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Numéro
13

La méga galerie Hauser & Wirth s'installe à Paris avec un show exceptionnel d'Henry Taylor

Numéro art

Cet automne, le Tout-Paris se bousculera pour obtenir une invitation à l’un des événements les plus attendus du calendrier artistique parisien, l’ouverture par Hauser&Wirth de son nouvel espace, dans le 8e arrondissement de la capitale avec une exposition exceptionnelle d'Henry Taylor.

  • Henry Taylor, “'Another country,' Ben Vereen” (2023). Photo: Jeff McLane.

  • Henry Taylor, “One tree per family” (2023). Photo: Jeff McLane.

  • Henry Taylor, “I got brothers ALL OVA the world but they forget we're related” (2023). Photo: Jeff McLane.

© Henry Taylor. Courtesy the artist and Hauser&Wirth.

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Hauser&Wirth : un empire déployé aux quatre coins du monde

 

Dans un hôtel particulier néoclassique de la très chic rue François-Ier, la galerie occupera en totalité les quatre étages du bâtiment, sur 800 mètres carrés. C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre dans la saga expansionniste de l’empire Hauser&Wirth, déjà installé à Londres, New York, Los Angeles, Hong Kong, Saint-Moritz, Gstaad et Monte-Carlo, sans oublier trois centres d’art d’envergure internationale, Hauser&Wirth Somerset, Chillida Leku et Minorque

 

L’inauguration officielle, le 14 octobre, est suffisamment importante pour que les trois coprésidents de la méga galerie suisse, Marc Payot, Iwan Wirth et Manuela Wirth, fassent personnellement le déplacement. “L’ouverture de notre galerie parisienne est la concrétisation d’un vieux rêve, que nous partageons avec nos artistes depuis la fondation d’Hauser&Wirth, il y a trente ans, explique Marc Payot. On trouve à Paris un public particulièrement sophistiqué, une concentration incroyable de musées et de fondations remarquables, et une communauté de collectionneurs et de mécènes avisés. C’est pour nous une ville essentielle.”

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Un hôtel particulier rénové par Luis Laplace

 

Le lieu, rénové de fond en comble par l’architecte argentin Luis Laplace, a conservé de nombreux éléments historiques d’origine, en particulier ses plafonds en double hauteur et son majestueux escalier en colimaçon. Laplace, qui collabore de longue date avec la galerie, maîtrise son ADN et sait comment utiliser l’espace pour le marier aux choix esthétiques de ses propriétaires, conscient de leur volonté de “conservation adaptative”. L’inauguration de la galerie se fera avec une exposition personnelle de peintures, de sculptures et d’installations de l’artiste américain de Los Angeles Henry Taylor, dont le titre provocateur est “Henry Taylor – From Sugar to Shit”, littéralement, “du sucre à la merde”, ce qui, dans l’argot urbain, signifie “passer du bon au mauvais”.

 

Artiste salué par la critique, Taylor, qui fera l’objet à partir du 4 octobre au Whitney Museum de New York d’une rétrospective retraçant quatre décennies de carrière, s’est installé depuis le mois de juin à Paris pour mieux s’imprégner de l’atmosphère créative de la ville. Ses portraits figuratifs sont une synthèse d’images puisées dans la culture et l’histoire, ou dans son expérience personnelle. Dans certaines de ses œuvres récentes, comme One tree per family (2023) – installation mixte représentant le motif désormais récurrent chez l’artiste du tronc d’arbre, où les feuilles sont cette fois remplacées par des cheveux noirs synthétiques – ou I got brothers ALL OVA the world but they forget we’re related (2023), Taylor mêle l’intime et l’universel pour exprimer un message qui s’adresse au vécu des Noirs américains.

  • Henry Taylor, “Father, Son, Fun” (2022). Photo: Jeff McLane.

  • Henry Taylor, “Untitled” 2022). Photo: Jeff McLane.

  • Henry Taylor, “For those... who ask, 'Do you paint white people?'” (2022). Photo: Jeff McLane.

© Henry Taylor. Courtesy the artist and Hauser&Wirth.

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Paris, une capitale de l'art

 

Depuis 2017 et le vote du Brexit, Paris connaît une véritable renaissance en tant que plaque tournante de l’art en Europe. L’arrivée d’Hauser&Wirth ne fera que renforcer ce renouveau de visibilité. Bien que la nouvelle directrice de la galerie à Paris, Séverine Waelchli, reste discrète sur sa future programmation, la possibilité que quelques artistes français vivants rejoignent les listes de la galerie fait l’objet de nombreuses spéculations, pour ne pas dire d’une certaine excitation. On murmure notamment les noms de Camille Henrot ou Anri Sala. 

 

“Paris a été une source inestimable d’inspiration pour nombre de nos artistes – de ceux qui y sont nés, comme Louise Bourgeois et Pierre Huyghe, à ceux qui s’y sont installés, comme Takesada Matsutani ou Barbara Chase-Riboud, en passant par d’autres pour qui Paris est une patrie de cœur. Et là où les artistes veulent être, naturellement, nous voulons être aussi”, déclare encore Marc Payot. Avant de conclure : “Nous sommes ravis de devenir un participant actif sur la place parisienne, et d’apporter notre contribution à cette ville pleine d’énergie, que nous aimons tant.”

 

 

“Henry Taylor : From Sugar to Shit”, du 14 octobre 2023 au 7 janvier 2024 à la galerie Hauser&Wirth, Paris 8e.