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Numéro
06 Entre Aaliyah, les Destiny's Child et The Streets, que vaut le dernier EP d'Ama Lou ?

Entre Aaliyah, les Destiny's Child et The Streets, que vaut le dernier EP d'Ama Lou ?

MUSIQUE

Le dernier EP de la jeune anglaise, AT LEAST WE HAVE THIS, semble adhérer au très en vogue – et très mainstream – nouveau R’n’B américain, qui glorifie les légendes du genre, Aaliyah et les Destiny’s Child, en mimant leur esthétique et leurs sonorités… Mais ne se résume finalement pas à ça. 

Entre Aaliyah, les Destiny's Child et The Streets, que vaut le dernier EP d'Ama Lou ? Entre Aaliyah, les Destiny's Child et The Streets, que vaut le dernier EP d'Ama Lou ?

Il semble bien loin le temps où Ama Lou chantait les louanges de son quartier du nord de Londres (en 2019, dans le titre Northside). Elle se targuait alors de toujours faire ses courses dans le magasin Sainsbury’s du coin de la rue et clamait, chauvine, que le Northside l’accompagnait même jusqu’à LA… Mais lorsqu’on lance son dernier et très court EP, AT LEAST WE HAVE THIS, c’est le drame : la jeune anglaise aurait-elle fait une infidélité au London Underground ? Elle semble carrément avoir pris un autre train en marche : le très en vogue – et très mainstream – nouveau R’n’B américain, qui glorifie les légendes du genre, Aaliyah et les Destiny’s Child, en mimant leur esthétique et leurs sonorités.

 

Mélodie chaloupée, paroles désabusées d’une jeune femme en mal de confiance pour la gent masculine (et pour tout le monde en fait), voix tiède et petites envolées lyriques… C’est donc ça, Trust Nobody, le premier titre du disque qui n’en compte que quatre : un morceau pour midinettes qu’on ne peut s’empêcher d’écouter et de réécouter. Mais celle qui semble avoir gommé son british style pour clamer au monde qu’Aaliyah c’est super cool et que c’est vraiment elle, la reine du R’n’B, n’en reste pas là. En douze minutes, Ama Lou approfondit un style qui nous avait fait tomber à la renverse en 2018, à la découverte de DDD, un single qu’elle avait assorti d’un court-métrage captivant. Son rap chanté (Same Old Days), ses textes très girl power (All I Can Say) et, enfin, les quelques beats 2-step garage sur le meilleur titre de l’EP – All I Can Say, produit par l'Anglais spécialiste du genre Conducta – ne laissent aucune place au doute : on est bien chez Ama Lou et elle vient bien du pays de Goldie et de The Streets. La jeune chanteuse a finalement, en quatre morceaux de pas plus de trois minutes, réussi à tracer une highway entre Londres et LA. Sa signature, en 2019, sur le label très américain Interscope y est sans doute pour quelque chose… Et ses collaborations avec des producteurs chouchous du rap US (Frank Dukes, D33J) aussi. Elles nous font désirer encore davantage le premier album d’une artiste sous les spotlights depuis plusieurs années déjà.

 

AT LEAST WE HAVE THIS (2021) d’Ama Lou, disponible.