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10 8 expositions à ne pas manquer au mois de mars

8 expositions à ne pas manquer au mois de mars

Art

Xinyi Cheng à Lafayette Anticipations, Markus Lüpertz à Orléans, ou encore les représentations de l'amour heureux et malheureux sur pellicule à la Maison Européenne de la Photographie... Découvrez huit expositions à ne pas manquer en ce mois de mars.

Xinyi Cheng, “The Smoker” (2021). Courtesy of the artist © Photo : Aurélien Mole
Xinyi Cheng, “The Smoker” (2021). Courtesy of the artist © Photo : Aurélien Mole
Xinyi Cheng, “The Smoker” (2021). Courtesy of the artist © Photo : Aurélien Mole

1. Les portraits intimes de Xinyi Cheng à Lafayette Anticipations (Paris)

 

 

La peinture de Xinyi Cheng se fait l’écho de ses rencontres et des amis qu’elle fréquente. Scènes d’intérieur douces, voire sensuelles, semblant souvent éclairées à la lumière de la bougie, ses toiles révèlent l’intimité et la tendresse qui unissent la jeune peintre chinoise basée à Paris à ses modèles. Après avoir présenté quelques œuvres à la Bourse de commerce, Lafayette Anticipations offre à l’artiste sa première exposition personnelle d’ampleur en France.

 

 

Xinyi Cheng, “Seen through others”, du 23 mars au 28 mai à Lafayette Anticipations, Paris 4e.

Lin Zhipeng (aka n°223), “Green Light” (2010). © n°223. Courtesy in)(between gallery

Lin Zhipeng (aka n°223), “Green Light” (2010). © n°223. Courtesy in)(between gallery

René Groebli, série “L'Œil de l'amour” (1952), collection MEP, Paris. © René Groebli, courtesy de l’artiste et de la galerie Esther Woerdehoff, Paris

René Groebli, série “L'Œil de l'amour” (1952), collection MEP, Paris. © René Groebli, courtesy de l’artiste et de la galerie Esther Woerdehoff, Paris

2. Splendeurs et misères de l'amour sur pellicule à la Maison Européenne de la Photographie (Paris)

 

 

Comment représenter l’amour sur pellicule ? C’est le mystère que tente d’élucider cette exposition collective à la Maison Européenne de la Photographie en réunissant quatorze séries signées par des photographes majeurs des 20e et 21e siècles. De Nobuyoshi Araki à Nan Goldin, en passant par Collier Schorr et Larry Clark, les œuvres déroulent des récits sentimentaux et intimes à différents stades, en partant des premiers émois amoureux jusqu’à la séparation, sans omettre la sexualité.

 

 

“Love Songs. Photographies de l'intime”, du 30 mars au 21 août à la Maison Européenne de la Photographie, Paris 4e.

Georges Tony Stoll, “Les affranchis” (1995). © Galerie Poggi, Paris

Georges Tony Stoll, “Les affranchis” (1995). © Galerie Poggi, Paris

Georges Tony Stoll, “Identification Absurde 5099” (2016). © Galerie Poggi, Paris

Georges Tony Stoll, “Identification Absurde 5099” (2016). © Galerie Poggi, Paris

3. Les fantasmes de Georges Tony Stoll à la Collection Lambert (Avignon)

 

 

À 67 ans, Georges Tony Stoll est ce que l’on appelle un “artiste inclassable”. Entre fragments de corps saisis sur pellicule ou sculptés dans le bronze, paysages oniriques faussement enfantins composés d’aplats de couleurs tantôt peints sur la toile, tantôt tissés dans la laine, l’artiste compose des mondes intimes et introspectifs entre réalité et fantasme qui semblent agir comme des cocons rassurants. Son exposition personnelle à la Collection Lambert, déployée sur l’intégralité du rez-de-chaussée de l’Hôtel de Montfaucon, revient sur trois décennies de carrière de l’artiste français pour en faire jaillir la dimension narrative et mythologique – lui qui décrivait lui-même sa pratique comme une ”épopée”.

 

 

Georges Tony Stoll, “Le destin du Minotaure”, du 13 mars au 6 juin à la Collection Lambert, Avignon.

