Pour son premier défilé à Paris depuis la pandémie, Ottolinger a opté pour le charme suranné d’un hôtel particulier du 7e arrondissement, dont les pièces chargées de souvenirs avaient déjà accueilli une exposition d’art contemporain il y a quelques mois. Cette saison, le duo formé par Christa Bosch et Cosima Gadient continue de s’inscrire dans la lignée du créateur Glenn Martens à fort de jeux d’asymétrie et d'une vision déconstructiviste du vêtement. Les Berlinoises continuent de développer les formes qui ont fait leur succès : ajours de tailles variées, bretelles fines et multiples, pièces moulantes à la frontière du vêtement et du sous-vêtement dont attestent de nouveaux bodys monochromes orange, rose vif ou blanc, jusqu’aux sandales, dont les lanières s’enroulent autour des chaussettes hautes pour ne plus former qu’un ensemble sensuel. Des vestes asymétriques en denim vert pastel ornées de coutures sinueuses aux patchworks de tartans et aux photographies de l’artiste allemande Lucie Stahl, qui habillent des robes en mesh dans leur intégralité, Ottolinger mêle érotisme, body-positivity et même futurisme, à travers des ensembles argentés qui semblent ouvrir l'univers du label vers la science fiction.
