Le pop art influença de nombreux mouvements et courants artistiques, et l’avant-garde architecturale italienne n’échappa pas au vent de liberté qu’il fit souffler dans ce pays. Le designer Ettore Sottsass en fit la preuve avec sa fameuse machine à écrire Valentine en plastique thermoformé rouge pompier, pop à souhait, qu’il dessina en 1969 pour la firme Olivetti, accompagnée de son affiche publicitaire du même acabit.
De fait, dès son premier périple aux États- Unis, en 1956, Sottsass perçoit les prémices du pop art. Puis, à l’orée des années 60, il assiste à sa montée en puissance, observant la manière dont l’art s’imprègne des symboles puissants de l’industrie et de la grande production, alors inexistants en Europe. “Il y avait ces journaux américains extrêmement volumineux, surtout le dimanche, qui transpiraient la culture pop, et c’est à ce moment-là que commençait justement à naître, en Amérique, cet intérêt pour l’imagerie populaire. Ça m’a beaucoup marqué”, relatait Ettore Sottsass, ajoutant : “Ce qui m’a passionné, c’est que les artistes prenaient pour thèmes les sujets du quotidien, la vie de tous les jours. La banalité était leur univers. À la place des madones, des christs, ils s’intéressaient à une coupe de fruits, à une boîte de soupe, à une voiture. Leur écriture était le langage de la rue.”