Sophie Calle, Orsay (2020). Photo © musée d’Orsay / Sophie Crépy Sophie Calle, Orsay (2020). Photo © musée d’Orsay / Sophie Crépy
Sophie Calle, Orsay (2020). Photo © musée d’Orsay / Sophie Crépy

4. Les fantômes de Sophie Calle au musée d'Orsay (Paris 7e)

 

 

Sophie Calle est une conteuse d’histoires. Si la grande dame de l’art a souvent contemporain a longtemps relaté dans ses œuvres les récit intimes d’anonymes jusqu’à ceux de sa propre vie, c’est désormais sur l’histoire d’un lieu que s’attarde la Française de 68 ans : le musée d’Orsay. En 1978, l’artiste parisienne séjourne dans les locaux désertés de la gare et l’hôtel en bord de Seine, huit ans avant que le bâtiment ne devienne l’institution artistique majeure que l’on connaît aujourd’hui. À cette occasion, elle invite des amis et collecte images, objets et autres documents qui témoignent de la vie de ce bâtiment en transition. En exposant désormais au musée cette riche archive restée dormante pendant quatre décennies, fruit d'un travail quasi archéologique, Sophie Calle fait revivre son histoire, commentée par l’anthropologue Jean-Paul Demoule, et dévoile ses photographies inédites des tableaux de l’institution réalisés pendant le confinement, pendant que ses nombreuses salles sont restées vides plus longtemps que jamais.

 

 

Sophie Calle et son invité Jean-Paul Demoule, “Les fantômes d'Orsay”, du 15 mars au 12 juin au musée d'Orsay, Paris 7e.

Tora Schultz, “Pinocchio (1940)” (2021). © Jean-Baptiste Béranger Tora Schultz, “Pinocchio (1940)” (2021). © Jean-Baptiste Béranger
Tora Schultz, “Pinocchio (1940)” (2021). © Jean-Baptiste Béranger

5. Les nombreux pouvoir du clown à la maison du Danemark

 

 

En 2019, le long-métrage Joker de Todd Phillips rapportait 788 millions de dollars au box-office mondial, devenant l’un des films à plus grand succès, notamment grâce à son rôle principal : un clown. Irrévérencieux par essence, facétieux et blagueur mais aussi parfois inquiétant voire effrayant, ce personnage populaire commun à de nombreux cultures est au cœur de la nouvelle exposition de la Maison du Danemark, pour laquelle les commissaires Pierre-Alexandre Mateos et Charles Teyssou revisitent les manifestations du clown dans l’art contemporain danois. Entre son pouvoir émancipateur dans le mouvement Cobra à travers les peintures d’Asger Jorn, son rôle de critique social dans les films de Lars von Trier, ou encore son côté transgressif dans l’œuvre de Tora Schultz Larsen, l’archétype permet souvent de dénoncer les absurdités d'une société qui révèle, à travers sa présence explicite, ses airs de cirque.

 

 

“Le Royaume des Clowns”, du 23 mars au 8 mai à la maison du Danemark, Le Bicolore, Paris 8e.

Alexandra Bircken, “The Doctor” (2020). Mannequin de vitrine, tissu, ouate, fil, métal, prothèse de jambe, tronc d’arbre, maquette de bateau, support en métal, 183 x 62 x 60 cm. © Alexandra Bircken. Courtesy Hunterian, Université de Glasgow acquisition rendue possible par la Valeria Napoleone XX Contemporary Art Society. Photo: Andy Keate.

Alexandra Bircken, “The Doctor” (2020). Mannequin de vitrine, tissu, ouate, fil, métal, prothèse de jambe, tronc d’arbre, maquette de bateau, support en métal, 183 x 62 x 60 cm. © Alexandra Bircken. Courtesy Hunterian, Université de Glasgow acquisition rendue possible par la Valeria Napoleone XX Contemporary Art Society. Photo: Andy Keate.

Alexandra Bircken, “Snoopy” (2014). Combinaison de moto, 153 x 161 x 14 cm © Alexandra Bircken. Courtesy Collection Udo et Anette Brandhorst. Photo : Andy Keate.

