres, le trentenaire a puisé dans la Collection Pinault pour en extraire des œuvres de dix autres artistes rattachées à ce fil rouge, de Danh Vo à Jean-Luc Moulène en passant par Latifa Echakhch.

 

 

”Jusque-là”, du 4 février au 30 avril au Fresnoy – Studio national des arts contemporains, Tourcoing. 

Hugo Comte, “The Myths” de la série “TESTAMENT” (2021) ©Hugo Comte Hugo Comte, “The Myths” de la série “TESTAMENT” (2021) ©Hugo Comte
Hugo Comte, “The Myths” de la série “TESTAMENT” (2021) ©Hugo Comte

7. Les tableaux épiques du photographe Hugo Comte à la galerie Hussenot (Paris)

 

 

En seulement quelques années, Hugo Comte s’est imposé comme nouvelle figure de la photographie de mode internationale. Très inspirée par l’esthétique des années 90 et des figures comme Steven Meise ou Craig McDean, la patte visuelle du jeune Français se reconnaît au bleu acier et au blanc froid de ses clichés, à ses mises en scène minutieuses et à sa gamme de couleurs picturales. À la Galerie Hussenot, pour sa première exposition personnelle, il dévoile une série d'images inédite réalisée avec le styliste Ibrahim Kamara : des tableaux mythiques – voire bibliques – dignes des grandes peintures de la Renaissance.

 

 

Hugo Comte, “TESTAMENT”, du 3 au 26 février à la galerie Hussenot, Paris 3e. 

Sophie Crumb, “Untitled (Anzor)” (2022) © Sophie Crumb, 2022. Courtesy the artist, Paul Morris, and David Zwirner Sophie Crumb, “Untitled (Anzor)” (2022) © Sophie Crumb, 2022. Courtesy the artist, Paul Morris, and David Zwirner
Sophie Crumb, “Untitled (Anzor)” (2022) © Sophie Crumb, 2022. Courtesy the artist, Paul Morris, and David Zwirner

8. Les pionniers de la bande dessinée underground à la galerie David Zwirner (Paris)

 

 

Ce n’est pas souvent que le neuvième art envahit les cimaises des grands galeries internationales. C’est pourtant ce que propose la galerie David Zwirner en consacrant sa prochaine exposition parisienne à la famille Crumb père, mère et fille, grands noms de la bande dessinée underground américaine. Si Robert Crumb – dit R Crumb – s’est fait connaître par ses comics provocants comme Fritz The Cat et le magazine Zap Comix, Aline Kominsky-Crumb se distingue par sa participation aux comics Wimmen’s Comix et Twisted Sisters – autant d'emblèmes de la contre-culture des années 60 et 70 – avant que les deux époux ne forment un duo prolifique que rejoindra leur fille Sophie Crumb. Chez David Zwirner, la famille désormais installée en France présente des dessins plus ou moins récents, portés par leur regard caustique voire cynique sur les sujets de société. Jusqu’au Covid-19 et la crise sanitaire.

 

 

R Crumb, Aline Kominsky-Crumb & Sophie Crumb, “Sauve qui peut !”, du 10 février au 26 mars à la galerie David Zwirner, Paris 3e.