“Lorsque vous ouvrez ce que l’on considère aujourd’hui comme un magazine de design, qu’est-ce que vous voyez?” C’est la question que pose Simone Farresin, de l’agence de design Formafantasma, qu’il a fondée à Amsterdam il y a dix ans avec son compatriote Andrea Trimarchi, italien lui aussi. “En général, on vous parle d’une chaise, puis d’une autre chaise, d’une lampe, et ainsi de suite. Le design a pourtant des implications bien plus vastes.” Nous nous retrouvions pour discuter du dernier projet de Formafantasma, Ore Streams, actuellement visible à la Triennale de Milan, dans le cadre de l’exposition Broken Nature: Design Takes on Human Survival, ainsi qu’à Paris (sous un format légèrement réduit), dans l’exposition de la Fondation Cartier. Ore Streams (“Sources de minerais”) était à l’origine une commande de la National Gallery of Victoria de Melbourne pour la première édition de sa Triennale NGV, en 2017. Dans sa version complète, Ore Stream comprend une quinzaine de vidéos et quatre pièces de mobilier : une table, un siège, un cabinet et un espace individuel de bureau (cubicle). Le tout conçu comme une réponse possible au problème des déchets électroniques.
“Je pense qu’on a trop vite fait de ‘glamouriser’ une vision dystopique, même sans le vouloir. Nous avons donc choisi une approche diamétralement opposée, avec des objets très élégants et raffinés.” Simone Farresin