Alexandra Bircken, “Snoopy” (2014). Combinaison de moto, 153 x 161 x 14 cm © Alexandra Bircken. Courtesy Collection Udo et Anette Brandhorst. Photo : Andy Keate.

6. Les corps-machines d'Alexandra Bircken au CRAC Occitanie (Sète)

 

 

Combinaisons de moto étalées sur le mur comme des trophées de chasse, enveloppes matelassées montées sur mannequin comme des secondes peaux, fragments de véhicules motorisés érigés comme des totems… En déconstruisant et reconstruisant le corps humain et la machine, Alexandra Bircken offre dans ses sculptures une vision d’un monde en mutation dont les angles les plus ardus et les outils les plus protecteurs sont renversés pour exprimer paradoxalement une certaine fragilité. Au CRAC Occitanie, la plasticienne allemande réunit une soixantaine de pièces et dessine un monde qui, malgré ses abords dérangeants, replace en son cœur l’importance de l’affect.

 

 

Alexandra Bircken, “A à Z”, du 12 mars au 22 mai au CRAC Occitanie, Sète.

Randa Maroufi, “La grande Safae” (2014). © Randa Maroufi Randa Maroufi, “La grande Safae” (2014). © Randa Maroufi
Randa Maroufi, “La grande Safae” (2014). © Randa Maroufi

7. L'influence des racines à l'Institut des Cultures d'Islam (Paris)

 

 

Alors que les questions migratoires se trouvent à nouveau au cœur de l’actualité, l’Institut des Cultures de l’Islam propose à Paris d’explorer les liens qui unissent treize artistes français descendant d’immigrés à leurs racines, en l’occurence situées entre l'Afrique et le Moyen-Orient. Imprégnés par des cultures et traditions familiales, entretenant parfois des liens ambigus avec ce patrimoine, ces hommes et femmes choisissent de les explorer voire de les titiller à travers leur pratique, qu’elle soit picturale, visuelle ou encore performative. Des toiles de Rayan Yasmineh, inspirés de l'art islamique, aux vidéos de Yasmina Benabderrahmane, témoignant de son lien intime avec le Maroc, en passant par les films de Randa Maroufi, décryptant les rapports sociaux et spatiaux entre Africains et Européens dans des fictions proches du documentaire, plusieurs de leurs œuvres sont réunies sous un même titre : “silsila”, mot qui en arabe désigne une chaîne de transmission spirituelle et invisible.

 

 

“Silsila, Le voyage des regards”, du 31 mars au 31 juillet à l'Institut des Cultures d'Islam, Paris 18e. 

Markus Lüpertz, “Arcadie - la haute montagne” (2013). Technique mixte sur toile, 130 x 162 cm. © Michael Werner Gallery Markus Lüpertz, “Arcadie - la haute montagne” (2013). Technique mixte sur toile, 130 x 162 cm. © Michael Werner Gallery
Markus Lüpertz, “Arcadie - la haute montagne” (2013). Technique mixte sur toile, 130 x 162 cm. © Michael Werner Gallery

8. Le géant néo-expressionniste Markus Lüpertz à Orléans

 

 

Un an après avoir fêté ses quatre-vingt ans, Markus Lüpertz est célébré à Orléans par une exposition d’ampleur. Celle-ci permet de replonger dans la carrière du plasticien allemand iconoclaste qui, comme son contemporain Georg Baselitz, s’est affirmé dans les années 60 avec une peinture figurative rompant avec les codes dominants de l’art abstrait. Qu’ils soient triviaux ou religieux, mythologiques ou historiques, ses sujets sont variés et leurs représentations picturales comme sculpturales leur donnent une dimension spectaculaire par l’exagération des formes et la vivacité des couleurs, puisant bien dans le fauvisme que dans l’expressionnisme. À Orléans, on découvre ainsi onze sculptures monumentales de l'artiste dans le Parc Pasteur tandis que le musée des Beaux-arts réunit des dizaines de peintures, sculptures et nombre de dessins, qui traduisent l’importance de l’art graphique dans l’œuvre de l'homme pour qui une œuvre n’était jamais finie que dans la suivante.

 

 

Markus Lüpertz, du 5 mars au 4 septembre au musée des Beaux-arts, dans les rues du centre-ville et au Parc Pasteur, Orléans.